Voici le courrier de Mgr Jordy :
“C’est en début d’année pastorale, alors que notre monde vit des bouleversements importants, que je vous adresse cette lettre. Je suis arrivé au milieu de vous il y a quatre ans maintenant pour faire vivre avec vous notre Eglise catholique dans le Jura. Cette Eglise enracinée dans l’histoire est aussi en pleine prise avec le monde dans lequel nous vivons. Elle en vit les moments de grâce, elle en subit aussi les réalités plus douloureuses avec la crise économique et sociale, et surtout un mouvement de sécularisation qui traverse aujourd’hui l’Occident. Croire ne va plus de soi. Et si le besoin de sens traverse toujours le cœur de l’homme, celui-ci va parfois chercher ses réponses loin de l’Evangile.
Notre Eglise connaît donc un temps de fragilisation qui caractérise les diocèses ruraux en France depuis une décennie. Cette fragilisation que vous mesurez bien dans vos familles, dans votre entourage, lors des assemblées dominicales, fait que dans dix-quinze ans notre Eglise sera nécessairement plus petite, plus modeste, et qu’elle aura moins de moyens. Mgr Roland, alors évêque de Moulins, écrivait à la suite d’une enquête dans son diocèse : « 500 000 € de déficit en 2015, diminution des fidèles de 40 à 50% dans les quinze ans à venir, et seulement 2,2% de la population qui fréquente l’Eglise ».
C’est la raison pour laquelle, tout en poursuivant la mission première qu’est l’annonce de l’Evangile, j’ai également abordé la question de l’organisation territoriale de notre diocèse, mais aussi celle des finances et de notre immobilier. En ce sens nous vivrons les mois prochains un moment fort et symbolique.
En effet, il y a moins de cent ans, l’évêque du diocèse quittait la ville de Saint-Claude pour venir habiter à Lons-le-Saunier. D’abord quelque temps à Montciel, il allait ensuite descendre dans la ville, rue du Colonel Mahon. Aujourd’hui je vous annonce un nouveau départ. Comme vous le rappellera ce document sur « La nouvelle Maison du diocèse à Poligny », nous réfléchissons depuis plusieurs années sur notre immobilier important et trop lourd à porter et qui le sera de plus en plus à l’avenir. Jésus, bien entendu, nous invite à la confiance et à l’espérance. Nous n’en manquons pas. Mais Jésus nous invite aussi, de discerner, de nous asseoir pour savoir si nous avons « de quoi bâtir une tour » (Lc 14,28), c’est-à-dire savoir si nous pouvons mener à bien nos projets à l’avenir.
Cette réflexion, des dizaines de diocèses l’ont faite avant nous ou sont en train de la faire : Perpignan, Chartres, Amiens, Pamiers, Rodez, mais aussi Poitiers, Valence, et d’autres encore. Ils quittent des bâtiments trop grands pour se recentrer sur des bâtiments plus modestes et plus adaptés aux changements qui viennent.
C’est ce que nous allons faire, nous aussi, après avoir réfléchi, mesuré les charges, apprécié les opportunités. Nous entrons dans un processus de vente de nos deux gros bâtiments lédoniens pour acquérir la maison des Filles du Saint-Esprit à Poligny. Le compromis de vente est déjà signé et nous sommes dans l’attente des autorisations administratives. Cela va nous permettre d’unifier nos services diocésains et d’économiser des charges importantes. Comment peut-on acheter ce bâtiment alors que nos finances sont fragiles ? D’une part, nous avons mis en place, avec le Conseil Diocésain pour les Affaires Economiques, une réserve immobilière qui permet d’anticiper des opérations de ce type. D’autre part, l’évêché et Montciel ont été évalués par les Domaines et une agence spécialisée. Les deux bâtiments ont une valeur globale supérieure à 1,6 million d’euros. La maison de Poligny nous est vendue par les Sœurs 960.000 euros, avec des conditions de paiement très favorables. Cela nous permet de l’acquérir en ayant le temps de vendre les bâtiments lédoniens. Enfin, il est important de noter que cette maison a bénéficié d’un entretien de haut niveau. Notre installation immédiate n’engendrera comme frais que la mise en place d’un réseau informatique cohérent et un rafraîchissement des futurs bureaux des services et mouvements.
Je vous invite donc à accueillir ce changement non pas seulement comme un déplacement géographique, mais aussi comme un déplacement intérieur pour que la cohérence et l’unité de notre Eglise diocésaine soient plus fortes, plus belles, afin que l’Evangile soit toujours mieux annoncé.”
Voici maintenant quelques chiffres éloquents :
Monseigneur l’ évêque de Saint-claude explique clairement la situation du diocèse et justifie avec raison ses décisions. Il élude simplement une question : comment en est-on arrivé là ?
D. Gauthier , diocésain de Saint-Claude
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, c’est terrible !
cet évêque semble bien conscient des problèmes actuels de notre Eglise et heureusement animé d’un souci d’évangélisation….
mais il ferait bien de voir avec autant d’acuité les causes de cette situation déplorable !
n’est ce pas malheureusement les conséquences d’une mauvaise interprétation du Concile, de la volonté de certains de tout casser, sous prétexte de liberté, je dirais plutôt laxisme, de cette volonté de “pastorale de l’enfouissement” de l’Eglise de France, pastorale qu’il est plus que temps d’abandonner ?
catholiques ! réveillons-nous !
Quand on prétend conduire une politique destinée à remplir les églises et qu’on applique une politique qui, dans les faits, vide les églises et qu’on poursuit cette politique qui vide les églises, c’est qu’en réalité on veut vider les églises. C’est ce qu’écrivait, si ma mémoire est bonne, le Père Calmel.
Paul VI vida les églises. Donc, en 1980 la situation était déjà très dégradées. En 2015, le massacre de l’Église de France par le haut clergé, par un certain haut clergé, se poursuit.
Comment disait déjà le bienheureux Jean XXIII ? Prophètes de malheur ? Bizarrement la célèbre nouvelle Pentecôte a oublié le Jura ?