La Croix a recensé 36 déclarations d’évêques français au sujet du second tour de l’élection présidentielle.
Mercredi 26 avril
Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes : « Le 7 mai, quel bulletin de vote ? Pas celui de la peur, de la haine, du rejet, du mensonge, de l’exclusion, du repli : c’est l’opposé de l’Évangile. » (Twitter)
Jeudi 27 avril
Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers :« Pour ma part, c’est en raison de son manque d’ambition et de courage que je ne voterai pas Marine Le Pen. » (Tribune dans La Croix.)
Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras :« Je ne vois pas au nom de quoi l’Église délivrerait des labels de compatibilité ou d’incompatibilité des partis politiques avec l’Évangile. Il est vraisemblable d’ailleurs qu’aucun parti ne le recevrait ! » (La Croix)
Mgr Christophe Dufour, évêque d’Aix et Arles : « L’Europe est un chemin d’espérance. Je cite (le pape François) : “L’Europe retrouve l’espérance lorsqu’elle ne s’enferme pas dans la peur et dans de fausses sécurités… ; lorsqu’elle investit dans le développement et la paix ; lorsqu’elle investit dans la famille qui est la première et fondamentale cellule de la société”. » (Communiqué)
Vendredi 28 avril
Mgr Jacques Blaquart, évêque d’Orléans : « Moi je ne peux pas voter pour quelqu’un qui est dans le rejet, l’exclusion avec ce qui est contraire à l’Évangile. Est-ce que ça veut dire que le programme d’Emmanuel Macron me convient tout à fait ? Non, notamment sur les questions de société. Mais on ne peut pas faire d’un aspect du programme le seul critère de discernement. » (Presse locale)
Samedi 29 avril
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon : « Si, en conscience, on considère que les choix sont profondément mauvais, on peut s’abstenir de voter. » (Vidéo)
Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc :« Affaiblir l’Europe et diviser les Français ? Non à Mme Le Pen. Je choisis plus que jamais l’espérance. » (Twitter)
Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes :« La construction de l’Europe demeure un enjeu essentiel pour la paix, en nos pays et dans le monde. (…) L’amour du pauvre et l’accueil de l’étranger sont au cœur des Évangiles et de toute la Bible. (…) Bien sûr, nous entendons la clameur de ceux qui sont délaissés ou oubliés. » (Communiqué)
Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne : « Merci à Mgr Stenger et Mgr Dufour pour leurs paroles de sagesse. Le Cardinal Lustiger avait raison. Non à l’exclusion, au refuge et aux replis. » (Twitter)
Dimanche 30 avril
Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille : « Le choix politique n’épuise pas la totalité de la vie sociale. Tout n’est pas politique ; il faut compter sur les engagements sociaux, associatifs, familiaux qui font vivre une société, et qui contrebalancent les effets d’annonce et les coups de menton ambitieux. »(Communiqué)
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen :« Je vous invite, surtout, à voter l’Évangile à la main, à ce que votre choix soit éclairé par l’Évangile. Que notre vote soit une manière de le mettre en pratique : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. (…) Pour ma part, il ne m’appartient pas de donner une consigne de vote. » (Communiqué)
Lundi 1er mai
Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri, évêque de Gap : « Je m’associe bien volontiers à ce que déclarait récemment une vingtaine d’associations catholiques : “Notre foi et nos valeurs nous appellent à ne pas céder devant la colère, la peur et le rejet de l’autre (…). Nous pensons que les solutions se trouvent dans l’ouverture, le dialogue et l’échange (…)” » (Homélie relayée sur Twitter)
Mgr Hervé Giraud, évêque de Sens-Auxerre, prélat de la Mission de France : « Nous estimons que les thèses extrémistes et leur banalisation constituent un danger pour la démocratie, la paix sociale et l’avenir de l’Europe. On ne construit pas un projet politique crédible en manipulant l’histoire, en attisant la haine et le ressentiment. » (Déclaration de la Mission de France)
Mardi 2 mai
Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne : « Donner des consignes de vote, ce serait dénier aux fidèles catholiques l’aptitude à se déterminer par eux-mêmes et à assumer de manière responsable leur droit civique, voire se substituer à leur conscience. » (Communiqué)
Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg :« Dans une région frontalière marquée dans son histoire par de terribles blessures, nous voulons rappeler notre profond attachement au projet européen, facteur de stabilité et de paix. Il est certes nécessaire de redonner un nouveau souffle à ce projet, mais sa remise en cause constituerait une régression au profit des replis nationalistes, facteurs d’insécurité et d’instabilité. » (Déclaration interreligieuse)
Mgr Pilippe Mousset, évêque de Périgueux :« Dans l’Évangile, justement, l’opposition principale se trouve entre l’ouverture et la fermeture. Dans ce temps pascal suite à la résurrection du Christ, le message essentiel qui émerge est bien celui de ne pas se laisser tenter par la peur et le repli sur soi. » (Communiqué)
Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Amiens :« Le repli communautariste, la fermeture à l’autre, l’exclusion sont des impasses absolues. On ne peut construire l’avenir de la France sans que celle-ci trouve sa place en Europe et dans le monde. Ceux qui promettent le contraire mentent aux Français. En même temps, on ne peut pas construire l’Europe sans remettre l’homme au centre. » (La Croix)
Cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux : « Les chrétiens ont à faire personnellement des choix mais l’Église, comme communauté des chrétiens, n’a pas à être force d’appoint en faveur de tel ou tel candidat. Elle a une autre ambition. Elle est porteuse d’un projet global qui concerne l’homme et la société. »(Communiqué)
Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise : « L’attention aux deux points fondamentaux – respect inconditionnel de tout être humain et recherche ensemble du bien commun – font que je ne peux pas voter pour une candidate porteuse d’un projet de société marqué par le rejet de l’autre et l’isolement de la France. » (Communiqué)
Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis : « A la veille du second tour des élections présidentielles, reprenons conscience que notre engagement citoyen ne se limite pas au geste, déjà important, qui consiste à déposer un bulletin dans une urne mais qui ne dure qu’un instant ! Au-delà de ce geste, nous devons nous engager dans la durée, selon nos moyens et nos possibilités, pour apporter des réponses aux questions qui nous sont posées. » (Communiqué)
Mercredi 3 mai
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France : « Il me semble que le rôle de l’Église est, plus que jamais, de ne pas prendre parti pour l’un ou l’autre candidat mais de rappeler à chaque électeur ce que notre foi nous invite à prendre en compte. » (Déclaration sur le site de la CEF.)
