En sus du communiqué que nous reproduisons ci-dessous, Radio Vatican a interrogé Mgr Marcel Utembi qui lance un appel (en partie écouté) au dialogue et au respect de la constitution.
Un engagement très fort de l’épiscopat dans la crise que traverse la RDC.
COMMUNIQUE DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE NATIONALE DU CONGO
SUR LE DIALOGUE NATIONAL
1. Dès le lendemain des élections de 2011, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), au travers de ses messages et déclarations, a toujours souhaité et soutenu un dialogue entre les forces vives de la Nation comme voie royale pour résoudre les problèmes en démocratie.
2. A l’heure où se tient le dialogue national tant attendu, la CENCO implore du Seigneur, Maître des temps et des circonstances, sa lumière pour qu’elle éclaire les cœurs et les esprits de toutes les forces vives de la Nation appelées à ce dialogue. Que toutes privilégient l’intérêt supérieur de la République et apportent leur concours pour la relance du processus électoral.
3. Fidèle à sa mission prophétique, la CENCO se fait le devoir de rappeler ce qu’elle considère comme fondamental en vue de donner une chance à un dialogue national franc et sincère, susceptible de résoudre la crise actuelle que connaît le pays et prometteur d’un avenir meilleur pour tout le peuple :
1° Un dialogue inclusif. La CENCO apprécie les gestes encourageants posés par le Gouvernement au sujet de la libération de certains prisonniers politiques et d’opinion, ainsi que de la réouverture de certains médias. Ces gestes sont de nature à contribuer à la décrispation du climat politique actuel. La CENCO souhaite ardemment voir ces mesures de grâce s’étendre également sur d’autres personnes se trouvant dans les mêmes conditions que celles qui sont libérées. Elle estime qu’un dialogue incluant les grandes familles politiques de l’opposition donnerait plus de chance au pays d’aboutir à la résolution de la crise actuelle de manière consensuelle et durable.
2° Un dialogue dans le respect de la Constitution. Pour la CENCO, le dialogue devrait se dérouler dans le respect absolu du cadre constitutionnel. Seul un dialogue qui respecte la Constitution, socle de notre jeune démocratie, en particulier dans ses articles verrouillés ayant trait au mandat présidentiel et à l’alternance démocratique au pouvoir, est capable de ramener la paix, de renforcer la cohésion nationale et d’offrir des meilleures conditions pour la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes.
4. Ces conditions justifient la participation de la CENCO à ce forum par son délégué. La CENCO ne pourra pas maintenir sa participation à ce dialogue si le respect de ces exigences fondamentales n’était plus assuré.
5. La CENCO souhaite que la Communauté Internationale veille à la bonne application des conclusions et recommandations du dialogue national, afin d’éviter de nouveaux blocages qui résulteraient de la mauvaise foi de l’une ou de l’autre des parties. Aussi la CENCO recommande-t-elle vivement que le Groupe international de soutien à la facilitation joue un rôle autant actif qu’efficient.
6. Tout en exhortant les forces vives de la Nation à participer à ce dialogue, la CENCO accompagnera par la prière et sa sollicitude pastorale ceux qui y prennent part ainsi que ceux qui auront, librement, décidé de ne pas y prendre part.
7. Du haut des cieux, que le Seigneur daigne voir et regarder notre pays en ce moment mêlé d’incertitudes et d’espoirs, qu’il le protège et répande sur lui ainsi que sur son peuple l’abondance de ses bénédictions (cf. Ps 79).
Kinshasa, le 06 septembre 2016
+ Marcel UTEMBI TAPA
Archevêque de Kisangani
Président de la CENCO