L’archevêque de Reims et nouveau président de la Conférence des évêques de France a été longuement interrogé dans La Vie, notamment sur la loi de bioéthique. Dans un cléricalisme mal placé il appelle à censurer les homélies de tout ce qui pourrait être un appel à manifester le 6 octobre…
Un collectif d’associations, dont la Manif pour tous, appelle à manifester le 6 octobre contre la loi. De nombreuses paroisses s’étaient impliquées en 2012-2013 dans la mobilisation contre le mariage pour tous, et cela a laissé des traces. Regrettez-vous la façon dont les choses se sont passées ?
Dans l’ensemble, ces manifestations ont été de belles manifestations, moins « contre » quelque chose que « pour » dire un engagement, celui d’hommes et de femmes de faire vivre leur famille dans un certain respect, avec leurs limites et leurs faiblesses. Un certain nombre de paroisses – et d’évêques – les ont encouragées, et un certain nombre de fidèles se sont sentis mal à l’aise, réduits au silence. Personnellement, je pense que la structure paroissiale n’a pas à fournir des troupes pour une manifestation. Manifester, c’est un acte politique, pas une procession ! Que des paroissiens convaincus distribuent des tracts après des messes pour essayer de conscientiser leurs voisins, cela fait partie de la vie citoyenne, mais que l’on se serve de l’homélie ou des annonces paroissiales pour cela ne me semble pas juste. On met en porte à faux des fidèles qui essayent de vivre du Christ, mais qui pour différentes raisons ne comprennent pas la prévention des autres sur tel ou tel sujet, ce qui ne remet pas en cause leur foi dans le Christ. Comme l’avait dit le cardinal Vingt-Trois à l’époque : il faut « se manifester », à chacun de discerner les moyens. Écrire à ses représentants, députés ou sénateurs, peut être aussi efficace que de marcher dans la rue.
Il serait sans doute temps d’expliquer dans les homélies l’enseignement de l’Eglise sur la fécondation in vitro, enseignement largement passé sous silence…