Homélie de Mgr Jean-Paul James le 15 novembre 2015 à la Cathédrale de Nantes en mémoire des victimes des attentats :
« Corps étendus sur les trottoirs, sirènes, des pompiers courent, des visages sont abîmés par l’effroi et le chagrin : ce sont les images apocalyptiques qui défilent sous nos yeux vendredi soir dernier. Le premier réflexe est d’appeler ses proches à Paris : sont-ils vivants ? Puis ces images nous poursuivent : que se passe-t-il ? Le monde serait-il dominé par la haine et la violence ? L’humanité irait-elle à sa perte ? Que fait Dieu ? Tant de questions sur notre avenir et sur notre foi, après les dramatiques événements à Paris. Ce soir, nous voulons écouter, ces paroles, dont Jésus nous dit qu’elles ne passeront pas. Nous nous tournons vers Jésus. Nous nous rassemblons, membres d’une même famille.
Reprenons l’Evangile. Jésus y parle d’une « grande détresse » : c’est cela que nous éprouvons en pensant aux victimes et à leurs familles. Cette grande détresse, Jésus l’a connue, l’a subie dans son propre pays. C’est pour cela d’abord que ce soir, je me tourne vers Lui : Il sait ce que veut dire la violence aveugle ; il en a été la première victime ; il sait la douleur extrême de parents, de frères et sœurs pleurant la mort d’un proche tué injustement. Quand cela vous arrive, c’est le ciel qui vous tombe sur la tête. Et dans notre cœur, c’est la tempête : des sentiments de compassion, mais aussi de vengeance, de peur s’entrechoquent. Comment ne pas céder à la panique ? Dans ces événements, en qui nous mettons notre confiance ? Ce récit d’apocalypse, dans l’Evangile, est-il là pour accroître notre peur ? Non, il est porteur d’une révélation. Et quelle révélation ? La révélation d’une présence. « Lorsque vous verrez cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, il est à votre porte» dit Jésus. Dans la foi, nous savons que Jésus ne nous abandonne pas. Il sait nos peurs, mais il répète : « tu n’es pas seul, ; je suis avec toi ». Et plus que cela : j’ai besoin de toi. Besoin de nous ? Mais pourquoi ? Pour faire quoi nous tes disciples aujourd’hui ?
La réponse est donnée par la bouche de notre Pape François. Je le cite : « Nous tous, les chrétiens, petits mais forts dans l’amour de Dieu, nous sommes appelés à prendre soin de la fragilité du peuple et du monde dans lequel nous vivons » ( n°216 ). Oui notre monde est fragile, oui la fraternité, la démocratie, la paix ne sont jamais acquises. Il nous faut continuer à agir. La violence est sans doute un des grands mystères de notre vie humaine. Comment se fait-il qu’il y en ait tant ? Comment se fait-il qu’il soit parfois si difficile de vivre ensemble ? Comment se fait-il que tant de propos échangés sont parfois durs, agressifs, critiques ? La violence qui nous habite ne se convertit en douceur qu’au prix d’un long combat. J’aime relire Etty Hillesum, cette femme juive morte en déportation que le Passage Sainte croix nous proposait de redécouvrir :
« que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu’il croit devoir anéantir chez les autres. Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu’il n’est déjà ».
Certains vont accuser les religions : ces kamikazes se disent religieux. Peut-on tuer au nom de Dieu ? Non, ce n’est pas cela la religion. C’est sa trahison. Je ne peux pas oublier le texte élaboré et signé conjointement, par les représentants des religions présentes à Nantes, au début de cette année, protestants, orthodoxes, catholiques, juifs, musulmans. Nous y réaffirmons, je cite, qu’ « une cause religieuse ne se défend que par le dialogue, la rencontre de l’autre et le respect. Nous affirmons que toute atteinte à la vie humaine au nom de Dieu est injustifiable ». Plus que jamais, nous voulons protéger la fraternité, la paix dans la justice, et refuser de nous laisser gagner par la peur des autres.
