Les primaires de la droite et du centre ont commencé, en attendant celles de la gauche. La campagne des présidentielles suivra. Mais il faut dès maintenant revenir avec franchise sur un point essentiel : il semble urgent que les catholiques offrent le témoignage de leur capacité à faire de la politique autrement, c’est-à-dire sans tomber dans la violence et les attaques personnelles qui divisent, qui blessent profondément notre communauté et réduisent à néant notre capacité de rayonnement.
Pour cela, il serait temps d’arrêter d’absolutiser ce qui ne l’est pas. Surtout en politique. Nous, chrétiens, avons soif d’absolu, mais nous avons tendance à tout absolutiser. Le risque est de ne pas supporter qu’un de nos frères chrétiens fasse un choix politique différent du nôtre. Certains hurlent vite à la trahison, d’autres excommunient à tour de bras. Nous offrons alors ensemble le spectacle désolant d’une communauté qui se déchire, comme si nous pouvions nous permettre ce luxe. C’est assez navrant et cela doit bien faire rire nos adversaires.
Les raisons de tout engagement
Soyons clairs, les chrétiens qui s’engagent courageusement et généreusement en politique poursuivent le même but : servir le bien commun. Cessons d’en douter. Pourquoi ce soupçon permanent et ces jugements d’intention ? Qui sommes-nous pour sonder les reins et les cœurs ? Cette finalité – servir le bien de tous et la dignité de chaque personne humaine – est un absolu qui fonde tous nos engagements.
Mais le choix des moyens pour y arriver ne relève pas de l’absolu. Comment faire avancer la culture de vie ? Comment promouvoir la famille ? Comment défendre notre pays ? Comment résoudre le drame du chômage ? Comment répondre aux défis de l’islam ? Comment protéger les plus fragiles et soutenir les plus pauvres ? Comment retrouver le chemin de la transmission d’une culture ? Tous, nous avons ces objectifs et ces questions en commun. Maintenant, quel parti, quel candidat, quelle structure, quel programme, quelle stratégie pour permettre de progresser pas à pas sur chacun de ces points ? Chacun discerne en conscience et peut en arriver à des conclusions différentes. Voilà ce qui légitime un certain pluralisme chez les catholiques, non sur les intentions mais bien sur la stratégie politique mise en œuvre.
Raison garder
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