Un prêtre vendéen s’est épanché dans le journal de La Roche sur Yon du 30 octobre, dénonçant le choix, « imposé par l’évêque Castet », de ne plus autoriser les confessions en groupe (ce que le journal croit être issu du concile Vatican II, alors qu’il n’en est rien). Ce prêtre constate « cette reprise en main » quelques semaines après la nomination du père Jean-Yves Poulailleau à la tête de la paroisse Sainte Catherine. Et regrette « la prise en tenaille de La Roche par la garde rapprochée de l’évêque qui veut remettre dans le droit chemin ceux qui se sont soi-disant égarés. » Voici sa lettre :
« Jusqu’à l’été passé, nos paroisses offraient aux veilles de fêtes, en proximité et en plusieurs lieux, deux démarches possibles de réconciliation : célébrations communautaires ou démarche individuelle. L’annonce entendue à la messe de ce dimanche change la donne : une journée du pardon au centre-ville. Les douaniers des sacrements sont à l’œuvre.
L’auberge Saint Louis du doyenné de la Roche-sur-Yon sera ouverte ce vendredi 30 octobre 2015 de 7 à 22 heures. Pénitents du pays yonnais, précipitez-vous ! Une escouade de prêtres se mobilise pour vous accueillir et recevoir vos confessions. Quelle disponibilité ! Quelle générosité ! À y regarder de plus près, on découvre vite que la carte se réduit à un menu unique. L’intention inavouée de cette opération est bien de fermer les repas communautaires sur toute la zone. Pensez donc : des célébrations collectives de la réconciliation, quelle horreur !
Dans son discours du dimanche 25 octobre, pour la fin du Synode, le pape François dénonce les « méthodes pas du tout bienveillantes » qui mettent « à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées ». Et plus loin, de rappeler que « les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit ; non les idées mais l’homme ; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon ». Trois chefs ont décidé entre eux du menu et fait leur cuisine. C’est la miséricorde sauce yonnaise, Lubot-Bellais-Poulailleau* pour les intimes ! »
Le trio cité fait référence aux abbés Dominique Lubot, curé doyen de La Roche ; Loïc Bellais curé de Notre-Dame du Barillet ; Jean-Yves Poulailleau, curé du Bon Pasteur en Pays Yonnais et Sainte Catherine sur Yon.
Le 4 novembre, l’abbé Jean Bondu, vicaire général du diocèse de Luçon, a publié cette mise au point dans le même journal :
« Mgr Castet, évêque de Luçon, est mis en cause dans votre journal du 29 octobre dans l’article intitulé « La miséricorde sauce yonnaise » p.7. Comme vicaire général, permettez-moi, d’apporter quelques précisions.
Notre évêque a nommé, avant l’été, deux nouveaux curés sur le pays yonnais et non pas un seul. Ils ne se ressemblent pas, mais tous les deux sont signes du Christ, Pasteur de son Peuple. Avec nos différences, la communion en Église est une exigence et une conséquence de notre foi.
L’auteur du courrier que vous avez reçu, évoque le « choix imposé par l’évêque Castet » relativement aux célébrations de réconciliation. A ce jour, Mgr Castet n’a rien imposé. A sa demande, en décembre, le conseil presbytéral s’emparera du sujet. De manière habituelle et générale, l’Église célèbre le sacrement de réconciliation, dans la rencontre personnelle d’un prêtre, au cœur d’une célébration communautaire ou d’une journée, d’une heure de permanence. En janvier 2014, Mgr Delmas publiait une lettre en ce sens, qui demandait une évolution pastorale à son diocèse d’Angers.
Quant au style blessant envers les curés nommés, permettez-moi de le trouver caricatural, moralisateur. L’auteur du courrier gagnerait à écouter le pape François sur la miséricorde.
Nous pouvons être reconnaissants à ces prêtres et à beaucoup d’autres en Vendée. Ils passent un temps considérable à accueillir, à écouter les fidèles, leurs frères et sœurs, venant se confier à la miséricorde de Dieu. Ils leur donnent le pardon libérateur et non culpabilisant, ils les aident d’un conseil spirituel. Le bien ne fait pas de bruit. Ils sont nombreux, ceux qui, recevant le sacrement de réconciliation, repartent heureux et relevés.
Début décembre, le pape François nous invite à entrer dans l’année jubilaire de la miséricorde divine pour accueillir l’amour infini de Dieu. Le but est que nous puissions nous-mêmes mieux nous accueillir dans la diversité et dans l’unité, dans l’estime et la bienveillance. Je renvoie chacun de vos lecteurs à sa conscience et à sa responsabilité. Consolider les ponts entres les hommes et désigner ce qui donne espérance, voilà où nous sommes attendus. »
L’évêque est le chef du diocèse. Personne ne vient forcer quiconque à être catholique. Si vous n’êtes pas content des décisions de l’évêque, vous pouvez toujours aller voir ailleurs. Vous ne pouvez imposer vos opinions religieuses aux autres.
Liberté religieuse !
(Notons au passage le caractère absurde des reproches de François. Il brandit la miséricorde pour condamner les formules et ceux qui les invoquent. Mais la miséricorde est aussi, en un sens, une formule. On ne s’exprime que par formules et François s’exprime par formule comme tout le monde. Toute expression peut être qualifiée de formule. D’autre part, le passage de l’évangile auquel François fait allusion condamne le discours de… François:
« Mt 23,2. en disant: Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse.
