En Géorgie les catholiques ne sont pas les bienvenus. Ce sera peut être l’aspect le plus notable de ce voyage pontifical. Ce nouveau déplacement du Saint-Père dans le Caucase ne ressemble en rien au précédent arménien.
Dès son arrivé l’accueil fut froid, “glacé” titre même Jean-Marie Guénois dans le Figaro.
Petite communauté, discriminée, l’Eglise catholique avait demandé un lieu relativement petit pour la messe du samedi. Mais elle leur fut refusée, de sorte que les fidèles semblaient perdus dans une salle trop grande pour eux. D’autant plus perdus que la hiérarchie orthodoxe a clairement expliqué à ses fidèles qu’il était impossible de prier avec les catholiques.
Ce voyage qui voulait se placer sous le signe de la paix et de l’unité a finalement révélé les très vives tensions entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe de Géorgie. Ce fut l’occasion de mettre en lumière, les nombreuses vexations et discriminations que subissent les catholiques de la part de la majorité orthodoxe et que Riposte catholique a rapporté dès la semaine dernière dans divers articles.
Les divergences sont nombreuses avec cette Eglise orthodoxe (qui est la seule ne pas avoir signé le document commun entre Orthodoxes et Catholiques) qui interdit les mariages mixtes.
Cela dit, il suffit de se promener en Roumanie, ou en Grèce, pour se rendre compte que si l’œcuménisme avance entre patriarches, les fidèles et particulièrement les popes n’ont pas de mots assez durs à l’encontre des catholiques.
Malheureusement cette charité chrétienne d’un autre style est une donnée à ne pas occulter dans le dialogue œcuménique, notamment de la part des catholiques occidentaux pleins de certitudes et de poncifs, sans prises réelles avec la réalité concrète. Si volonté sincère il y a, il n’en demeure pas moins que le chemin est encore long.