Le cardinal André Vingt-Trois a été interrogé dans Le Figaro à l’occasion du 11 novembre 2017. Extraits :
Avez-vous évoqué la question de votre succession avec le Pape ?
Je suis allé spécialement le rencontrer en septembre dernier pour qu’il voie – de ses yeux – que je n’étais pas capable de durer indéfiniment comme archevêque de Paris. Et pour qu’il réalise qu’il était urgent, pour le bien du diocèse, qu’il y ait un nouvel archevêque. Mais le Pape décidera de ce changement quand il voudra. […]
Que signifie être archevêque de Paris ?
Le noyau de la fonction est d’être convaincu – et je le suis – que le chef du diocèse de Paris, c’est Dieu ! Je ne suis donc qu’au service de la manière dont Dieu veut gouverner le diocèse de Paris. Je ne suis pas là pour mettre en œuvre des idées personnelles, élaborer des tactiques subtiles… Je suis là pour écouter, pour discerner ce qui me paraît propre à dynamiser la vie de l’Église, à soutenir les chrétiens dans leur effort pour vivre l’Évangile. Paris, c’est aussi la capitale : il y a donc un volume considérable de questions, de situations, de rencontres qui dépasse les forces humaines et personnelles. Ce qui suppose une capacité à réfléchir pour ne pas se laisser emporter par le flux des informations successives. Cela implique de mettre de la distance dans le regard que l’on porte sur la société, de cultiver le sens de la durée et de la continuité. D’avoir enfin un regard bienveillant et positif vis-à-vis des gens qui acceptent de se dévouer pour le bien commun, les politiques. Je trouve malsain qu’on enferme les politiques dans l’image d’hommes et de femmes uniquement préoccupés par leur intérêt personnel. J’ai trop d’estime pour eux, et pour leur engagement, pour croire que c’est le seul moteur de leur activité.
Vous décrivez ici la feuille de route de votre successeur…
Il faut être doué d’une certaine capacité d’endurance et ne pas se laisser complètement consumer par l’événement. Toujours tenir une réserve qui permette de réfléchir à l’événement, indépendamment des affects qu’il suscite en soi. Le responsable n’est pas là pour imposer ses réactions subjectives à tous mais pour aider les autres à surmonter leurs sentiments afin d’accéder à la compréhension des choses.
Vous parliez de « tactiques subtiles ». Vous avez la réputation d’être un redoutable tacticien. Cela fait-il partie du poste ?
J’ai peut-être la capacité de penser spontanément à toutes les conséquences d’une décision ! Mais les bons tacticiens sont ceux dont on ne voit pas la tactique : si tout le monde déchiffre ce que vous voulez faire, il n’y a pas d’effet de surprise… […]
De quoi seriez-vous le plus fier si l’on parlait de bilan ?
Je suis assez fier du projet pastoral du diocèse de Paris. Ce n’est pas une intention vague et indéfinie mais un projet avec des objectifs annuels. Il repose sur une conviction : en ce temps, l’Église doit être missionnaire… Et la mission, c’est que chaque baptisé soit le plus directement possible impliqué. Lorsqu’il sort de l’église le dimanche, tout commence ! Autour de lui, là où il se trouve.
Avez-vous raté quelque chose ?
Je n’ai pas suffisamment réussi à mettre en œuvre la communion entre les communautés chrétiennes du diocèse, les paroisses. On a progressé sur le plan économique mais passer de la solidarité économique à une solidarité apostolique, c’est plus difficile.
Et quel bilan tirez-vous sur le plan politique et social ?
Sur le plan politique, je n’ai ni réussite ni échec, car je n’étais pas là pour réformer la société française. Je n’ai pas une stratégie de manipulation du monde politique. Je ne suis pas un homme politique, mais j’ai conscience que je représente un corpus d’idées, de pratiques, de convictions qui ont un sens par rapport à la vie politique de la société. Je dois donc essayer de partager ce corpus évangélique. Je peux le faire par des contacts personnels avec des politiques – mais je n’ai pas alors à publier des communiqués – ou par des consultations institutionnelles. Ce que j’ai fait.
L’Église donne toutefois l’impression d’avoir vraiment décroché du débat public…
Ce n’est pas si simple… Lisez Le Figaro de la fin du XIXe siècle ! On faisait les inventaires des églises, on chassait les aumôniers des instituts publics. Le projet explicite était d’éliminer l’Église catholique de la vie publique. Il a été mené à bien ou presque. Ce qui fait la présence publique de l’Église, ce n’est pas une meilleure tactique politique mais que des chrétiens soient réellement des chrétiens et qu’ils empêchent le monde de dormir.
