L’agence DICI publie quelques éléments données sur l’état des relations avec Rome.
Mgr Fellay a déclaré que la proposition écrite adressée par Rome à la Fraternité prévoit que le prélat à la tête de cette nouvelle structure canonique devrait être un évêque. Comment serait-il désigné ? Le pape choisirait parmi les trois noms (la terna) présentés par la Fraternité. Il est également prévu que d’autres évêques auxiliaires soient accordés à la Fraternité.
Et le Supérieur général d’ajouter : « Tout ce qui existe maintenant sera reconnu partout dans le monde. Et les fidèles également. Ils seront dans cette prélature avec le droit de recevoir les sacrements et les enseignements des prêtres de la Fraternité. Il sera également possible d’accueillir des congrégations religieuses, comme c’est le cas dans un diocèse : capucins, bénédictins, carmélites et autres… Cette prélature est une structure qui ne serait pas sous l’autorité des évêques locaux. Elle serait autonome. »
Cependant, aux yeux de Mgr Fellay, il y a un développement encore plus important et intéressant que ce projet de structure canonique : un changement qui se produit à l’intérieur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. La Fraternité Saint-Pie X pourrait maintenir ses objections contre la liberté religieuse, l’œcuménisme et la nouvelle messe. Ces conséquences funestes du Concile ne sont plus considérées comme contraignantes ou comme des conditions nécessaires pour être reconnus comme des catholiques à part entière.
Mgr Fellay fait allusion ici aux déclarations de Mgr Guido Pozzo sur l’acceptation du concile Vatican II qui n’est plus, selon lui, un critère de catholicité. Ce même point de vue a été répété par les évêques qui ont visité les séminaires de la Fraternité Saint-Pie X en 2015 selon ce qui avait été convenu lors de la réunion de 2014 avec le cardinal Müller. Dans son sermon, le Supérieur général a affirmé à ce sujet : « dans les discussions que nous avons eues avec les évêques envoyés par Rome, ils nous ont dit que ces questions sont des questions ouvertes ».
Pourquoi Rome a-t-elle changé sur ce point ? Mgr Fellay considère que c’est dû à la gravité de la situation dans l’Eglise et au véritable chaos qui y règne. Il illustre ses propos en rapportant les paroles du cardinal Gerhard Ludwig Müller demandant à la Fraternité Saint-Pie X de le rejoindre dans la lutte contre les modernistes. Mais dans le même temps, la Congrégation pour les religieux considère que la Fraternité est toujours schismatique, alors même que le pape François dit qu’elle est catholique. Et d’ajouter : « Il y a beaucoup de contradictions, il y a une bataille entre les évêques, parmi les cardinaux, c’est une nouvelle situation… Rome n’est plus unie, mais divisée. De telle manière que certains voient que les choses sont allées trop loin. Et ils nous disent : ‘vous devez faire quelque chose, vous devez résister’. »
Mgr Fellay mentionne également le soutien et les lettres qu’il a reçues de la part d’évêques, comme il l’a fait lors de son entretien à Radio Courtoisie, déjà cité. Au sujet des autres évêques, il déclare : « Il y en a qui parlent, qui résistent, nous ne sommes pas seuls ». Selon lui, « toute une œuvre de renouveau de l’Eglise a commencé ».
Dans le même temps, Mgr Fellay n’est pas aveugle : « Cela ne signifie pas que nous devons aller vite, nous devons procéder avec une grande prudence et aussi assurer notre avenir pour être en mesure d’empêcher toute possibilité de piège. Par conséquent, nous ne nous précipitons pas dans une telle situation. »
Mgr Fellay mentionne également l’intérêt paradoxal que le pape François a pour la Fraternité Saint-Pie X : « Un pape qui ne se soucie pas de la doctrine, qui regarde les gens et qui nous connaît depuis l’Argentine. Il a apprécié notre travail là-bas. Et c’est pourquoi il a de bonnes dispositions à notre égard alors qu’en même temps il est contre le conservatisme. C’est comme une contradiction. Mais j’ai pu constater à plusieurs reprises qu’il est capable de faire vraiment des choses pour nous. »
Pour conclure, le Supérieur général déclare qu’il ne sait pas s’il y aura une reconnaissance canonique : « Allons-nous ou pas, vers une reconnaissance ? Je ne sais pas, je ne pense pas, mais le pape peut nous surprendre. Cela semble impossible, mais comme il l’a déjà fait plusieurs fois… Alors, nous devons continuer à prier beaucoup, à demander à notre Protectrice, la Sainte Vierge Marie de continuer à nous guider. »
La Fraternité Saint Pie X a conservé jusqu’à ce jour le dépôt de la foi catholique intact. Mon plus grand souhait c’est qu’elle le conserve jusqu’à ce que l’Eglise officielle actuelle le retrouve intégralement.
Prudence, prudence…
Dans le “chaos” actuel, garder la tête froide et mesurer chaque geste !
Une reconnaissance est souhaitable mais si tout n’est pas claire du côté du pape ,ce ne l’est pas davantage de la part de Mgr Fellay,dernièrement il a laissé très clairement entendre que l’accord était imminent puis il fait de nouveau un pas en arrière.
Monseigneur Fellay ferait mieux d’attendre la ratification officielle de la création d’une prélature personnelle pour l’annoncer ,tout semblait indiquer que SS Benoît XVI accorderait un statut à la FSSPX et puis plus rien du jour au lendemain.
Ce n’est pas Mgr Fellay qui erre et qui tergiverse. Ce sont les instances de Rome qui se contredisent et proposent une chose pour la dénoncer le lendemain.
Oui, il faut garder la tête froide et ne faire un pas que s’il est absolument sûr !