Nous avons hésité hier à publier les sous-entendus allant bon train sur les amitiés intimes de Jean-Paul II, attendant que les réactions officielles s’expriment.
La rapidité même avec laquelle l’AFP s’est goulument emparée du scoop, sans aucune vérification, n’étonne personne tant nous connaissons le manque de professionnalisme et la partialité de cette agence pourvoyeuse de la pensée officielle. Nous serons encore moins surpris si nous nous rappelons que naguère, la personne qui y dirigeait le service religion avait fait ses classes dans le même service à L’Humanité.
Voici en revanche ce qu’en dit le biographe de Jean-Paul II
Les spéculations allaient bon train, lundi 15 janvier, après l’annonce par la BBC de la diffusion dans son émission « Panorama », le soir même, d’une enquête intitulée « Les lettres secrètes du pape Jean-Paul II », consacrée à la longue relation – principalement épistolaire – du pape avec la philosophe américaine d’origine polonaise Anna-Teresa Tymieniecka. L’emploi par la chaîne de télévision britannique – qui a publié au cours de la journée plusieurs articles sur le sujet – de l’expression « amitié intense » donne à imaginer les hypothèses les plus sulfureuses.
« Le seul scoop réel de la BBC, c’est le nombre stupéfiant de ces lettres », tempère immédiatement Bernard Lecomte, journaliste et biographe de Jean-Paul II(1). L’enquête se base en effet sur près de 300 lettres de la main de Karol Wojtyla, alors qu’il était archevêque de Cracovie. Mais « l’importance d’Anna-Teresa Tymieniecka dans la vie de Jean-Paul II est connue depuis longtemps », ajoute Bernard Lecomte.
Les sentiments d’Anna-Teresa Tymieniecka connus depuis longtemps
L’amitié étroite de près de trente ans entre le futur pape et la philosophe remonte à 1973. À cette époque, le cardinal Wojtyla, archevêque de Cracovie, enseigne la phénoménologie à l’université catholique de Lublin. Un livre qu’il publie alors sur le sujet, « Personne et acte », suscite l’admiration, outre-Atlantique, d’Anna-Teresa Tymieniecka qui se rend à Cracovie pour demander à son auteur l’autorisation de le traduire en anglais. L’évolution, par la suite, des sentiments de la philosophe à l’égard de Karol Wojtyla n’ont rien d’inédit, assure Bernard Lecomte. « Le mari de Madame Tymieniecka lui-même a confirmé que sa femme avait éprouvé, non seulement une fascination pour le philosophe, mais aussi des sentiments vaguement amoureux » pour l’homme. Néanmoins, poursuit-il, « tous les témoins s’accordent pour dire que cette relation n’est pas allée au-delà d’une amitié qui était intime, mais qui n’est jamais devenue physique, encore moins sexuelle. Leur relation était absolument publique, elle n’a rien d’une relation cachée. »
Le biographe de Jean-Paul II estime par ailleurs que les lettres révélées par la BBC pourraient être très intéressantes sur le plan historique, « pour ce qu’elles révéleront sur le plan intime d’une personnalité aussi importante ». À son amie, selon lui, « il a forcément parlé de l’impossibilité de répondre à ses sentiments. Il était très direct, il ne savait pas mentir, il lui a forcément parlé de sa foi, et de sa relation avec Dieu. » « Jean-Paul II n’avait pas peur des femmes »
La BBC a pourtant publié, en amont de la diffusion de son émission, des extraits de ces lettres dont certains semblent effectivement ambigus. « Je pense à toi, et dans mes pensées je viens à Pomfret chaque jour », lui écrit-il par exemple au début des années 1990, faisant référence à la propriété d’Anna-Teresa Tymieniecka et de son mari dans le Vermont où il a séjourné deux fois avant son élection à la chaire de Pierre.
Ces séjours dans le Vermont, Karol Wojtyla n’y était pas alors, comme certaines photographies pourraient le laisser penser, seul avec Anna-Teresa Tymieniecka. Le mari de celle-ci était présent, ainsi que le secrétaire particulier du cardinal, Mgr Stanislaw Dziwisz et quelques jeunes religieux qui l’accompagnaient également dans ses voyages. « Et à l’époque, ajoute Bernard Lecomte, on n’imagine pas un instant que l’archevêque de Cracovie puisse commettre la moindre faute, car il est épié en permanence par les services de renseignements polonais, y compris dans ces moments-là. »
Les commentaires du journaliste Ed Stourton, auteur de l’enquête, sont par ailleurs lourds de sous-entendus. « Je n’ai pas pu obtenir la confirmation que sa correspondance avec Anna-Teresa Tymieniecka a bien été prise en considération lors de son procès en canonisation, comme cela aurait certainement dû être fait », écrit-il sur le site de la chaîne.
« La philosophe américaine n’était pas la seule femme dans la vie de Jean-Paul II », rétorque Bernard Lecomte, citant ses amitiés étroites et longues avec Halina Krolikiewicz, avec qui il avait fait du théâtre, ou encore la psychiatre Wanda Poltawska, qui séjourna même avec sa famille à Castel Gandolfo. « Jean-Paul II était un homme très direct et d’une fidélité extrême en matière d’amitié, explique Bernard Le comte. Et surtout, il n’avait pas peur des femmes, ce qui, pour l’Église de l’époque, n’était pas habituel. »
Source La Croix
“Mentez ! Mentez ! Il en restera toujours quelque chose”. (Talleyrand) … .
Il y a des personnes qui salissent tout ce qu’ils touchent, c’est parce que ces gens sot sales, on est sali que par la …boue.
Et même, ça m’est apparu (je suis plutôt laïque) comme un témoignage de la vie catholique au plus haut niveau, éthique et hiérarchique.
Malgré ses lourds sous-entendus (Elisabeth Quin…), Arte a fait une excellente publicité à cette grande religion.