Chrétiens, nous croyons à la présence en nous, dans notre monde de l’Esprit Saint de l’Esprit du Christ ressuscité, Esprit de Paix, d’Amour, de Vie. C’est cet Esprit qui nous a déjà donné la force, au début de l’année, de réagir autrement que par la panique, mais par des engagements concrets, au service de la fraternité et de la paix. C’est le même Esprit qui nous réunit ce soir dans cette cathédrale ; nous nous rassemblons différents les uns des autres, jeunes et moins jeunes, de toutes catégories sociales, de couleurs de peau différentes et nous créons des liens entre nous. En nous rassemblant ainsi, nous participons au souci de nous respecter, de nous entraider. Le cœur ferme, nous nous appuyons sur le christ et nous nous voulons solidaires et fraternels. C’est cela être chrétiens. Frères et sœurs, ce week-end, j’ai confirmé de nombreux jeunes ébranlés bien sûr. Et j’ai évoqué, avec eux, ce drame. Et puis j’ai terminé par cette petite histoire que je laisse à tous. Un jour, un vieil indien explique à son petit fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille. Le premier loup représente la sérénité, l’amour, le respect. Le second loup représente la peur, l’avidité et la haine. Lequel des deux loups gagne ? Demande l’enfant. Celui que l’on nourrit, répond le grand-père. Je souhaite que tous les catholiques du diocèse nourrissent en eux, la sérénité, la fraternité, l’amour. C’est ma prière.”
Merci !!!
Oui. Chacun de nous a deux loups en lui. C’est la thèse de René Girard qui sépare le mimétisme de croissance qui relève du besoin d’imiter l’autre “pour grandir”, du mimétisme de rivalité qui relève du désir de “posséder” l’autre. Deux loups inséparables… et c’est dès la petite enfance qu’il faut nourrir le bon et corriger, sanctionner, le mauvais. Mais cela ne peut se faire qu’en relation avec Jésus donné comme modèle, car le besoin d’imiter est inhérent à notre nature humaine. C’est donc d’abord de la responsabilité des parents de différencier les deux loups qui sont en leur enfant. Qu’ils en prennent conscience et qu’ils ne l’oublie pas… (La préparation au mariage devrait travailler sur ce thème)
Ensuite Jésus nous dit de nettoyer l’intérieur de la coupe car le mauvais loup reste toujours aux aguets…
Travailler à faire la paix en nous mêmes et avec nos frères -même s’ils ne pensent pas comme nous – c’est la première urgence. C’est ainsi que nous travaillons à accepter l’autre, l’étranger, celui qui est très différent de nous. L’aimer sans oublier qu’en lui aussi il y a deux loups et que nourrir son “bon” loup, c’est lui annoncer Jésus Christ, lui présenter le “bon” modèle. Dialogue du salut, et non dialogue de salon comme disait quelqu’un que j’aime bien…
Malheureusement, toujours ce m^eme pathos humain auquel spontanément on ne peut que consentir d’une part, et des propos outrageusement oecuménistes, alors m^eme que l’Islam réaffirme au travers de ces attentats (sans préjuger de ses véritables commanditaires et de leurs finalités ultimes, ce qui est encore un autre débat) son messianisme terrestre, son caractère radicalement intolérant et guerrier.
Si l’on dépassait, dans l’analyse de ces évènements, la seule extériorité spectaculaire de ces actes, et que l’on les comparait dans leur essence aux avortements autrement plus nombreux, en un seul jour, n’importe lequel, en France, dans notre pays, serions-nous alors aussi émus tous les jours du crime quotidien de l’avortement organisé ?
Allons, allons, il faut savoir garder la t^ete froide. Cet affrontement concerne des hommes, et toute mort violente est regrettable certes. Mais plus précisément, ces heurts opposent les libertaires aux musulmans. La France éternelle n’appartient à aucun de ces camps qui honnissent Dieu.
Cette déclaration de Monseigneur était prévisible et est décevante, sauf le respect du à l’épiscopat.
SVP,n’associer plus l’islam avec les vraies religions que sont le judaisme et le christianisme.L’islam est une fausse croyance en un faux dieu.Aidons les musulmans à se détacher de ce cancer acceuillons les dans l’Amour de notre Seigneur.Dieu déteste le péché et aime le pècheur !!