Vendredi 3 juin 2016, devant un parterre de magistrats et de juges venus du monde entier, le Pape s’est exprimé lors d’une conférence organisée par l’Académie pontificale des Sciences au Vatican contre les maux qui affligent le plus les sociétés : les différentes formes d’esclavage, allant du trafic d’organes à la prostitution, en passant par le crime organisé et le trafic de drogue.
« Parvenir à l’éradication des nouvelles formes d’esclavage », cela passe, explique François, par des magistrats « libres » des différentes pressions auxquelles ils sont confrontés : celles des gouvernements, des institutions privées et des « structures du péché », du crime organisé. Cette lutte contre« le travail forcé, la prostitution, le trafic d’organes, le commerce de la drogue, la criminalité organisée », « vrais crimes contre l’humanité », et devant être reconnus comme tels par tous les « leaders religieux, politiques et sociaux, et traduits dans les lois nationales et internationales », cette lutte contre tous ces crimes « est un impératif moral pour toutes les nations membres de l’ONU ». C’est dans « la figure du juge » que « la justice se reconnait comme le premier attribut de la société », souligne le Pape. C’est le point de départ en quelque sorte d’un vaste mouvement qui doit embrasser toute la société, « de haut en bas », des « périphéries au centre et vice et versa ». Sans ces juges, il n’y a« ni ordre, ni développement durable et intégral, ni même de paix sociale ». D’où, prévient François, une attention toute particulière à apporter à la« corruption », « un des plus grands maux sociaux du monde » et contre laquelle les juges doivent être attentifs.
En rendant la justice, ces juges doivent d’abord et avant tout penser à la« rééducation » des criminels de manière à leur « ouvrir une porte de réinsertion dans la société », car, rappelle le Pape, « il n’y a pas de peine valide sans espoir ». C’est là une « délicate conjonction entre la justice et la miséricorde » reconnait François, valable pour « les responsables de crimes contre l’humanité comme pour tout être humain ». Mais les premières personnes qui doivent être « réhabilitées et réintégrées dans la société », ce sont les victimes. Car « le vieil adage » selon lequel ces crimes « existent depuis le début du monde » n’est plus acceptable.
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