L’évêque de Lourdes, Mgr Nicolas Brouwet, a répondu au Parisien le 14 août. Extrait :
Un soir, lors d’une veillée, j’ai pris conscience d’être une cible potentielle. Je ne me laisse pas abattre par ce type de considération. Nous sommes dans le jubilé de la Miséricorde. Cela me fait dire que oui, il y a de la violence, mais il n’y a pas que cela. Je ne peux ni me laisser prendre dans la violence de l’autre ni me laisser enfermer dans la terreur. La vie triomphera.
Le dimanche 1er août, les musulmans étaient invités à se rendre à l’église. Que s’est-il passé depuis ?
Localement, j’ai reçu un petit mot de solidarité, dont j’étais très content, d’une des mosquées de Tarbes. Mais le dialogue se fait à petits pas. La flamme est vacillante. On verra dans trois mois, dans six mois, ce que cela donne. J’aimerais que les musulmans se positionnent plus.
Pour raviver la flamme ?
C’est notre responsabilité à tous. Nous devons prendre des contacts. Si on ne va pas frapper à la porte de l’autre, on favorise le communautarisme.
L’évêque de Rouen s’est dit favorable à la canonisation du père Jacques Hamel. Qu’en pensez-vous ?
Pourquoi pas. Mais ce n’est pas sous le coup de l’émotion que l’on proclame des saints. Cela se fait dans la recherche posée de ce qu’a été la vie de la personne. Nous verrons où l’Esprit saint nous conduit.
Lors de la messe de demain, une « prière pour la France » sera faite. Que lui dire, à cette France ?
Cette prière est d’abord une référence historique. Louis XIII, qui ne pouvait pas avoir d’héritier, en reçut un. En remerciement, il confia en 1638 le royaume de France à Notre-Dame. Cette année, cette référence à la nation prend tout son sens. Il est important de prier pour la société dans laquelle nous vivons, pour ses victimes et ses criminels. Et de lui dire de ne pas se laisser tenter par le repli.