Alors que le retour de la Chapellenie Notre-Dame de France dans l’église de Port-Marly (après plusieurs mois de travaux) est en train de se préparer, Paix Liturgique (lettre 774) évoque la situation dans cette partie du diocèse de Versailles.
D’une part, les fidèles de Saint-Germain en Laye attendent une application du Motu Proprio (alors qu’ils ont pu en bénéficier à la faveur du déménagement de la communauté de la Chapellenie de Port-Marly pendant les travaux de l’église). D’autre part, le retour de la Chapellenie de Notre-Dame de France à Port-Marly pourrait ne pas se faire dans les mêmes conditions qu’avant les travaux… alors que la communauté (dont l’Institut du Christ Roi a la charge) est numériquement très nombreuse.
Paix Liturgique – Cher Louis que se passe-il à Port-Marly ?
Louis Renaudin – Pour faire simple : l’évêché de Versailles veut profiter de la fin des travaux dans l’église Saint-Louis du Port-Marly pour mettre une condition au retour de la Chapellenie dans l’église, à savoir la récupération d’un créneau horaire majeur au profit d’une célébration d’une messe selon la forme ordinaire pour… les inexistants fidèles « ordinaires » de la paroisse. Ce qui va réduire notablement l’activité de la Chapellenie !
Paix Liturgique – Que veut concrètement imposer l’évêché ?
Louis Renaudin – La réduction de l’espace « extraordinaire » à Port-Marly. Les discussions n’étant pas publiques il est difficile d’être précis, mais l’exigence du diocèse est de récupérer soit un créneau du dimanche matin, ou à minima le créneau de la messe du dimanche soir ce qui supprimerait de fait les vêpres et le salut du Saint-Sacrement célébrée par la Chapellenie et aussi les conférences de carême…
Paix Liturgique – Mais cette exigence n’est pas nouvelle ?
Louis Renaudin – Non elle est formulée depuis plus de 25 ans ! Et les plus anciens se souviendront des « négociations » qui avaient eu lieu à cette époque entre la Chapellenie naissante et le Père Potier alors vicaire général du diocèse.
Paix Liturgique – Sur quels fondements étaient fondés cette exigence ?
Louis Renaudin – Comme un nombre important de fidèles de la Chapellenie ne venaient pas du territoire de la commune du Port-Marly, le diocèse demandait que « les vrais paroissiens » du Port-Marly puissent bénéficier d’une messe ordinaire dans leur paroisse.
Paix Liturgique – Et à quoi cela avait-il abouti ?
Louis Renaudin – A rien, parce que la négociation consistait de la part du diocèse à prendre, sans donner. Les fidèles de la Chapellenie qui n’étaient pas de Port-Marly ont fait savoir que si les marlyportains pouvaient avoir des droits légitimes à pouvoir assister à une messe nouvelle dans leur paroisse, les fidèles attachés à la messe traditionnelle estimaient, eux aussi, avoir le droit de pouvoir bénéficier de célébrations traditionnelles dans LEURS PROPRES PAROISSES, selon l’idée « si l’on partage, alors on partage partout », à Saint-Germain, à Sartrouville, à Louveciennes etc. C’est dans ce contexte que fut mentionnée pour la première fois la chapelle des Franciscaines de Saint-Germain-en Laye… puis tout cessa, faute pour les adversaires de la Paix d’accorder aux fidèles traditionnels ce qu’ils exigeaient pour les autres.
Paix Liturgique – Vous affirmez donc que les travaux entrepris il y a trois ans à PM furent-ils une occasion de relancer cette exigence du diocèse ?
Louis Renaudin – Tout à fait, et même bien plus que cela : vous vous souvenez que, lorsque les travaux furent décidés, il n’était pas question de « prêter » une autre église à la Chapellenie pendant la durée des travaux pour qu’elle puisse poursuivre sa vie sereinement et qu’il fut répondu aux chanoines de l’Institut du Christ-Roi « que les fidèles se débrouilleraient pendant la durée des travaux pour aller ailleurs ». Des travaux qui d’ailleurs à l’époque ne devaient durer que quelques mois, alors que les personnes bien informées savaient que ces travaux allaient durer plusieurs années… Voilà pourquoi je pense que ces travaux – par ailleurs indispensables – avaient en grande partie été acceptés par les diverses autorités municipales et diocésaines en espérant que ce serait un moyen d’exclure au moins partiellement la Chapellenie de l’église Saint-Louis du Port-Marly…
Paix Liturgique – Et donc, après avoir imaginé un arrêt pur et simple durant tous les travaux, aujourd’hui le diocèse exige le partage sans contrepartie ?
Louis Renaudin – Oui, et cela derrière de belles paroles qui n’engagent à rien du genre « Nous verrons cela plus tard ». Comme il y a 25 ans, aucune contrepartie véritable n’est proposée à la Chapellenie en compensation de la perte d’une partie des créneaux de ses célébrations alors que ces créneaux lui sont indispensables.
Quel gâchis, Dieu jugera tous les paniers de crabes, quant à nous, restons droits et fidèles à Notre Seigneur Jésus-Christ.