Tous les six ans, une grande procession, la Grande Troménie, sur les traces de l’ermite saint Ronan venu d’Irlande au VIIe, se déroule entre le 2e et le 3e dimanche de juillet, à Locronan. La première référence historique dans les archives paroissiales remonte à l’an 1035. La Troménie (tro minihy en breton) est le tour de l’espace monastique, que parcourait jadis en signe de pénitence, chaque matin, pieds nus, saint Ronan, l’ermite venu d’Irlande christianiser la Cornouaille, en agitant sa clochette verte.
Près de 5 000 troménieurs sont attendus pour les deux processions solennelles, qui sont les plus longues de France. Elles s’arrêteront douze fois, aux douze stations du chemin mystique, en saluant au passage les quarante-quatre petits oratoires rustiques, couverts de branchages et abritant saints et saintes sortis des églises et chapelles avoisinantes. Le parcours de 12 km, autour de la montagne sacrée de Locronan, dite Menez Lokorn, culminante à 289 m d’altitude, emprunte des champs de blé et de pommes de terre, des sous-bois, prairies, pâturages et propriétés privées ouvertes pour la circonstance. 150 porteurs, 40 bannières et croix d’or et d’argent seront portés par des hommes et des femmes en costumes brodés, dont certains authentiques sortis des armoires pour l’occasion.
Hier, Monseigneur Laurent Dognin, évêque de Quimper et Léon, a célébré pour l’occasion une messe pontificale. À la 10e station, près de la petite chapelle ar Soñj, l’évêque prononce une homélie.