Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres, est interrogé dans L’Echo républicain :
Le premier anniversaire de votre ordination en tant qu’évêque intervient le jour où la cathédrale Notre-Dame de Paris a brûlé…
Cet événement arrivé le soir même marquera, je pense, chaque anniversaire. Il n’empêche que je suis heureux de célébrer une première année de présence en Eure-et-Loir, aux côtés des Chartrains et de tous les habitants de ce département que j’ai rencontrés en maintes occasions déjà, puisque je fais des visites pastorales qui durent quatre jours. J’en ai une à Anet à la fin du mois. J’y rencontre des gens d’Église, mais aussi des écoles, des gens âgés dans des Ephad, des chefs d’entreprises, des agriculteurs, des gens de la société civiles, notamment des élus. Ils m’accueillent toujours avec beaucoup de sympathie et ils sont nombreux à venir. C’est très enrichissant de rencontrer tous ces gens. […]
Qu’est ce qui vous a marqué le plus, en découvrant le diocèse de Chartres dans sa diversité ?
D’abord la ruralité qui n’est pas qu’un monde agricole. Il y a finalement peu d’agriculteurs par rapport au reste de la population qui y vit. J’expérimente un accueil qui est heureux même si j’ai conscience que je bénéficie d’un statut particulier comme évêque qui m’ouvre beaucoup de portes et la possibilité de rencontres profondes avec les gens. Ça me permet d’appréhender un peu les situations humaines, qui sont parfois pauvres. J’ai visité le Foyer d’accueil chartrain, le Bercail où l’on accueille des femmes avec enfants en détresse. Je vais aussi à la prison de Châteaudun célébrer la liturgie. J’ai rencontré aussi des personnes des Compagnons du partage à Lucé, certains en grande précarité mais qui ont des talents. Et quand ils trouvent une place pour se donner, ils sont épanouis.
Cela fait donc un an que vous êtes à Chartres, mais surtout un an que vous êtes évêque. Cette mission dans l’Église correspond-elle à ce que vous imaginiez ?
J’ai eu la chance de côtoyer plusieurs évêques dans un ministère précédent de prêtre. J’ai des amis évêque depuis longtemps. Des séminaristes avec qui j’ai fait le séminaire à Rome sont aussi évêque. J’avais des échos de leur ministère. On m’avait averti que la grosse part de ce ministère était la proximité, l’accompagnement des prêtres d’un diocèse. C’est important. Les prêtres donnent beaucoup. Ils sont en relation avec les laïcs. J’ai souhaité mettre en place une équipe pour me conseiller dans un conseil épiscopal où sont rentrés cinq laïcs qui connaissent bien le terrain.
Vous avez annoncé mardi, lors de la messe chrismale, des mouvements de prêtres dans le diocèse. À quoi répondent-ils ?
Il faut se demander où tel prêtre sera heureux d’exercer son ministère, où peut-il déployer ses propres talents, et comment les communautés chrétiennes doivent être accompagnées pour s’épanouir. Il y a de jeunes prêtres qui vont commencer un ministère de curé de paroisse. J’ai proposé un accompagnement personnel de deux ans pour qu’ils ne démarrent pas seuls. La dimension d’équipe et de transversalité me plaît bien. […]