Un film pour lequel la radio France-Info est partenaire, “Diane a les épaules”, fait la promotion de la GPA, sous couvert d’ne comédie légère. “Etre enceinte et avoir un enfant ça n’a rien à voir”… C’est dans l’air du temps. Mais une certaine presse « catholique » se rallie au mouvement. Non content d’un article flatteur sur le film, le site la Croix renvoie vers un livre et une vidéo qui font la promotion de la GPA et de la PMA :
Diane est enceinte mais elle fume, danse en boîte de nuit jusqu’à l’aube et arrive en retard à l’échographie. Diane est enceinte, mais elle « ne veut pas en parler ». Diane est enceinte mais elle n’attend pas un enfant. « Je suis capable de distinguer mon ventre de mon cerveau » assène-t-elle tout à trac. Car l’enfant que porte Diane est destiné à Jacques (Thomas Suire) et Thomas (Grégory Montel), ses meilleurs amis qui « ne peuvent pas en avoir ».
Sujet sensible, comédie légère
Il fallait oser consacrer un premier long-métrage au sujet particulièrement sensible de la gestation pour autrui (GPA) et qui plus est, en faire une comédie dont la légèreté n’exclut pas une interrogation sur les bouleversements physiques et psychologiques qu’entraîne une telle décision. Sur cette question, Fabien Gorgeart n’a pas voulu faire un film militant. Il ne porte aucun jugement moral sur cette pratique, interdite en France, mais se contente d’en explorer, de manière facétieuse, toutes ses implications en matière de parentalité ou de filiation.
« J’ai délibérément imaginé une GPA « exemplaire » apparemment conçue comme un acte pur de générosité. Ce qui m’intéresse, c’est comment cette situation, tout « idéale » qu’elle soit en apparence, expose mes personnages à des dilemmes et des états émotionnels inédits », explique le réalisateur. Lorsque le film débute Diane est enceinte de trois mois et le « don » qu’elle s’apprête à faire lui paraît naturel. Pour elle, qui ne fait « rien de précis », il lui permet de donner un sens à sa vie. Mais l’arrivée dans sa vie de Fabrizio (Fabrizio Rongione), dont elle tombe amoureuse, va bouleverser le cours de sa grossesse et l’obliger à se confronter à des questions qu’elle refusait jusque-là de se poser.
La subtilité de Clotilde Hesme
Le film suit pas à pas l’évolution de cette « gestation » qui place l’héroïne face à des situations toujours plus insolites. Retirée dans une maison de campagne qu’elle tente de retaper, elle va se trouver peu à peu réduite à « un ventre » aux yeux des trois hommes qui l’entourent et qui semblent plus concernés qu’elle par la future naissance. Jusqu’à l’épilogue final où Diane est confrontée à la portée de son acte.
Il fallait une actrice subtile pour incarner cette Diane qui oscille en permanence entre le rire et les larmes. Cela tombe bien, Fabien Gorgeart a écrit le film pour Clotilde Hesme, dont la prestation prouve, s’il en était encore besoin, l’étendue de son talent. Aussi convaincante en ado attardée un peu fofolle qu’en amoureuse indécise ou en jeune mère faussement détachée, elle excelle à traduire toutes les émotions que traverse son personnage. Et compose un rôle de femme très touchant.