Dans son homélie du 23 septembre, l’évêque de Nanterre revient sur la polémique “gauloise” :
“Il semble que notre société est un problème d’identité que nous soyons ou non descendants des gaulois, question cruciale semble-t-il : qui sommes-nous ? Si notre société a un problème d’identité, c’est aussi parce que beaucoup de nos concitoyens ont personnellement un problème d’identité : qui suis-je ?
Or Jésus nous dit dans l’évangile : « qui suis-je ? » Tout nous montre que Jésus n’a pas de problème d’identité. Il sait qui il est. Il sait d’où il vient.
Non il s’agit d’une demande de Jésus à ses disciples : « pour les gens qui suis-je ? » Car nous vivons dans un monde de relations et notre personnalité dépend aussi du regard posé sur nous. Nous savons combien le regard des autres est important pour nous et peut nous blesser.
Ce que le gens disent du Christ aujourd’hui comme hier peut être totalement hors sujet : Elie, Jean-Baptiste ressuscité, un prophète. Mais il ne s’agit pas de délire. Chacun a une bonne raison d’affirmer ce qu’il croit : le prophète Elie devait revenir, Jean-Baptiste a laissé une trace importante chez ceux qui croyaient à la résurrection et Moïse avait annoncé un grand prophète à venir.
Jésus accepte qu’on se trompe à son sujet. Il accepte l’approximation. Il ne se raidit pas ni ne s’offusque. Simplement il demande à ceux qui le suivent : « et pour vous, qui suis-je ? Qui dites-vous que je suis ? » Pierre répond : « tu es le messie ». C’est une bonne réponse, cependant elle est un peu courte. Que signifie pour lui le mot messie ?
Jésus dit à Pierre qui ne s’attend pas à cela : « il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué et que le troisième jour il ressuscite ».
Je crois que cette question de Jésus s’adresse aussi à nous. Que disons-nous du Christ ? Ce que je savais ou crois savoir de Jésus ne l’enferme pas dans ma connaissance. Il faut toujours chercher à en savoir plus en croyant que le Seigneur nous entraînera toujours plus loin.
En recevant une mission de l’Église, il faut aussi accueillir la grâce, le don du Saint-Esprit pour se laisser enseigner sur le mystère que nous avons à proclamer.
Comme le dit le livre du sage Qohelet : « il y a un temps pour tout sous le soleil ». Il faut donc se laisser enseigner, se laisser surprendre, se laisser aimer pour aimer.
Voilà la mission que vous allez recevoir, non pas seulement en vertu d’une compétence qui est incontestable, mais aussi de cette capacité à vous laisser à vous laisser instruire par Dieu lui-même afin de porter cette mission qui vient du Christ et qui nous dépasse.