La décision du Conseil d’État du 26 août est conforme à la jurisprudence de la haute juridiction administrative ; elle n’est en rien étonnante. Un maire peut limiter l’exercice d’un culte si, localement, il provoque des troubles à l’ordre public. On pourrait citer (et il y a de la jurisprudence!) le cas d’un curé qui sonnerait les cloches à la volée à chaque heure de la nuit, réveillant toute la ville. Le maire, dans ce cas, même pour le culte, peut en limiter l’exercice. Pour la religion islamique, on pourrait citer les prières de rues qui provoquent des troubles.
En l’occurrence, la décision du Conseil est intéressante car, en se fondant sur l’exercice d’un culte, il reconnaît que le burkini est un habit religieux et non un simple maillot de bain ! Et c’est en cela que le burkini est bien un marqueur identitaire et un outil prosélyte d’une religion. Il n’est en rien un simple habit de bain ; il porte en lui une certaine conception de la femme qui ne saurait montrer son corps, source de désir et de péché !
Pour parler clairement, c’est là un véritable retour en arrière par rapport à notre conception de l’égalité des sexes. C’est en en cela que la décision du Conseil d’État n’a rien résolu. Pire, en donnant raison prima facie aux porteuses du burkini, elle encourage des dérives communautaristes porteuses de tensions à venir. Le burkini n’est plus une simple question de légalité. C’est devenu un enjeu de société. Il est urgent de s’en rendre compte, avant que nous ne le regrettions amèrement ! Le Parlement doit s’en saisir pour y mettre un terme !
Jacques Myard, Député-maire de Maisons-Laffitte
Source Les 4 Vérités Hebdo
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