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Cardinal Burke: “l’exhortation apostolique post-synodale n’est pas un acte du magistère”

Commentaires (8)
  1. Damien dit :

    Le problème, ce sont tous ces pasteurs qui bénissent déjà les re-mariages dans leurs églises et qui distribuent la Ste Communion sans aucune condition.
    Cette exhortation risque de les conforter dans leurs pratiques douteuses. `

  2. Justin dit :

    Oui, mais en même temps, même s’ils elles n’ont pas une valeur magistérielle, les orientations proposées dans l’exhortation apostolique sont profondément erronées, en fait hérétiques. Les deux choses sont d’ailleurs liées: étant erronées, les orientations de l’exhortation ne peuvent évidemment pas avoir valeur magistérielle, sinon, cela poserait un problème de foi, puisqu’il y aurait contradiction entre la vérité et le dogme de l’infaillibilité, ce qui est impossible.

    Dieu merci, donc, l’exhortation apostolique ne nous pose pas un problème de foi, et de ce point de vue, l’observation du cardinal Burke est très importante en effet à considérer.

    Pour autant, on ne peut pas en rester là, car les idées présentées donc à titre personnel par le pape étant radicalement fausses, en s’opposant notamment complètement aux enseignements de Saint-Jean-Paul II et à la vérité du Christ lui-même (ce qui peut être démontré de manière incontestable, mais ceci doit bien sûr faire l’objet d’une analyse en propre), va entrainer des dégâts considérables dans l’Eglise, et difficilement réversibles une fois que le pli sera pris, notamment dans de nombreux diocèses et dans de nombreuses paroisses, de délivrer l’absolution et la communion, dans certains cas seulement certes mais dans ces cas bien réellement, à des personnes vivant en situation adultère et s’apprêtant à y demeurer. Il sera bien difficile au pape suivant de revenir en arrière.

    Comment ne pas relever l’aberration et le caractère gravissime de la situation où nous nous trouvons ainsi?

    Rien que dans le fait qu’un pape s’exprime dans une exhortation apostolique sans s’imposer la discipline, ce que signale à fort juste titre, de relier systématiquement ce qu’il dit au magistère de l’Eglise, à l’enseignement des pères, à l’Evangile lui-même, est totalement inédit et profondément anormal. Cela n’a jusqu’ici jamais eu lieu dans toute l’histoire de l’Eglise. Et c’est d’une imprudence coupable, car en s’imposant cette discipline, les papes s’assuraient d’éviter les erreurs. En s’exonérant de cette discipline, la pape perd la sécurité qui s’y attache et arrive ce qui est arrivé: il se trompe, et entre dans l’hérésie (encore une fois, ce n’est pas le lieu de démonter ici que c’est le cas, mais nous le ferons, ainsi que beaucoup d’autres espérons-le).

    La situation est d’une gravité inouïe, au sens propre du terme, c’est à dire au sens où cela ne s’est jamais vu dans toute l’histoire de L’Eglise: voilà qu’un pape énonce des idées en contradiction radicale avec la Tradition et avec l’enseignement de Jésus lui–même, en particulier sur les commandements, qui ont, comme l’a si magnifiquement rappelé Saint-Jean-Paul II dans Veritatis splendor, une valeur universelle et objective, déniée, à titre personnel certes mais de fait, par le pape François.

    C’est la première fois que cela arrive dans toute l’histoire de L’Eglise. Certes des papes à certains moments de cette histoire, ont été tentés par des options hérétiques, mais jamais, à notre connaissance, ils n’ont été jusqu’au bout.

    Comment le Cardinal Burke, pour qui nous avons un très grand respect, ne voit-il pas cela? Certes, on comprend qu’il soit enclin à un respect du devoir d’obéissance au pape. Mais ne sommes-nous pas dans une situation inédite depuis le début de l’histoire de l’Eglise, qui appelle une attitude inédite aussi par rapport à la question du devoir de soumission. D’autant que rien n’empêche de maintenir un respect vis-à-vis de la personne du pape, respect dont il ne faut évidemment jamais se départir, tout en dénonçant avec une parfaite clarté et une parfaite fermeté les, erreurs gravissimes présentes dans les propos personnels du pape.

    Il nous semble vraiment qu’il est impossible de demeurer fidèle au Seigneur sans dénoncer les erreurs en cause. On ne peut , sans dire un mot ,deux mille ans après que le Christ se soit fait arracher sa tunique, laisser aujourd’hui arracher sa parole.

