La lettre n°27 des Amis et bienfaiteurs de la Province de France de l’Institut du Christ Roi, Mgr R. Michael Schmitz, provincial de France, évoque le charisme de l’institut du Christ Roi
Historiquement, à la différence des moines qui se sanctifient loin du monde pour la gloire de Dieu et le salut des hommes, les chanoines sillonnent les villes afin que leur liturgie touche directement les coeurs et devienne un rempart divin dans le monde. Tout en ayant des activités pastorales, les chanoines réguliers gardent une certaine séparation du monde dans leurs abbayes, tandis que les chanoines séculiers, en chapitres ou congrégations, vivent au milieu des villes et participent très souvent directement à la vie culturelle du monde, où leur liturgie reste un reflet de la beauté céleste, leur pédagogie donne une éducation catholique à des générations entières, et leur participation à la vie culturelle les fait souvent patrons des arts ou même artistes.
Voilà pourquoi la Sainte Eglise nous a donné le nom de “chanoines”. Dès la fondation de l’Institut par Mgr Gilles Wach et le Chanoine Philippe Mora, la liturgie solennelle de l’Office divin était au centre de notre vie commune destinée à attirer les hommes de notre temps à Dieu. Le charisme de notre institut ne se limite pas à une forme de vie communautaire, mais cette vie est essentiellement fondée sur la célébration digne et soignée des mystères liturgiques dans toute leur ampleur au profit des fidèles dont il a la charge. Même une messe basse, ou l’office purement récité recto tono doit montrer, par sa dignité et sa beauté, cet amour pour le culte de dieu qui est incontournable pour sauvegarder le centre naturel de notre vie commune, et pour allumer dans les âmes de tous les fidèles le feu de la grâce.
Notre Institut a toujours vécu ce charisme canonial entre Office divin, vie commune et charge pastorale. Les débuts n’étaient pas toujours faciles puisqu’une jeune communauté a tout à apprendre pour s’approcher de l’idéal qui a inspiré la fondation. Ce qui a forgé notre identité propre comme communauté de chanoines séculiers à travers maintes expériences nouvelles, joyeuses ou douloureuses, c’est justement cette union entre divin et l’humain, visible, certes, dans toute l’Eglise , mais typiquement réalisée dans notre vie commune centrée sur la liturgie solennelle, célébrée dans le monde et pour les hommes du monde.