De Mgr de Germay, évêque d’Ajaccio, le 11 août :
“« Tenue correcte exigée » lit-on parfois à l’entrée des magasins en bord de plage. Après tout, pourquoi ne pourrait-on pas faire ses courses en maillot de bain ? Ce genre d’interdit n’est-il pas d’un autre âge ?
De fait, la pudeur remonte à loin… puisqu’elle nous vient d’Adam et Eve. La première conséquence de leur célèbre désobéissance fut que « leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus » (Gn3,7). Le péché a rompu l’harmonie qui existait entre l’homme et la femme. Désormais le regard qu’ils portent l’un sur l’autre est faussé, ou plutôt partiel. Avant le péché des origines, en regardant sa femme nue, Adam voyait une personne ; maintenant il voit un corps « désirable »… comme le fruit défendu.
La pudeur devient alors une nécessité, il s’agit de se protéger du regard de l’autre, ou plus exactement, d’aider l’autre à ne pas en rester à ce qui apparait. C’est pourquoi, même si elle connait des variantes selon les cultures, la pudeur est une expérience universelle. En voilant l’intime, elle est une invitation à aller au-delà du visible. Elle pose ainsi les conditions d’une relation moins superficielle dans laquelle chacun pourra librement dévoiler son intériorité au fur et à mesure que la confiance grandira. Le corps visible peut ainsi renvoyer au mystère invisible de la personne qui ne saurait être réduite à un objet. En revanche, le corps trop dévoilé ou trop suggestif captive et capture le regard de l’autre, lui interdisant l’accès à l’intériorité. Paradoxalement, en dévoilant son corps, l’impudique masque son âme. On comprend alors pourquoi « Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit » (Gn3,21).
Demandons la grâce de savoir couvrir les fautes de nos frères
En couvrant les corps d’Adam et Eve, Dieu annonce sa miséricorde. Dans la Bible, en effet, Dieu ne fait pas que couvrir les corps, il recouvre les fautes. Il est intéressant de noter, comme le fait Anne Lécu dans son livre Tu as couvert ma honte, que dans l’expression le jour du Grand Pardon, le mot pardon (Kipour) vient d’un verbe hébreu (Kapar) qui signifie littéralement couvrir. Dieu couvre nos fautes, non pas dans le sens où il ferme les yeux sur nos péchés, mais dans le sens où il va au-delà. Dieu voit plus en profondeur, il reconnait en nous un être créé à son image et destiné à vivre avec lui. Le péché dévoile notre misère, il nous met à nu et nous rend vulnérable, mais Dieu, dans sa miséricorde, n’exploite pas cette vulnérabilité, il recouvre notre péché.
En cette année jubilaire où nous nous efforçons d’être « miséricordieux comme le Père », nous pourrions demander la grâce de savoir couvrir les fautes de nos frères. Le Diviseur nous pousse à focaliser sur elles, à les amplifier, à oublier la beauté intérieure de nos frères, et malheureusement aussi, souvent, à les colporter. Accueillons donc cet avertissement du livre des Proverbes : « Qui jette le voile sur une offense cultive l’amitié, qui répète la chose divise les amis » (Pr17,9). Ainsi le Seigneur pourra-t-il nous faire miséricorde car « la charité couvre une multitude de péchés » (1P4,8).
Sur les plages ou ailleurs, je vous souhaite un bon été !”
Fort bien mais à quand “pudeur” et “tenue correcte exigée” au sens 1er du terme dans nos églises corses ?
Si nous commencions par là ? Il y a déjà beaucoup à faire :
* femmes (mariées comprises) en bustier, dos nu, mini jupe ou mini short ;
* hommes en tenue de plage, short, tongs, casquette, col V plongeant …
* touristes, n’en parlons pas ;
* clergé atone (aucun rappel à l’ordre) et d’ailleurs lui-même attifé (aube-sac, tenue de chœur fantaisiste de l’évêque lui-même), pagaille organisée (https://www.youtube.com/watch?v=3KaOZtuSRUE)
Ne parlons même pas de ce que l’on peut voir (outre les tenues) au cours des concerts :
* dans le meilleur des cas : tabernacle vidé (le Seigneur mis à la porte de son sanctuaire pour que nous puissions en jouir plus à notre aise !) ;
* registre inadapté au caractère sacré du lieu (https://www.youtube.com/watch?v=kgZoWvNiMQI) mais c’est bien évident : y aurait-il besoin, dans le cas contraire, de vider le Tabernacle ? Quelle cohérence ! Ne serait-il pas plus intelligent de ne pas autoriser dans les églises les concerts qui nécessitent une telle mesure ?
* chanteurs assis sur la Table sainte ;
* matériel sur l’autel …
ou à l’occasion d’un trail : massage des coureurs dans l’église du village !
Commençons donc par les choses élémentaires avant de nous lancer dans des développements théologiques complexes !
Quant à la paroisse personnelle évoquée ce même jour dans un autre article, cessons d’être naïfs : c’est la continuation du ghetto initié à Saint-Erasme. Rien n’a changé dans les autres paroisses. Le Motu proprio de Benoît XVI est détourné, en Corse comme dans tous les autres diocèses français : si l’on n’est pas satisfait de la façon dont est mise en œuvre la forme ordinaire (en pratique : “infraordinaire”), on a le choix : assister à la forme extraordinaire ou ne plus pratiquer. J’ai choisi !
A la messe de dimanche dernier, une jeune “animatrice” de chant, moulée dans sa mini-jupe, couinait dans un micro réglé au point fort.
Comment ne pas fuir ce genre de liturgie ?
Pourquoi y-a-t-il tant d’animateurs et d’animatrices en France pendant la Messe?
Dans ma paroisse la congregation peut chanter parfaitement sans un animateur et heureusement on ne les voit rarement en Angleterre. On n’a pas besoin d’un ‘dirigeant d’orchestre’ devant les gens, aux bras animes souvent comme des moulins fous, qui enleve l’importance de ce qui se passe sur l’autel.
Si c’est une jeune femme en mini-jupe ou une religieuse – leur ‘importance’ n’est pas necessaire.
Oui, pourquoi ???
J’appelle quelquefois ces animateurs-trices omniprésents des éoliennes…