Pour les évêques maronites, il est urgent de stopper le démembrement sur une base sectaire des pays du Moyen Orient. Réunis pour leur synode annuel, sous la présidence du patriarche libanais Béchara Rai, ils ont analysé les convulsions auxquelles sont soumis les peuples du Moyen-Orient. Les évêques maronites pointent du doigt des cercles internationaux qui croient pouvoir résoudre les conflits actuels en redessinant les frontières des pays du Moyen-Orient, à commencer par la Syrie et l’Irak. Il faudrait au contraire préserver et stimuler le vivre ensemble et la collaboration entre les différentes composantes ethniques et religieuses pour favoriser les processus de démocratisation.
Dans leur communiqué final, les évêques maronites dénoncent par ailleurs l’impact dévastateur de l’impasse politique au Liban. Cela fait deux ans que le Pays du Cèdre est privé de président essentiellement à cause des divisions entre les factions politiques chrétiennes. Enfin, l’assemblée synodale a écouté avec attention les témoignages des évêques maronites de Syrie à propos la tragédie endurée par les civils dans la région d’Alep. En visite officielle au mois de mai à Paris, le Patriarche libanais Béchara Raï avait estimé que la terre entière était sous la terreur des extrémistes.
Ne pas séparer l’avenir des chrétiens de celui des musulmans
Dans une interview à Paris Match, le chef spirituel des maronites avait accusé des pays étrangers d’avoir attisé le feu au Moyen-Orient et de ne rien faire à présent pour l’éteindre. Manipulée par les grandes puissances, même l’ONU, avait-il lancé, est devenue inefficace. La situation de guerre qui affecte la Syrie, l’Irak et la Palestine ainsi que la paralysie institutionnelle au Liban figurent également à l’ordre du jour du Synode de l’Eglise grecque catholique réuni jusqu’à samedi à Aïn Trez, siège d’été du Patriarcat, au Mont-Liban. Très préoccupé par l’hémorragie migratoire, le patriarche syrien Grégoire III Laham a averti qu’il ne fallait pas séparer l’avenir des chrétiens de celui des musulmans. « Nous sommes l’Eglise des Arabes », a-t-il lancé avant de critiquer sévèrement les atermoiements de l’Europe face à la menace que représente l’organisation Etat islamique.
Le patriarche gréco-catholique craint que l’issue du conflit syrien ne confine les chrétiens dans une région. La situation de la diaspora en Europe, et particulièrement en Suède et en Allemagne, a également été abordée. Selon le quotidien libanais l’Orient-le-jour, le patriarche Grégoire III, âgé de 83 ans, fait l’objet d’une fronde épiscopale. Un groupe de dix évêques exige sa démission et réclame l’élection d’un nouveau patriarche. La gestion du patrimoine foncier et financier de l’Eglise grecque-catholique serait au cœur de la contestation. Sur un ensemble de 22 évêques en fonctions, seuls onze se sont présentés mardi, à l’ouverture des travaux.
Source Radio Vatican