En attendant une traduction officielle, nous donnons une version française des principales décisions du Motu Proprio supprimant la Commission Ecclesia Dei :
Considérant aujourd’hui les conditions qui ont conduit le Saint Pontife Jean Paul II à la création de la Commission pontificale Ecclesia Dei ;
notant que les instituts et les communautés religieuses qui célèbrent généralement sous une forme extraordinaire ont aujourd’hui trouvé leur propre stabilité ;
notant que les objectifs et questions traités par la Commission pontificale Ecclesia Dei ont un caractère essentiellement doctrinal ;
souhaitant que ces objectifs deviennent de plus en plus évidents pour la conscience de la communauté ecclésiale,
avec la présente lettre apostolique ‘Motu proprio data’
nous délibérons ce qui suit
1. La Commission pontificale Ecclesia Dei, créée le 2 juillet 1988 avec le Motu Proprio Ecclesia Dei adflicta, est abolie.
2. Les tâches de la Commission en question sont entièrement attribuées à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au sein de laquelle une section spéciale sera créée pour poursuivre l’œuvre de vigilance, de promotion et de tutelle mené jusqu’à présent par la Commission pontificale Ecclesia Dei supprimée.
3. Le budget de la Commission pontificale fait partie de la comptabilité ordinaire de ladite Congrégation.
A court terme, comme nous l’indiquions samedi, l’ensemble des compétences de la Commission sont intégrées dans une section spéciale de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il ne devrait donc pas y avoir de changements notables.
A moyen terme, nous considérons qu’il y aura d’autres changements puisque la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’a pas de raisons objectives de conserver la tutelle sur des communautés sacerdotales ou religieuses. Elles seront donc vraisemblablement rattachées respectivement à la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique d’une part, et à la Congrégation pour les religieux d’autre part. L’histoire récente montre que ces congrégations romaines n’ont pas toujours le recul nécessaire voire ont un certain parti pris.
Il faut aussi dresser un premier bilan du travail de la commission. Il faut déplorer l’absence de pouvoir de la Commission pour débloquer des situations complexes dans les diocèses que ce soit sous le régime du Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988 ou sous celui de Summorum Pontificum. En certains lieux, la situation de blocage n’a pas évolué. Sur la question de la tutelle exercée sur les communautés dite Ecclesia Dei, la Commission a permis et facilité la reconnaissance plusieurs communautés y compris en obtenant les garanties du statut de droit pontifical pour certaines. Plusieurs communautés sacerdotales ou religieuses indiquent que la Commission a exercé de manière très positive sa tutelle permettant un développement serein et en prenant en compte leur charisme propre, alors que certains ne voyaient pas d’avenir pour ces communautés.
En cette semaine pour l’unité des Chrétiens et pour l’unité de l’Eglise, prions et travaillons pour cette unité dans la vérité et la charité.
Lorsque vous évoquez le rôle (son impuissance) de l’ex Commission pour débloquer certains problèmes complexes, est-ce que vous ne mettez pas le doigt – aussi ! – sur la faiblesse de Summorum Pontificum ?
En effet, celui-ci donne du pouvoir directement aux prêtres, clairement par-dessus les évêques. N’est-il pas normal que les évêques décident de la liturgie de leur diocèse ? Et cela va contre le ‘centralisme’ de François: n’encourager que les situations destructrices dans sa ligne humaniste (cf. Humana Communitas).
Et les Fraternités ou Instituts ex-Ecclesia Dei ont du continuer à négocier avec les évêques. N’est-ce pas une situation paradoxale que ce double régime ?
La situation de la FSSPX est nettement plus confortable de ne rien avoir à demander à personne… alors que les autres sont muselés. C’était peut-être le but ?
Enfin, par cette suppression, cherche-t-on une solution doctrinale ? C’est à mon avis du rêve, car François semble renoncer à tout Magistère. Et on inclut désormais la ‘synodalité’ dans le pastoral comme une pure technique de noyautage démocratique. François a le temps. Il installe définitivement Vatican II tous azimuts.
Et, dans les diocèses, le flou dans la doctrine est savamment entretenu sur des points-clés, soit totalement absents soit déformés… On en est trop souvent rendu à des ‘Jésus mon ami qui fait mon bonheur et qui ne me juge pas’…
Le pape ne répond pas aux questions doctrinales légitimes posées par des cardinaux et voudrait discuter doctrine avec la seule fsspx ????? C’est vraiment curieux.