Lutte du pot de terre – les fidèles de la paroisse – contre le pot de fer – la puissante mairie du Capitole, dira-t-on. Voire…
Nous avons déjà fait connaître le plus que discutable projet de désacralisation de la crypte de l’église Saint-Aubin, à Toulouse. Ce colossal édifice du XIXe siècle, aux allures de cathédrale, est en effet pourvu d’une majestueuse crypte néo-romane : autour de la grande chapelle qui correspond à la nef de Saint-Aubin, des dizaines de salles et de chapelles secondaires desservies par un déambulatoire ont hébergé cérémonies, scouts, communauté Emmaüs, salles de catéchisme, salles de réunions, retraites de communion.
La crypte avait déjà été entièrement restaurée en 1952, les travaux ayant été alors financés intégralement par les paroissiens. Mais en 2004, la crypte a été fermée pour être remise aux normes de sécurité. La municipalité Moudenc s’est alors chargé des travaux qui ont commencé, mais n’ont jamais été terminés. Aujourd’hui, la mise en sécurité de la crypte et les travaux indispensables permettant sa réouverture ne dépasseraient pas 250 000 €.
Mais la même municipalité (LR) en son deuxième mandat poursuit d’autres desseins. Elle vient de décider, non seulement de ne pas faire les travaux prévus, mais d’enlever purement et simplement la crypte à la paroisse. Elle projette d’en faire un espace dédié « à la création, au numérique et à la vie de quartier », en y installant plusieurs startups ayant pour visée « l’image et la production de contenus comme du cinéma, d’animation, des jeux vidéo ou encore du virtuel », mais aussi quelques entreprises spécialisées dans la crypto-monnaie et dans le e-tourisme.
Il faut pour cela désaffecter la crypte, qui fait partie intégrante d’un édifice cultuel catholique. Tout est donc suspendu à l’accord de l’archevêque de Toulouse. Juridiquement, l’archevêché n’a vraisemblablement pas le droit d’abandonner l’usage religieux d’une partie d’un édifice cultuel affecté au culte. L’abandon partiel de l’affectation d’un lieu de culte ne s’est jamais vu et constituerait un précédent extrêmement fâcheux. Les services de la Conférences des évêques auraient d’ailleurs donné un avis négatif quant à la possibilité de cet abandon.
Mais la pression “amicale” de la mairie de droite sur l’archevêque est à la hauteur de l’enjeu financier considérable que représente la commercialisation d’une telle surface dans ce lieu prestigieux au cœur de la Ville rose. Les 1 800 m2 de la crypte représentent un capital immobilier de 4 à 5 millions d’€.
La levée de boucliers fait cependant hésiter Mgr Robert Le Gall, d’autant que des projets déjà anciens d’utilisation religieuse de la crypte sont ressortis : outre la fonction pastorale qu’elle avait précédemment, il a été proposé d’y installer un musée d’art sacré – il n’en existe pas à Toulouse – qui présenterait les richesses considérables d’ornements, mobilier et vases sacrés des églises de la ville, qui ne sont plus utilisés. Du coup, est organisée une consultation des paroissiens, le 8 octobre. Ils entendront le promoteur (la société Icade, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations), la mairie de Toulouse, les représentants du diocèse. Une protestation des “utilisateurs”, les catholiques de la paroisse, pourrait aider l’archevêché de Toulouse à sortir de ce mauvais pas. De même que la pétition organisée auprès de tous les amis de Saint-Aubin pour sauver la crypte de l’appétit des promoteurs : on peut la signer ici !
Lutte du pot de terre contre le pot de fer, disions-nous. À moins qu’on n’assiste à la fin à la victoire de David contre Goliath.
Armons nous spirituellement en participant a une neuvaine pour Saint Michel Archange
Je n’ai pas l’impression que la sauvegarde de cette crypte n intéresse pas grand monde. C’est dommage pour cette église qui va probablement perdre sa crypte mais au delà ne croyons quand-même pas qu’un tel coup porté à l’affectation des lieux de cultes restera sans conséquences. Les cas risquent de se multiplier rapidement. Les surfaces qu’il y a à gagner souvent en centre ville vont attirer bien des convoitises. Les activités commerciales vont l’emporter sur le cultuel . En fait ce sont presque toutes les églises qui sont menacées par cette dérive utilitariste .
Scandaleux de desacraliser je viens de visiter cet edifice
Honte a la mairie et au Judas