La tournure prise par la campagne présidentielle illustre la crise de la politique qui traverse notre pays. La Conférence des Evêques de France nous invitait pourtant il y a quelques mois àRetrouver le sens du politique.
- Engagement politique et espérance
A l’heure de l’information continue, une controverse chasse l’autre et la surenchère des petites phrases se fait souvent au détriment de l’analyse et de la réflexion. Aussi, eu égard aux courants profonds qui traversent et meuvent l’histoire, rien de tout cela n’est de nature à nous ébranler. L’écume des vagues est éphémère et négligeable lorsqu’on la considère avec un peu de recul, dans la perspective du temps long. Si l’on peut regretter que le sens de la vérité et du bien ne soient pas toujours les mobiles premiers de l’action politique, on ne doit pas non plus s’étonner que des scandales puissent arriver (Mt 18, 7). Ainsi, on n’élit rarement les plus vertueux. Il s’agit de voir celui qui est le plus capable de servir le bien commun et de diriger une communauté pour que chacun puisse y vivre en paix.
Dans ces temps difficiles où certains semblent se résoudre à une impossibilité pour les chrétiens de s’engager honnêtement, sans « se salir les mains », comme si c’était une fatalité, il faut au contraire saluer ceux qui accomplissent ce service de la politique et qui veulent tenir leur place dans le monde -politique-, sans être du monde. On pourra toujours nous reprocher de n’être pas des saints ; on ne doit pas pouvoir nous reprocher notre indifférence et notre passivité. La peur des coups ou des compromis n’est pas un motif suffisant pour déserter le champ du politique.
- Légitime diversité de stratégie