Mgr Hubert Herbreteau sera à Fumel le samedi 6 janvier pour une visite pastorale. A 16 h, à la maison paroissiale, il donnera une conférence sur Adèle de Batz de Trenquelléon. La conférence de Mgr Herbreteau sera suivie par la célébration de la messe à l’église de Fumel, à 18 heures.
Adèle de Batz naît le 10 juin 1789 au château de Trenquelléon, près d’Agen. Son père, le baron Charles de Batz, commande les Gardes françaises. Sa mère, elle, descend de saint Louis. Femme de foi, généreuse en aumônes, elle fait le catéchisme aux enfants, visite les malades, les vieillards isolés, subvient aux besoins des pauvres. Sa famille la surnomme « la femme forte »,son mari dit d’elle : « C’est une sainte. » Le coup d’État du 18 Fructidor (4 septembre 1797), qui ramène les Jacobins au pouvoir sous le Directoire, pousse la famille à l’exil dans la péninsule ibérique. La mère d’Adèle, qui avait appris que son nom figurait sur des listes de proscription, devait sauver sa vie. Le 6 janvier 1801, jour de l’Épiphanie, Adèle fait sa première communion à Saint-Sébastien en Espagne. Naît alors en elle le désir de devenir carmélite. Mais en novembre 1801, la famille peut rentrer en France après quatre ans d’exil. Sa mère promet à Adèle de la laisser revenir en Espagne, lorsqu’elle aura l’âge, si le Carmel n’est pas rétabli en France. Le 14 novembre, la famille réintègre le château ; mais sur le chemin, que de ruines, que de désolations après la Révolution ! Adèle en restera marquée.
En 1802, Monsieur Ducourneau, ancien séminariste, arrive comme précepteur de Charles, âgé de 10 ans. Il encourage Adèle dans sa vocation au Carmel. Avec l’accord de la baronne, il lui rédige un règlement de vie spirituelle. Pour se préparer au sacrement de Confirmation, Adèle demande à passer six semaines avec d’anciennes carmélites. Son désir d’être toute à « l’Époux » en ressort approfondi.
Elle est la fondatrice des Filles de Marie Immaculée ou Marianistes. Le 25 juillet 1817, dans le secret du confessionnal, Adèle et ses huit premières compagnes font profession perpétuelle. Peu à peu, la vie s’organise au couvent de l’Immaculée Conception. Les activités se multiplient : la Congrégation, l’école gratuite pour les enfants pauvres, les catéchismes, la préparation à la communion, les retraites, l’ouvroir et l’œuvre des pauvres mendiantes (une centaine de femmes qu’une Sœur prépare à la première communion et à la confirmation). La vie de la communauté est stimulée par la récollection mensuelle et la retraite annuelle. Les fondations se succèdent : Tonneins (Lot-et-Garonne, 1820), Condom (Gers) et Bordeaux (Gironde, 1824), Arbois (Jura, 1826). En 1824, Mgr Jacoupy approuve par écrit l’Institut des Filles de Marie. L’année 1827 voit la santé de Mère Adèle se dégrader de plus en plus. Le 10 janvier 1828, après s’être écriée : « Hosanna Filio David ! » (« Hosanna au Fils de David ! »), elle passe vers le Bien-Aimé, alors qu’elle n’a pas 39 ans.
Cette année 2018 est l’aboutissement d’un long procès en béatification commencé en 1965. Adèle de Batz fut proclamée vénérable pour l’héroïcité de ses vertus le 5 juin 1986 par le pape Jean-Paul II. Un miracle est à l’origine de ce processus : les sœurs de la communauté Marianiste, dont elle est la fondatrice, ont prié Adèle pour implorer la guérison d’une des leurs atteinte de cancer. Or, à sa première séance de chimiothérapie, la religieuse s’est présentée sans plus aucune tumeur. Dix-neuf ans après cette rémission, les médecins du Vatican ont rendu leur verdict : «Guérison inexpliquée». La béatification pouvait avoir lieu.
Le 10 juin, au parc des expositions d’Agen, Mgr Herbreteau, en présence de nombreux autres évêques des diocèses voisins, accompagnera le cardinal Amato, préfet de la congrégation pour la cause des saints, et l’archevêque de Bordeaux, le cardinal Ricard, pour célébrer la messe de béatification d’Adèle de Batz.