Une Église dynamique dans un monde en mutation. Tel est ce qui ressort de l’Annuaire pontifical et des statistiques de l’Église.
L’Afrique apparait comme le continent de l’espérance pour l’Église catholique tandis que le nombre des ministres ordonnés, notamment religieux, enregistre un fléchissement surtout en Europe. Première donnée réconfortante : entre 2005 et 2014 (la période prise en considération par les auteurs de l’étude) le nombre des catholiques baptisés a augmenté à un rythme qui dépasse largement celui de la population mondiale : + 14,1% contre + 10,8%, à l’exception de l’Océanie.
En 2014, le monde comptait ainsi 1272 millions de catholiques, soit 157 millions de plus qu’en 2005. 23% de la communauté catholique mondiale vit en Europe, mais ce continent est le moins dynamique du monde, du point de vue du catholicisme. Depuis plusieurs années, les baptisés catholiques constituent environ 40% de la population européenne.
Au contraire, le continent africain est de loin le plus dynamique. Le rythme de croissance des baptisés catholiques dépasse 40%, alors que la population africaine croit au rythme de 23,8%. Les catholiques africains représentent désormais 17% des catholiques du monde entier. L’Amérique enregistre un léger fléchissement mais continue d’accueillir près la moitié des catholiques baptisés.
Toujours entre 2005 et 2014, le nombre des évêques a augmenté globalement de 8,2%, notamment en Asie, même si l’Amérique et l’Europe continuent de concentrer le plus grand nombre d’évêques. Le nombre de prêtres s’est stabilisé au niveau planétaire, mais les différences sont remarquables d’un continent à l’autre. En Afrique, le nombre des prêtres, diocésains et religieux, a augmenté de 32,6% entre 2005 et 2014, En Europe il a chuté de plus de 8%. Par ailleurs, autre donnée étonnante : après une période de dynamisme entre 2005 et 2011, la croissance s’est arrêtée et ce phénomène se poursuit. Cela vaut aussi pour le nombre des séminaristes dont la diminution à partir de 2011 touche tous les continents à l’exception de l’Afrique et atteint 17,5% en Europe.
En 2014, les séminaristes d’Afrique et d’Asie représentaient 53,9% du total mondial. L’Afrique compte actuellement 66 séminaristes pour 100 prêtres, ce qui laisse espérer un renouvellement générationnel, tandis que l’Europe n’en compte que 10 contre 100, ce qui laisse présager un vieillissement rapide du clergé. Le clergé religieux est plus touché que le clergé diocésain. En ce qui concerne les vocations féminines, 38% des religieuses vivent encore en Europe, mais c’est justement sur le vieux continent, ainsi qu’en Amérique et en Océanie que leur nombre décline sensiblement.
En revanche le nombre des diacres permanents connaît un essor considérable de l’ordre de 33,5%, surtout en Europe. Ils sont particulièrement nombreux en Amérique, mais leur impact sur la vie ecclésiale est encore faible.
En conclusion, on constate que l’Europe perd petit à petit son rôle central, son clergé est âgé et affaibli. Par ailleurs, la vivacité du diaconat permanent semble exprimer des choix nouveaux et différents dans l’exercice de la diffusion de la foi.
Etude réalisée par le Bureau Central des Statistiques de l’Église
Source Radio Vatican