Fondé en 2006, l’Institut du Bon Pasteur compte aujourd’hui 42 prêtres et 38 séminaristes au Séminaire de Courtalain. L’abbé Philippe Laguérie a été interrogé par le quotidien Présent le samedi 27 janvier (n°9038).
Présent — Qu’en est-il de vos relations avec les évêques français ? Vous disiez qu’ils se montraient aimables, que toutse passait bien quand vous étiez accueillis dans un diocèse, mais que vous aviez du mal à vous installer. Est-ce toujoursle cas ? Desservez-vous de nouveaux lieux de culte ?
— En France, nous desservons un certain nombre de chapelles : le célèbre Centre Saint-Paul à Paris (abbé de Tanoüarn), la chapelle du Bon Jésus à Marseille (abbé Héry) l’église de Rolleboise au diocèse de Versailles (abbé Aulagnier), Manou au diocèse de Chartres (abbé Cartier), Montmirail au diocèse du Mans (abbé Balthazard), Les Chapelles-Bourbon au diocèse de Meaux (abbé Touche), l’aumônerie des dominicaines de Saint-Cloud au diocèse de Nanterre (abbé Champagne).
Nos relations avec les évêques dans les diocèses desquels nous sommes déjà installés sont excellentes, comme le prouvent les érections canoniques quise sui- vent. Mais, malgré des contacts variés et toujours empreints de respect, la plupart des évêques ont encore peur de ces prêtres qui ne célèbrent que la messe traditionnelle, et leur préfèrent des biritualistes et des concélébrants. Question de mentalité, de temps et surtout de faits : le désert sacerdotal n’est sans doute pas encore assez effrayant…
Présent— Quant à l’étranger, c’était plusfacile, disiez-vous. Que devient votre implantation en Amérique du Sud ? En Pologne ? Yen a-t-il d’autres ?
— A l’étranger, les contacts sont nombreux et généralement faciles et productifs. Réparti, malgré son jeune âge, sur trois continents, l’IBP est implanté en Italie, en Pologne, en Ouganda, au Brésil, aux USA et en Colombie, en attendant le Kenya, le Costa-Rica, l’Argentine… En Pologne, nos quatre prêtres desservent Bialystok, Varsovie et Czestochowa (abbés Sniadoch, Pobudkowski et Zaleski ; ce dernier est responsable pour tout l’archidiocèse de la forme extraordinaire). Depuisla Maison Saint-Clément, notre abbé Lenzi (procurateur romain de l’Institut) dessert aussi une magnifique église à Naples. Aux USA, l’abbé Beaugrand dessert deux églises de Californie. Au Brésil, en plus de leurs maisons érigées, nos valeureux abbés desservent le
Costa Rica et les villes de Recife et de Curitiba. A Brasilia a été fondé cette année un pré-séminaire, où les futurs candidats apprennent le français, la liturgie, le latin, la culture générale européenne, avant de franchir l’Atlantique ; il existe une belle immigration ! Ils retourneront dans leur pays revêtus du sacerdoce, avec l’esprit catholique et la culture française qui existe, quoi qu’en dise quelque triste notoriété.
Il est très regrettable que leurs constitutions leur interdisent de célébrer autre chose que la forme extraordinaire…
Il y a des centaines de communautés qui ne célèbrent que la forme ordinaire… alors que quelques communautés souhaitent conserver la forme extraordinaire et ne célèbrent que celle-ci ne me semble pas choquant… surtout dans le désordre liturgique actuel !
SP
Les deux situations me semblent absurdes. Summorum Pontificum (le motu proprio, pas vous) donne le droit à tout prêtre de célébrer les deux formes du rit romain. Au nom de quoi interdit-on aux uns comme aux autres de célébrer selon l’un ou l’autre missel ?