Dans une lettre du mercredi 27 avril 2016 adressée aux diocésains, Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, prend la parole au sujet d’une affaire mettant en cause un prêtre du diocèse, l’abbé Jean-François Sarramagnan.
Bayonne, le mercredi 27 avril 2016
Chers diocésains,
Depuis le début des années 2000, l’Eglise de France a pris la pleine mesure du drame de la pédophilie et s’est engagée à collaborer avec la justice dans les affaires douloureuses où des prêtres sont impliqués. Plus récemment, avec la médiatisation d’affaires anciennes, en particulier dans l’archidiocèse de Lyon, en prenant toujours plus conscience des conséquences destructrices pour les victimes des actes pédophiles perpétrés par des adultes, à fortiori par des prêtres, les évêques de France ont décidé de prendre de nouvelles mesures. Le Conseil permanent a publié le 12 avril 2016 un ensemble de mesures, dont la création à l’échelle d’un diocèse ou d’une province ecclésiastique d’une cellule d’écoute des victimes, et la constitution d’une commission nationale d’expertise indépendante, chargée de conseiller les évêques dans l’évaluation des situations de prêtres ayant commis des actes répréhensibles. Entre évêques, nous travaillons à la mise en place d’une cellule d’écoute pour nos diocèses de la Province de Bordeaux.
La question est tellement sensible dans l’opinion publique, d’autant plus quand il s’agit de prêtres, qu’il ne faut pas s’étonner que les medias s’emparent de toutes ces affaires et que nous puissions être interpellés dans nos diocèses pour des affaires parfois anciennes, jugées ou non. C’est ainsi que la presse communique aujourd’hui au sujet d’une affaire mettant en cause un prêtre de notre diocèse, l’abbé Jean-François Sarramagnan.
Dans la première année de mon épiscopat, j’ai rencontré l’abbé Sarramagnan pour la première fois, en mai 2009 : il accomplissait une thérapie et un suivi psychologique qui durera deux années, assorti d’un temps de reprise humaine et spirituelle à l’abbaye de Tournay (de mars 2008 à août 2009), à la demande de Mgr Pierre Molères, mon prédécesseur. En effet, en octobre 2007, il avait fait une tentative de suicide, alors qu’il était curé de la paroisse St-Etienne de Bayonne, en raison d’une affaire avec une jeune fille, pour laquelle la justice s’est prononcée.
Au cours de notre entretien, l’abbé Jean-François Sarramagnan m’informa, avec loyauté, de faits plus anciens, qui s’étaient produits dans le cadre familial, au cours de l’été 1990, le conduisant à une première tentative de suicide en juillet 1991, et qu’il porta à la connaissance de son frère et de sa belle-sœur. M’inquiétant de la victime et considérant qu’aucune plainte n’avait été déposée par la famille, je pris des mesures conservatoires. Ainsi, à la demande de Jean-Marc Aphaule, directeur diocésain de l’enseignement catholique, qui connaissait les événements de 2007 et son parcours de reconstruction, je le nommai adjoint du directeur diocésain pour la pastorale, c’est-à-dire chargé de seconder le directeur diocésain pour la pastorale auprès des adultes de l’enseignement catholique : chefs d’établissement, enseignants, animateurs en pastorale scolaire ; je le nommai en outre, prêtre coopérateur de la paroisse St-Pierre de Nive-Adour – St-Pierre d’Irube, partageant la vie communautaire de l’équipe des prêtres de la paroisse au presbytère paroissial. Il était entendu qu’il n’aurait pas de responsabilité directe auprès d’enfants et de jeunes. Nous nous rencontrions régulièrement pour faire le point sur ces mesures de prudence et de vigilance.
Son frère et sa belle-sœur, alors en Belgique, me firent part par écrit en juin 2009 de leur histoire familiale douloureuse et, pensant que j’avais confié à Jean-François la charge d’une paroisse et s’en voulant de ne pas avoir porté plainte en son temps, ils me confièrent leur inquiétude et m’invitèrent à la vigilance. Dans un entretien téléphonique, je leur indiquai que sa nomination le mettait en responsabilité auprès des adultes de l’enseignement catholique et de la paroisse, et je les interrogeai sur la victime qui n’était pas prête à ce jour à entreprendre une action en justice.
