Le Secours Catholique vient de publier son rapport sur la pauvreté en Île de France. Sans grande surprise on y apprend que l’écart entre les plus aisés et les plus défavorisés se creuse. Le rapport met en avant deux points d’attention : le manque de logements à loyer accessible et le suivi pédagogique des enfants.
Il propose 6 mesures toutes en vue de favoriser le logement accessible.
Le Secours Catholique, à travers cette étude, veut alerter les pouvoirs publics sur le risque majeur de déchirure du tissu social encouru par la région Ile de France. Présents au quotidien auprès des personnes en difficulté, les bénévoles ressentent cet enracinement et ce durcissement des pauvretés dans certains lieux au fi l des années et mesurent l‘étendue des détresses qui en découlent. Cette étude ne se prétend pas exhaustive mais montre bien que sans changement radical dans la politique d’aménagement de notre territoire francilien, les actions de réparation menées par l’action sociale publique et associative seront de plus en plus insuffisantes à pallier les déséquilibres qui ne cessent de s’accroître.
Un rapport chiffré et argumenté qui met en lumière les inégalités et de vraies impasses structurelles, mais dont les propositions demeurent encore des préventions techniques. Si la dignité humaine est prise en compte, la personne humaine elle-même ne transparaît à aucun moment, réduite à sa dimension d’immédiateté matérielle. Certes, l’aide matérielle et le bien être minimum sont fondamentaux, mais le secours apporté par des catholiques ne peut se limiter à cette unique dimension. Plus exactement cette dimension doit ouvrir à Dieu. Dans Caritas in Veritate, Benoît XVI rappelle que les organismes catholiques qui se limitent à l’aspect matériel de la solidarité sont comme des coques vides.
Si la fibre catholique pousse de soi à la solidarité, celle-ci doit toujours être transcendée par la charité. Une proposition “sociale” chrétienne doit intrinsèquement ouvrir à la transcendance c’est à dire rejoindre la personne humaine. Or la dignité humaine recouvre plus que la matérialité. Aujourd’hui les animaleries de laboratoires, régies par de strictes normes, s’attachent aussi au bien être matériel des animaux. L’homme est plus que cela.
Il n’est pas question de dénigrer ici ce travail du Secours Catholique, mais de pointer du doigt les limites d’une aide simplement matérielle. Le chrétien n’est pas d’abord un acteur de la solidarité, mais un témoin de la charité. Or la Charité renvoie toujours à Dieu dont il est la source et la fin.