« Il est très important pour nous de comprendre que l’amour, pour être vrai, doit faire mal. Il a fait mal à Jésus de nous aimer, cela lui a fait mal ». Les paroles que mère Teresa prononça le 11 décembre 1979 à Oslo, à l’occasion de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, ont été rappelées par le cardinal Pietro Parolin dans l’homélie de la Messe célébrée place Saint-Pierre dans la matinée du lundi 5 septembre, première fête liturgique de la nouvelle sainte.
« Ces paroles – a observé le secrétaire d’Etat – sont comme un seuil qui franchit, fait pénétrer dans l’abîme qui enveloppe la vie de la sainte, à ces hauteurs et à ces profondeurs difficiles à explorer parce qu’elles reparcourent de près les souffrances du Christ, son don d’amour sans condition et les blessures très profondes qu’elles a dû endurer ». Dans ce sens mère Teresa « a ouvert les yeux sur la souffrance, elle l’a embrassée avec un regard de compassion, tout son être a été interpellé et secoué par cette rencontre qui lui a – d’une certaine manière – transpercé le cœur à l’exemple de Jésus ».
Ainsi elle « a découvert chez les pauvres le visage du Christ » et « a répondu à son amour sans mesure avec un amour sans mesure pour les pauvres ». Consciente que l’une des formes les plus lancinantes de la pauvreté consiste dans le fait de se savoir non aimé, non désiré, méprisé », mère Teresa a identifié « les enfants non encore nés et menacés dans leur existence comme les plus pauvres parmi les pauvres ». A cette fin « elle a défendu courageusement la vie naissante, avec cette franchise de parole et d’actions linéaires qui sont les signes les plus lumineux de la présence des prophètes et des saints, lesquels ne s’agenouillent devant personne sinon devant le Tout-Puissant, qui libres intérieurement parce qu’inférieurement forts, ne se laissent pas prendre par les modes ou les idoles du moment, mais se regardent dans la conscience illuminée du soleil de l’Evangile »
Source Osservatore Romano