Mt 23,3. Observez donc et faites tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent, et ne font pas. »
Il faut donc écouter les formules des pharisiens, dont certains d’ailleurs étaient des saints. Il faut les écouter et les mettre en pratique. Car ils sont assis sur la chaire de Moïse et jouissent ainsi d’une certaine infaillibilité. C’est Jésus qui l’a enseigné. Vivent les pharisiens ! Je sais que certains étaient devenus odieux, enflés d’un orgueil insupportable et victimes de scrupules, à force de recevoir les naïfs compliments du peuple. Mais au début de leur mouvement – vers le IIème siècle avant Jésus-Christ – mouvement de retour à la pureté du judaïsme, et pour certains encore du temps de Jésus, ils étaient des saints. Je les aime bien les pharisiens. D’ailleurs trois pharisiens sont des saints canonisés: Joseph d’Arimathie, Gamaliel et Nicodème. Au premier siècle, il y avait donc encore des saints parmi les pharisiens. Voir pour mes sources sur les trois saints pharisiens: https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicod%C3%A8me )
Ces gens-là devraient avoir eu l’humilité avant leur ordination sacerdotale : se soumettre à leur hiérarchie , ou se démettre.
Ce sont de sinistres individus qui scandalisent le “peuple de Dieu”, qui le prennent en otage pour faire avancer leur idées avant la vie d’intimité paisible avec DIEU tel que nous la propose l’autorité épiscopale fidèle à l’enseignement immémorial de l’Eglise fondée et assistée par Jésus-Christ.
Naturellement, chacun peut avoir des états d’âme, mais ils doivent rencontrer l’oreille des seuls compétences spirituelles et religieuses appropriées.
Allegro
Pour ma part le sacrement d réconciliation individuel est plus logique qu’un sacrement donné à la volée facilité pour le prêtre mais pas bon pour certaines âmes pécheresses qui n’ont pas eu à se mettre en Humilité face au Seigneur représenté par le prêtre !
Ceci est
mon avis bnne jnée
J’approuve du fond du moi-même cette mise au point, ayant souvent bénéficié des fruits du sacrement de réconciliation amplifié par le contact avec le Christ à travers un prêtre messager de la miséricorde de Dieu. Un regret, le désert sacerdotal dans lequel se trouve la France rend de plus en plus rare les contacts avec ces représentants du Sauveur…
Dès qu’on a commencé à lire le texte du prêtre vendéen, ci-dessus, le style même incite à ne pas aller plus loin. Ce que j’ai fait. Donc je ne saurai pas ce qu’il a dit. Peu importe.
Je m’en tiens seulement au titre de la rubrique : Mgr Castet et les absolutions collectives.
En 1985 j’avais demandé à l’abbé Jean Carmignac (mort en 1986), vicaire à St François de Sales et que je rencontrais chaque mois, son avis sur les cérémonies pénitentielles collectives. Il m’avait répondu qu’il n’y était pas du tout favorable mais que, par obéissance, dans sa paroisse il y participait, “à condition, ai-je dit à mon curé que je garderai le pénitent aussi longtemps que nécessaire ». Il ajoutait : « je veillerai à ne pas abuser ». Mais il précisait bien, et en accord avec tous les prêtres, qu’il n’était absolument pas question d’absolution collective. L’absolution reste pénitent par pénitent.
Il ajoutait également que quand toutes les prêtres avaient terminé, en demi-cercle dans l’abside, il y avait encore une longue queue de pénitents qui voulaient se confesser à lui-même “ce qui me faisait mal voir des autres prêtres ». D’une bonté et d’une douceur sans égale, sans compter une très grande culture théologique et biblique, Il était marginalisé dans le clergé parisien.
Je crois déceler dans le texte qui nous est proposé ci-dessus un manque de clarté en ne distinguant pas entre cérémonie pénitentielle collective et absolution collective.
Roger le Masne, Président de l’Association des Amis de l’Abbé Jean Carmignac.
L’hommage du vice à la vertu : le prêtre qui se plaint rappelle malgré lui que les deux frères qu’il incrimine respectent la doctrine, contrairement à lui. Du coup, il nous sort la bonne vieille critique évangélique du pharisaïsme, la lettre et l’esprit, la paille et la poutre, tout ça, et prend pour le monde à témoin – mais il a déjà jugé sa cause.
Juste pour ceux qui auraient manqué d’intention de prière ?
Prions pour Mgr. Castet afin qu’il tienne face aux loups!
Oui, je crois que le prêtre en question confond « cérémonie pénitentielle » et « sacrement de la Réconciliation ». La cérémonie pénitentielle peut être un moment fort pour se préparer au sacrement, mais ne le remplace pas.
J’aime beaucoup la réponse de l’abbé Jean Bondu.
Deux phrases auxquelles j’adhère particulièrement : « Avec nos différences, la communion en Église est une exigence et une conséquence de notre foi. »
Et « Consolider les ponts entres les hommes et désigner ce qui donne espérance, voilà où nous sommes attendus »
L’évêque donne des directives…Mais sont-elles écoutées ?
Cérémonies pénitentielles : oui ! Absolutions collectives : non ! … ce n’est ni licite, ni valide, hors de situations de guerre ou d’accidents, selon ce que le magistère nous enseigne…
Je voudrais bien savoir à quels articles de Vatican II certaines personnes se réfèrent…
Le rite pénitentiel du début de chaque messe se suffit à lui-même : même niveau…
Quant aux lettres anonymes, je les trouve misérables…
Prions pour Mgr Castet et tous nos prêtres.
Comment peut-on encore parler de ces inventions des années 70 de nos jours?