En décembre 2014, la belle-sœur de l’abbé Sarramagnan m’écrit son désarroi persistant, se demandant comment continuer à taire ces actes au regard de la justice. Je lui réponds, par retour de courrier, qu’il lui est possible de faire un signalement. Ce qu’elle a fait désormais. J’ai donc suspendu l’abbé Sarramagnan de son ministère et lui ai demandé de se rendre à l’abbaye de Tournay où il a été accueilli, dans l’attente des suites que la justice donnera à cette affaire. J’ai fait moi-même un signalement au Procureur de la République. Il va sans dire que, lui comme moi, nous collaborerons loyalement avec la justice, tant la souffrance de la victime et de la famille doit demeurer notre première préoccupation.
Je vous demande de porter cette affaire dans la prière et la retenue. En cette année sainte de la Miséricorde, je veux croire que l’abbé Jean-François Sarramagnan et sa famille trouveront, à travers l’action judiciaire, réparation et guérison. Je suis sûr que l’abbé Jean-François Sarramagnan, qui a déjà accompli un vrai travail de reconstruction psychologique et spirituelle, est prêt à répondre de ses actes devant la justice.
Dans l’attente des suites qui seront données à cette triste affaire, je vous assure, chers diocésains, de mes sentiments dévoués et fraternels dans le Christ et Son Eglise, et de ma prière aux intentions de notre diocèse ainsi éprouvé.
+ Marc Aillet
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
si au lieu de s’habillé comme un q!uinquagénaire séducteur il portait la soutane d’un prête catholique !
Ne dit – on pas que l’habit ne fait pas le moine… et la soutane, sûrement pas le bon pasteur, forcément, me semble – t – il … ou alors, cela tient à peu de chose !
Parce-que vous croyez que la soutane empêcherait quoi que ce soit? Allons, soyons sérieux! Vous ne croyez pas ce que vous dites, quand-même!!! Qu’y-a-t-il de séducteur à porter un pull ras de cou sur une chemise ? De plus, l’instruction étant en cours, l’accusé bénéficie de la présomption d’innocence. Et puis, en cette année sainte de la miséricorde, c’est le moment où jamais de faire preuve de compassion à l’égard de la victime, certes, mais aussi (que vous le vouliez ou non) envers l’accusé. Si vous croyez en Jésus-Christ, c’est facile de savoir ce qu’Il en pense : tout est dans l’évangile. Exemples : “ne juge pas si tu ne veux pas être jugé” , “que celui qui est sans pêché lui jette la 1ère pierre” etc,etc,etc…
La presse, comme à son habitude, jette en pâture médiatique, sans se poser la question de la vérité, ni de la présomption d’innocence, une sordide histoire de famille et de règlement de compte…
Quand une femme pour se venger de son mari, d’un frère ou d’une sœur, d’un cousin (ne) ou d’un beau-frère (sœur), ou l’inverse, invoque la pédophilie sur des enfants, il faudra parfois des mois ou des années pour se rendre-compte du mensonge diffamatoire et de la réhabilitation de la personne, au moins sur le plan judiciaire… On ne parlera pas ici de la déontologie journalistique, elle n’est plus depuis bien longtemps…
Quant à la hiérarchie ecclésiastique, elle déforme la vérité par omissions pour mieux se protéger, en sacrifiant s’il le faut un de ses membres, afin de ne pas être éclaboussée par l’inepte et réel comportement de certaines autres composantes de son ordre…
Qui connaît cet abbé, ou l’a connu un jour, sait de quoi il retourne et de son dévouement honnête et sincère à ses croyances et à ses offices… L’église des hommes est parfois comme notre société : lâche, manipulatrice, machiavélique, médiatiquement et financièrement dirigées !
Laissons la justice faire son métier, ne crachons pas notre haine des ordres établis et corrompus, sur un seul être, et essayons de comprendre avant de réagir de façon épidermique, car même si la généralité nous donne raison, l’exemption lui donne aussi son existence !