Depuis le mariage pour tous et l’échec de François Fillon à la présidentielle, les chrétiens comme force de propositions politiques en France ont tout de même pris un sérieux coup sur la tête…
L’objectif des chrétiens n’est pas de prendre le pouvoir ! Il y a toujours des péripéties, des bannières qu’il faudrait suivre. Mais au bout du compte, les bannières tombent et les catholiques restent. Il faut donc faire avec les chrétiens, à moins qu’ils ne veuillent plus se montrer. Car la tentation, aujourd’hui, est de se résigner à une différence qui serait insurmontable entre la culture commune de la société et une vision évangélique de l’existence. On ne pourrait plus être chrétien en étant comme tout le monde. Or nous vivons une période où les chrétiens doivent plutôt prendre conscience de leur originalité dans la société.
Mais l’Église, sa hiérarchie doivent aussi s’adapter…
Il est vain d’imaginer que quelqu’un serait capable de mettre au point une tactique pour surmonter cette difficulté. Moi, je n’en ai pas été capable. En effet, l’Église du peuple n’est pas seulement composée de militants et on ne peut pas, non plus, se satisfaire d’une Église à deux vitesses ! L’Église doit donc accueillir tous les degrés et toutes les modalités d’appartenance. La personne qui est cachée derrière un pilier participe tout autant à la messe que le chef de chœur estampillé catholique pratiquant. Ce mystère d’intériorité, personne n’est capable de le rationaliser. Mais il nous revient de permettre à chacun, quel qu’il soit, d’accéder à Dieu, quel que soit le degré de sa participation. Mon espérance est donc que nous ayons une Église suffisamment vivante pour accueillir des gens qui ne sont pas nécessairement « conformes ».
Vous ne voyez pas une perte d’influence de l’Église en France ?
L’Église n’a jamais eu d’influence ! Vous croyez qu’un homme d’Église a infléchi la législation ces dernières décennies en demandant de suivre ce qu’il recommandait ? L’Église n’a pas empêché la loi sur le divorce ou d’autres lois encore. Elle a toujours dit qu’elle n’était pas d’accord, mais cela n’a pas empêché les choses d’arriver ! La réalité de la société ne fonctionne pas comme cela, elle est traversée et travaillée par les poussées idéologiques et de mœurs. L’Église peut exprimer un désaccord, des réserves, elle peut tirer des signaux d’alarme, mais si les chrétiens ne sont pas investis, ce n’est pas l’archevêque de Paris qui va changer le cours des choses… Le mieux que l’archevêque de Paris puisse faire est d’énoncer des questions qui aideront ceux qui sont en responsabilité à comprendre qu’ils font une erreur.
C’est le cas actuel de la PMA pour toutes et de la GPA ?
Oui. La question, ce n’est pas de savoir si la loi les autorisera ou non… mais de savoir s’il y a des chrétiens suffisamment motivés pour ne pas y avoir recours !
Certains s’inquiètent du déclin du catholicisme en France et de la croissance de l’islam…
On ne peut pas parler d’un déclin du christianisme. Il y a en revanche un déclin d’une certaine image et d’une certaine réalité de l’Église, c’est évident… Cela ne veut pas dire que tout disparaît, loin de là ! Ce qui m’inquiète, c’est qu’un vide suffisant se forme pour que les discours enflammés trouvent acquéreurs. Je ne suis pas inquiet de voir des gens venir d’autres horizons en France. Ce qui m’inquiéterait serait de voir ceux qui sont ici devenir tellement indifférents que tous les discours pourraient s’imposer.
À ce titre, beaucoup ne comprennent pas les propos du pape François sur l’immigration.
Le Pape ne dit qu’une chose : il faut accueillir les gens qui sont en difficulté. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des mouvements de population dans l’histoire de l’humanité. La question est de savoir si nous avons une vitalité suffisante pour les accueillir et leur proposer un mode de vie différent ou si nous sommes à ce point anesthésiés que l’on n’ait plus qu’à se cacher et leur laisser occuper le terrain… […]
Que retenir de cette soupe tiède?
Parce que vous vous nous servez un plat plus apétissant ?
Ça va les chevilles ?