    Ce que nous demandons avec un très grand respect et une très grande ferveur, c’est au moins de redire aujourd’hui, après donc la publication de l’exhortation, ce que vous avez dit avant, et notamment le rappel que vous avez fait dans votre livre d’entretien publié chez Arpège en septembre dernier, de l’enseignement de Jean-Paul II à propos du mariage et de la discipline des sacrements , en disant :”Il est impossible de dire autre chose que ce que Jean-Paul II a dit”. Sinon, !e pape François professant aujourd’hui le contraire, on est fondé à penser que vous avez été impressionné par le point de vue personnel exprimé par la Pontife romain et que votre opinion a évolué. il me semble que l’opinion des fidèles doit être éclairée par une expression nouvelle de votre opinion montrant qu’elle n’a pas changé et que votre avis diverge de celui du Pontife romain. Il me semble que la fidélité au Seigneur l’appelle absolument.

  3. Rascol dit :

    Une exhortation est … une exhortation ! C’est à dire une prédication par laquelle le pasteur indique aux fidèles le moyen de faire la volonté de Dieu. Une exhortation post-synodale est de plus le fruit d’un travail en Eglise. La casuistique du cardinal Burke me semble dérisoire.

    1. sygiranus dit :

      “Une exhortation est … une exhortation !”

      Une exhortation n’est … qu’une exhortation ! Ce n’est pas l’énoncé d’un dogme surtout si elle ne se présente pas comme l’énoncé d’un enseignement contraignant de l’Église !

      La casuistique de Rascol me semble dérisoire ! ! !

  4. Justin dit :

    Je suis complètement d’accord avec Damien, qui dit en fait exactement , de manière concrète, la même chose que moi, à savoir que l’exhortation, vues les erreurs qu’elle contient, va entrainer, si on ne réagit pas très vite et très fort pour la contrer, un dégât énorme..

    Je suis également d’accord avec Rascol sur un aspect et en désaccord avec lui sur un autre.

    Mon accord avec lui est sur le fait que la casuistique du cardinal Burke est dérisoire. Je dirais même qu’elle est absurde . Elle apparait d’ailleurs plus absurde encore si on lit en entier son texte, (voir le salon beige qui l’a publié en entier, malheureusement sans ouvrir aux commentaires comme le fait là riposte et nous l’en remercions beaucoup car ce débat est fondamental) , où l’ on voit que l’exhortation est à lire à la lumière du Magistère et du catéchisme: ok ,mais si le texte du pape dit exactement le contraire de ce que dit le catéchisme, on fait quoi? On est , à vouloir ignorer cela, dans le non sens absolu, dans le rabbinisme le plus débridé. Tout cela n’est pas sérieux. Le pape et les cardinaux se moquent de nous, comme ils se moquent , en réalité, du Christ .

    Mais ceci m’amène à mon point de désaccord avec Rascol, c’est que je suis pour ma part, en tant que catholique, d’accord totalement avec le catéchisme et donc en désaccord profond avec le point de vue exprimé par le pape qui, scandale profond pour un pape, est contraire au catéchisme. Or, je crois comprendre que Rascol est, lui, d’accord avec le point de vue du pape…

    Un grand merci à Riposte de permettre l’échange sur ce sujet. C’est fondamental. Il faut aller jusqu’au bout du débat. L’enjeu est énorme. C’est la première fois dans toute l’histoire de l’Eglise qu’un pape prend des positions radicalement opposées à l’enseignement du Christ retransmis depuis toujours par l’Eglise, et récemment rappelé en toute clarté par Saint Jean-Paul II dans Familiaris consortio et dans Veritatis splendor. C’est la première fois que cela se produit depuis 2000 ans, car certes il y a eu parfois des papes qui ont été tentés par des hérésies mais là le pape va jusqu’au bout en concluant en faveur de l’erreur, même s’il dit ne pas engager (encore heureux!!!) son infaillibilité.

    . L’Eglise dévisse comme elle ne l’ a jamais fait. La foi nous enseigne que cela n’aura qu’un temps et que les forces de l’enfer ne prévaudront pas contre elle, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous lever sans attendre pour contribuer à tirer la sonnette d’alarme. Une grande voix va-t-elle enfin se lever pour dénoncer la situation inacceptable, méprisable, indigne, dans laquelle nous nous trouvons???

    .

  5. Guillaume dit :

    @Justin
    Les actes du pape ne sont pas toujours infaillibles. Le pape peut se tromper. Cette exhortation est scandaleuse. Elle s’attaque à la loi de Dieu.
    Le phénomène va être le même que la communion dans la main. On tolère des exceptions (qui ne devraient pas être tolérés), et petit à petit ça va se généraliser. C’est gravissime!

  6. Alex dit :

    Le pape ne serait donc qu’un “suggérant” ?
    En fait, ça veut dire aux évêques et aux prêtres “faites tout ce que vous voulez”, vous êtes couverts par une carte blanche, c’est le cas de le dire.
    Ca peut transformer l’Eglise en multitudes de sectes locales indépendantes et divisées, dans le cas où cette méthode de “gouverner” se reproduise encore à l’avenir.
    J’y vois là un autre grand danger pour l’unité de l’Eglise, son maintien dans le monde.