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon : « Nous ne pouvons pas considérer comme anodine la présence au second tour d’un parti qui, historiquement a toujours été porteur d’un discours nationaliste dangereux dont la mise en œuvre serait désastreuse. » (Déclaration commune avec les responsables chrétiens de Lyon.)
Mgr Michel Santier, évêque de Créteil : « Je crois dépassé le temps où les responsables de l’Église pensaient devoir passer d’impératives consignes de vote aux fidèles. » (Communiqué)
Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié-des-Vosges :« Notre pays peut mieux se mobiliser pour relever positivement le défi de la mondialisation et de la construction européenne et y trouver un espace de développement. La France peut faire vivre ensemble des citoyens d’origines bien diverses en ne reniant rien de ses racines ni de son identité profonde. » (Communiqué)
Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy : « Comment un chrétien peut-il donner sa voix à un courant dont le socle idéologique fondateur est le refus de l’autre ? »(Twitter)
Mgr Luc Crepy, évêque du Puy : « Mon rôle n’est pas de dire pour qui il faut voter, mais d’apporter des éléments de réflexion et de discernement. » (Communiqué)
Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes : « Certains pensent que voter Madame Marine Le Pen est la seule voie possible pour être fidèle à la foi chrétienne. L’Évangile ne doit pas être ainsi instrumentalisé. Dresser un pays contre les autres, des personnes contre les autres, une religion contre les autres ne permet pas de reconnaître l’appel du Christ à vivre la fraternité entre personnes et entre peuples. » (Communiqué)
Jeudi 4 mai
Mgr Christian Nourrichard, évêque d’Évreux : « Il nous revient de discerner en conscience, en fonction de l’histoire ainsi que du contenu des projets, ce qui est incontestablement en contradiction à la vérité de ce qu’est Dieu, de ce que sont les hommes. » (Communiqué)
Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres : « Tout ne se joue pas dans ce bulletin de vote, même s’il est important. Les choses vont se jouer aussi dans la manière dont nous prendrons en compte le fait que nous devons travailler à redonner du sens au politique. » (Radio Grand Ciel)
Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban :« Si nous donnions des consignes de vote nous serions en dehors de notre mission. (…) Je suis l’évêque de tout le monde, je prends en compte toutes les opinions, même si j’ai la mienne. C’est normal que nous laissions la liberté à chaque catholique de se prononcer. Nous avons un devoir de réserve. » (Radio Présence)
Mgr André Marceau, évêque de Nice : « Continuons à favoriser le rapprochement des peuples dans une solidarité plus grande en des projets mobilisateurs humainement, et non seulement technocratiques. Ne nous laissons pas enfermer dans l’égoïsme mortifère, dans la défiance de l’autre et la tentation de l’exclusion. Des réponses lucides mais généreuses doivent être apportées au problème des migrants. » (Communiqué)
Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble :« Si certains dans notre pays ont aujourd’hui des difficultés à accueillir l’autre, c’est peut-être parce que nous ne savons plus qui nous sommes nous-mêmes, et que nous avons des inquiétudes sur notre propre identité. Ce n’est pas dans le repli sur soi qu’on va retrouver une juste identité. C’est dans une démarche plus profonde, une réconciliation avec notre histoire, notre culture, dans l’ouverture aux autres et dans cette capacité à accueillir des populations venant d’ailleurs. » (RCF)
Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais :« Vouloir revenir à un passé idéalisé est illusoire ; se crisper sur des positions préétablies isole et enferme avant de faire disparaître ou d’être source de violences ; bâtir l’avenir en « apprentis sorciers » faisant table rase du passé fait courir des risques insupportables aux générations à venir et à ceux qui ont plus de difficultés à se projeter sur demain. »(Communiqué)
Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre :« Parce que les évêques sont les garants de l’unité dans la pluralité des positions au sein de leur Eglise diocésaine, ils se refusent à donner des consignes de vote. Ce n’est pas dé-mission de leur part. »(Golias Hebdo)
Vendredi 5 mai
Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre :« Les évêques ont pris le parti de s’adresser à l’intelligence des électeurs, quand d’autres prennent ces derniers pour des enfants dans une cour de récréation. Le niveau du débat est du niveau d’une émission de Cyrille Hanouna, et les évêques se sont honorés en ne participant pas à cette curée. » (Radio notre-Dame)
Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans :« Je me garderai bien de dire pour qui voter ou ne pas voter. (…) Je pense aussi à l’après-élection. Comment nous allons continuer à vivre la charité, entre chrétiens d’abord, et à l’égard de tous, même si nous avons fait des analyses différentes et voté différemment. (…) Lundi matin, quel que soit le résultat, j’aurais toujours à me poser la question de comment vivre la charité, l’humilité, le don de moi-même, la droiture de ma vie… Cette question restera entière. » (RCF)