D’abord, ce que ni le pape François ni Mgr Vingt-trois semblent vouloir comprendre, c’est que, des personnes en difficulté, il y en a des millions en France (Français vivant sous le seuil de pauvreté). En tant que chrétien, ne doit-on pas prioritairement s’occuper des nôtres qui sont en difficulté ? La réponse me semble évidente mais manifestement, elle ne l’est pas pour tout le monde.
Des personnes en difficultés, il y en a objectivement quelques milliards dans le monde (principalement (Asie, Amérique latine et l’inévitable Afrique). Faut-il toutes les accueillir en France et en Europe occidentale et avec quels moyens ? La dette publique française doit avoir dépassé les 100% du P.I.B. Les intérêts que le contribuable français paie sur cette même dette doivent tourner autours de 50 milliards d’euros/an (soit env. 330 milliards de nouveaux francs ou 33 mille milliards d’ancien francs !). Quel insensé peut encore oser prétendre que nous avons objectivement les moyens d’accueillir des populations extra-européennes miséreuses, et, pour la plupart, hostiles à notre identité chrétienne, et d’essayer de subvenir à leurs besoins ? Il n’est un secret pour personne ayant des yeux pour voir et des oreilles pour entendre que, la plupart des personnes qui débarquent sur les côtes européennes sont des hommes jeunes, en âge de travailler, sans femme ni enfants (sans doute restés au pays avant la demande de regroupement familial). La plupart ne sont donc pas des personnes fuyant la guerre en Syrie ou en Irak, mais des clandestins économiques qui profitent du chaos au Proche- et Moyen-Orient ainsi qu’en Libye, pour s’inviter en Europe sans avoir les papiers nécessaires pour y entrer et y rester. Nous sommes donc bel et bien confrontés à une tentative d’invasion à grande échelle de migrants économiques, essentiellement musulmans, qui veulent et vont créer des ghettos/enclaves communautaires en France et en Europe et qui, pour une part significative, vont s’installer durablement dans les aides sociales, mettant ainsi davantage à mal l’équilibre des budgets liés à la solidarité nationale. Nous ne pouvons objectivement pas accueillir tous les nécessiteux du monde qui, le cas échéant, voudraient venir chez nous. C’est humainement et financièrement impossible et cela n’est pas non plus souhaitable si nous voulons que la France et l’Europe gardent ce qui leur reste de leur identité chrétienne.
Ce que le pape François et Mgr Vingt-Trois ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre, c’est que nous ne sommes pas confrontés à un afflux de migrants ayant une culture chrétienne mais musulmane et cela fait toute la différence ! Est-ce que nous voulons créer, dans quelques années, les mêmes conditions en France et en Europe qui prévalent aujourd’hui au Proche-Orient et en Afrique du nord où, jadis le christianisme était majoritaire et où, après la conquête brutale et impitoyable par l’islam belliqueux, les autochtones chrétiens sont progressivement, au fil des années, devenus minoritaires et, en fin de compte, chassés de chez eux ? Est-ce que nous voulons, à termes, devenir minoritaires dans notre propre pays et, nous aussi, finir par être chassés de chez nous et pour aller où ?
La cécité, l’indifférence, la naïveté, le conformisme et le politiquement correct des autorités de l’Eglise catholique sont consternants, sidérants. Il n’existe pas un seul pays musulman au monde où les minorités chrétiennes ne sont pas soit considérées comme des sous-citoyens soit persécutées et spoliées. Objectivement et historiquement, partout où l’islam s’est imposé, les chrétiens ont été persécutés, brimés, exécutés, violés, spoliés, volés, chassés, méprisés, massacrés ou convertis de force à l’islam, religion païenne aux préceptes génocidaires, qui n’a strictement rien à voir avec le christianisme et Jésus, Fils de Dieu venu révéler Dieu le Père et le Consolateur, l’Esprit-Saint.
Je ne veux pas d’un tel scénario pour mes descendants. Nos enfants nous maudiront peut-être un jour pour avoir laissé nos adversaires musulmans s’installer, en toute illégalité et surtout, dans l’indifférence généralisée, en France et en Europe. Pourquoi nos ancêtres se sont-ils battus contre l’envahisseur musulman si nous les laissons maintenant nous envahir sans opposer la moindre résistance ? Pourquoi l’Eglise s’est-elle élevée contre l’extension de l’islam en Europe pendant des siècles et pourquoi avons-nous maintenant un pape qui invite ces mêmes adversaires à venir en Europe sans nuancer ses propos ? Où est la cohérence, où est la logique dans toute cette gabegie ? L’Eglise manque-t-elle à ce point de lucidité ? Faut-il s’étonner dès lors que les fidèles expriment leur méfiance et leur désarroi l’égard des autorités religieuses catholiques ? Les autorités catholiques ne devraient-elles pas penser d’abord aux familles catholiques et à leur avenir ?
