De Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy :
La révision de la loi de bioéthique entre dans sa phase finale. Le projet de loi est soumis à l’Assemblée nationale à partir du 24 septembre. Les débats en cours et les arguments avancés ne sont pas sans susciter de vives inquiétudes. Les États Généraux de la bioéthique n’auraient-ils été qu’un simple écran de fumée pour que ceux qui sont chargés d’orienter le débat n’écoutent que ce qu’ils veulent entendre ? L’enjeu est trop grave pour que nous nous résignions. Ce projet de loi nous concerne tous : quel monde voulons-nous ? Nous avons le devoir d’éclairer notre jugement et de ne pas nous laisser anesthésier par des arguments qui ne tiennent pas au regard de la raison.
L’Église catholique s’est exprimée à différentes reprises et a fait part de sa propre réflexion. C’est dans cette même intention que s’est tenue une rencontre publique le 16 septembre au Collège des Bernardins, à l’initiative des évêques de France. « Nous sommes inquiets, disait Mgr Éric de Moulins-Beaufort,… Nous ne pouvons que constater que nos responsables politiques et beaucoup de nos parlementaires restent aveugles aux enjeux de ce qu’ils vont décider parce qu’ils sont fascinés par les promesses des techniques médicales et les techniques juridiques ». Les différentes interventions ont bien souligné les enjeux pour l’avenir de notre société et pointé les failles et les contradictions du discours convenu que nous sommes habitués à entendre sur les ondes.
- La rencontre était retransmise sur KTO. Vous pouvez la retrouver grâce à ce lien
- À cette occasion a été présenté un petit ouvrage, édité sous la responsabilité de Mgr Pierre d’Ornellas et du groupe bioéthique de la Conférence des évêques de France : « Bioéthique : quel monde voulons-nous ? Discerner les enjeux d’humanité ». Il appelle au discernement : « la responsabilité est lourde pour le législateur ». Ce livre est disponible en librairie.
- Vous pouvez également lire la synthèse du document « Respectons la dignité de la procréation » qui avait été signé par tous les évêques de France. Ce document sera à disposition dans les paroisses sous version papier. (créer un lien pour le téléchargement).
Nous avons le devoir de nous informer pour ne pas subir ce que l’on veut imposer à la société sans son consentement. À chacune et chacun d’agir en conscience auprès de nos parlementaires. Pouvons-nous espérer, en reprenant les mots de conclusion de la soirée des Bernardins, « un sursaut de conscience des parlementaires et à tout le moins que, sur certaines dispositions, la solution la moins pire soit adoptée » ?
Ne nous laissons pas voler l’espérance !