De Mgr le Gall, archevêque de Toulouse :
La fête de la Toussaint, comme celle des Rameaux, rassemble plus de monde en nos églises que les célébrations de Pâques. Nous pouvons nous en réjouir, dans la mesure où le souvenir des morts est un signe de vie, un signe pascal : si nous honorons nos défunts, ce qui est le propre de l’homme, c’est que les liens avec eux demeurent et que nous espérons les retrouver, pour que se reconstituent nos familles.
Il faut rappeler que la Toussaint est d’abord une fête des vivants : celle de tous les saints, de ceux qui vivent maintenant à plein, parce qu’ils sont entrés dans la vie divine. « Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des milliers d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux » : c’est le tableau que nous donne l’auteur de la lettre aux Hébreux (12, 22-23), en parfaite cohérence avec la fin du livre de l’Apocalypse (cf. chap. 21). Le 1er novembre, en effet, honore tous ces « premiers-nés » qui ont suivi le Ressuscité dans la vie éternelle. « Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts », écrit saint Paul aux Colossiens (1, 18). De fait, dit-il avec conviction aux Romains : « Nous le savons, ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères » (8, 28-29).
La prière pour les défunts, au lendemain de la fête de tous les saints, est un acte d’espérance qui nous convie tous à cette « assemblée des premiers-nés » qui ont cru dans le Christ et ont fait fond sur sa parole : « Moi, je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10).