Que se passe-t-il dans l’Eglise ???
Mais vous vous réveillez aujourd’hui, cher ami ?
Que ne relisez-vous d’urgence le copieux message de la Salette ?
TOUT y est dit. Alors … n’attendez-pas d’autre réponse ! Acceptez que nous y sommes ! Ils n’ont PLUS la foi.
Retrouvez juste la LUCIDITE dont sont dépourvus désormais 95 % des catholiques.
L’urgence aujourd’hui est de se cramponner quotidiennement au chapelet. Ne l’a-t-Elle pas instamment demandé depuis 100 ans ? Que nous faut-il de plus pour nous y mettre ?
Plus rien n’est possible humainement … Tout est dans Ses mains.
En union de prières
Mgr Vingt-Trois tient des propos bien politiques et bien peu apostoliques de témoins .
C’est contourné et sinueux
” L’Eglise n’a point de pires ennemis que les mauvais prêtres; c’est d’eux que les hérésies sont venues; c’est par eux que l’ignorance trône pour le pauvre peuple. Luther et Calvin étaient prêtres, Messieurs!”
(un prêtre en 1842).
Les propos de Mgr Vingt-Trois, à force de sophistique, en arrivent à l’absurde et à l’odieux.
Ecoutons-le rien que sur la question de la GPA et de la PMA:. “La question, ce n’est pas de savoir si la loi les autorisera ou non… mais de savoir s’il y a des chrétiens suffisamment motivés pour ne pas y avoir recours !”
C’est proprement scandaleux, et monstrueux. Car ce propos ignore superbement qu’il y a des victimes quand une loi est inique. Quel cas un évêque fait-il des victimes quand il nous explique que la seule chose qui compte pour lui, c’est que les catholiques, eux, ne pratiquent pas la GPA ou la PMA. Et que les non chrétiens la pratiquent, ça n’a donc pas d’importance? Et les victimes de ces comportements odieux devenus légaux, on s’en bat l’oeil?
Il y a là un égocentrisme, un égoïsme ecclésial stupide et monstrueux.
Prenons un exemple pour essayer de nous faire comprendre, même si c’est un peu peine perdue avec ces responsables ecclésiaux qui ont perdu la raison. Imaginons un projet de loi selon lequel on pourrait désormais tuer. ( Certes il ne s’agit pas ici du droit de tuer, mais ce n’est quand même pas rien, car il s’agit -excusez du peu – de donner le droit de provoquer la venue au monde d’enfants privés de père ou de mère, ainsi que, dans le cas de la GPA, de donner le droit d’acheter la location du ventre d’une femme ). La seule chose qui compterait pour nos évêques c’est donc que les chrétiens, quant à eux, ne tuent pas, tant pis pour les victimes du meurtre dès lors que ce dernier est commis par des non catholiques?
Certes, il ne s’agit pas de la part de la hiérarchie ecclésiale de prétendre imposer son point de vue aux responsables politiques, car elle n’en a ni le pouvoir, ni la légitimité. Mais elle n’en a pas moins un double devoir.
Premièrement, dire aux catholiques quel est leur devoir civique dans le vote: une loi odieuse, qui bafoue les lois naturelles, un catholique ne doit pas la soutenir en votant pour des hommes politiques qui annoncent dans leur programme qu’ils y sont favorables et que, s’ils sont élus, ils agiront en sa faveur. C’est l’idée des principes non négociables que Benoit XVI avait introduite à juste titre (mais dont, justement, Mgr Vingt-Trois s’était permis de contester le bien-fondé!)
Deuxièmement, dire sans ambages au pouvoir politique que c’est lui qui décide souverainement, mais que la loi en cause qu’il envisage de promouvoir est, du point de vue qui est le sien, gravement contraire au bien commun et qu’elle fera des victimes. Et dire cela clairement, cela n’est pas seulement poser des questions comme le dit Monseigneur Vingt -Trois.
C’est triste!
Une demi prise de conscience à l’heure du départ
” La personne qui est cachée derrière un pilier participe tout autant à la messe que le chef de chœur estampillé catholique pratiquant.”
Et moi qui pensais que, depuis Vatican II, les laïcs étaient appelés à participer davantage à la liturgie…