Le dimanche 7 octobre 2018 à Saint-Mandé, lors du Week-end de rentrée de Devenir Un En Christ, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des Evêques de France, a donné une conférence puis a répondu aux questions. Son intervention est accessible ici.
Dans la séance de questions/réponses, vers 14’45 il déclare :
Je pense qu’il y dans toute relation d’amour vrai quelque chose qui nous dit de l’amour de Dieu, quelle que soit cette relation. Vous savez qu’en 2013-2015 les évêques ont écrit des déclarations dans le cadre du vote de la loi Taubira. Et pour la première fois ils ont parlé de la relation homosexuelle et de la relation d’amour entre deux personnes du même sexe en disant qu’il y avait quelque chose de Dieu qui se disait là-dedans. J’en suis intimement persuadé. J’en suis intimement persuadé. Je ne sais pas ce qu’il se dit, je ne sais pas, mais je sais que si Dieu est amour et que si deux personnes s’aiment vraiment alors il y a quelque chose qui est en lien forcément. Comme dans toute relation humaine il y a des imperfections, dans toute relation humaine, dans un amour entre un homme et une femme et comme dans un amour entre deux êtres du même sexe. Mais je crois qu’il y a vraiment quelque chose qui se dit de l’amour de Dieu dedans. Que cela soit à parfaire, que cela soit toujours à purifier c’est toujours vrai, que les égoïsmes soient à laisser de côté c’est toujours vrai. Mais un amour vrai c’est un amour qui se donne, un amour qui pardonne qui va au-delà dans le don parfait, qui refuse d’enfermer l’autre dans ce qu’il a commis. Un amour qui va jusqu’à donner sa vie pour celui-celle qu’on aime cet amour-là ne peut pas ne pas nous dire quelque chose de l’amour de Dieu pour nous. Donc je crois qu’il faut là-dessus être bien conscient de cela avec ce que cela veut dire de responsabilité de conversion permanente pour que Dieu pénètre, purifie toujours davantage cet amour. Donc le bonheur il est pour vous aujourd’hui. Parce que si le bonheur était pour demain, vous savez c’est la théorie des évangéliques qui nous fait miroiter plus t’es pauvre aujourd’hui plus tu donnes ton fric au pasteur à l’Eglise plus tu seras heureux plus tard, Cela ne me plait pas trop cela, moi j’ai plutôt envie de vivre en plénitude l’amour d’aujourd’hui.
Mgr Ribadeau-Dumas appelle-t-il à réécrire le Catéchisme, qui indique :
L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que ” les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ” (CDF, décl. ” Persona humana ” 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.
Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.
Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne.
Dans cette intervention, il déclare d’autres bizarreries (vers 17mn28) :
Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. Mais ça il faut le tenir mes amis. Rien ne peut nous séparer. Mais même pas le péché ! Même pas le péché puisque le péché est fait pour être pardonné !
Oui enfin… le péché nous coupe de la grâce de Dieu et donc il nous sépare de Dieu…
Mais il ne cache pas son militantisme LGBT (vers la 54emn) :
Je me souviens de deux amis que j’aime beaucoup, deux hommes qui sont mariés qui ont une petite fille et qui m’ont dit « on est allé à la saint Valentin à la paroisse et on s’est fait jeter ».Je leurs ai dit : » ouais vous êtes gentils les gars, mais peut-être que vous auriez dû dire au curé est-ce que tu crois qu’on peut aller à la saint Valentin », je comprends que cela soit blessant, mais je comprends aussi qu’il y a un temps pour tout comme dit l’ecclésiaste. Les choses progressent, laissons le temps au temps je comprends votre impatience mais laissons le temps au temps, c’est quand même rassurant les progrès qui ont été fait pour se dire qu’il y en a d’autres qui seront faits. Au cœur de l’Eglise soyez l’amour pour aimer et de l’intérieur faites-là avancer dans cette reconnaissance dans cet amour.
Et après une heure, il continue à cautionner le péché :
Je me souviens d’une fois, quelqu’un qui est venu me voir, il était marié il avait une maitresse et qui me disait qu’il était hors de question qu’il quitte sa maitresse. En stricte orthodoxie j’aurais dû dire bien écoutez cher monsieur, puisque vous ne voulez pas quitter votre maitresse, je ne peux pas vous pardonner, peut-être que j’aurais dû lui dire cela, mais qu’est qu’il aurait fait Jésus ? Et je me dis si cet homme vient me dire cela c’est qu’il est bien conscient cet homme qu’il y a quelque chose dans sa vie qui ne va pas. Le pardon qui nous est donné ce n’est pas le point d’arrivée d’une démarche, c’est une force pour avancer et c’est peut-être ce pardon donné avec d’autres qui lui fera découvrir peut-être un jour qu’il y a quelque chose de mieux qui pourrait venir. Alors après, il y a des péchés et des pécheurs, et puis il y a l’attitude de celui qui reconnait qu’il est faible, qu’il aimerait bien avancer, qu’il ne peut pas et puis qui suis-je pour juger celui qui cherche Dieu. Le pire serait de se résigner à ne pas accueillir le pardon de Dieu, en disant puisque je ne peux pas changer je ne peux pas accueillir le pardon de Dieu, si on peut toujours accueillir le pardon de Dieu. Toujours, on peut toujours se laisser relever mais c’est quoi se convertir ? Avant d’être morale la conversion c’est la suite du Christ, je ne suis pas sûr qu’on se convertisse d’abord en faisant des actes moraux, on se convertit d’abord en regardant le Christ. Et en le suivant et en prenant sa croix et en acceptant qu’il nous conduise là ou ne le voudrions pas.