Il nous a paru que cet article de Don Pio Pace, publié par le site américain Rorate Cæli, le 17 juin 2015, méritait d’être traduit pour nos lecteurs.
Le monde entier a pu voir sur les écrans TV, lors du récent voyage du pape à Sarajevo, que la croix pontificale, qui s’était brisée, avait été réparée avec un ruban adhésif : « Un parfait symbole », remarquaient avec ironie les prélats de l’entourage pontifical. Oui, un parfait symbole. L’Église de Pierre, en ce XXIe siècle, reçoit une encyclique… sur l’écologie. Il est mal de rouler en voiture avec une ou deux personnes car cela augmente les gaz à effet de serre : voilà tout ce qu’enseigne aujourd’hui le Magistère de l’Église catholique… J’ai donné à mon article le titre de l’essai, The Age of Emptiness (en italien, L’ère del vuoto, Luni, 1995), écrit dans une visée tout à fait différente de la mienne par un penseur français Gilles Lipovetsky*. Mais il me semble bien exprimer l’impression que tout le monde partage aujourd’hui plus ou moins sur le pape actuel, alors que le superbe “état de grâce”, dont il a bénéficié pendant un temps, a fortement diminué, et que les foules des audiences générales du mercredi reviennent à des niveaux normaux. Un article de Julius Müller-Meininger, dans Die Zeit (le journal d’Helmut Schmidt, qui est un peu comme notre Repubblica sur le Rhin), le 30 avril, 2015, Jetzt es auch ihn erwischt, exprime bien ce que pensent les journalistes qui étaient les plus favorables à François : « Que veut-il, donc ? ». Müller-Meininger, qui remarque cruellement en passant que l’incohérence des paroles pontificales est toujours plus ouvertement moquée (« Être malade, c’est faire l’expérience de notre fragilité »), explique pourquoi les médias sont déstabilisés à propos du pape. Il cite le transsexuel italien militant Vladimir Luxuria : « Je ne le comprends pas ; il suit à l’heure actuelle la politique de la carotte et le bâton ; d’abord il parle d’ouverture, puis il attaque l’idéologie du genre… François est dans une impasse. Je suis déçu ». Dans une impasse parce que, traitant d’une ouverture morale dans un sens libéral, on doit, à la fin, soit la satisfaire, soit la refuser. La question qu’évoque en particulier Müller-Meiningen est celle de la proposition faite par le gouvernement français de nommer Laurent Stéfanini comme ambassadeur auprès du Saint-Siège. C’est un homme très compétent dans les affaires religieuses, un catholique pratiquant, mais un homosexuel. Comme d’autres ambassadeurs auprès du Saint-Siège et, hélas, comme même des membres du corps diplomatique du Saint-Siège… Mais Stéfanini ne vit pas en couple. Il est seulement connu pour avoir de mauvaises tendances auxquelles il peut – seul son confesseur pourrait le dire, et ne le dira jamais – parfois succomber. Cependant, contre l’avis de ses collaborateurs à la Secrétairerie d’État, qui lui ont fait remarquer qu’il y a des musulmans ou des communistes comme ambassadeurs auprès du Saint-Siège, ou encore des ambassadeurs qui fréquentent des maisons de débauche, etc., et qu’ils ont néanmoins été agréés comme ambassadeurs, Francis a décidé, lui seul et de lui-même, que Stéfanini ne recevrait pas l’agrément du Siège Apostolique. C’est sans doute son animosité personnelle contre François Hollande, la même que celle qu’il ressent contre Cristina Fernández de Kirchner, la présidente de l’Argentine, qui explique cet accès d’autoritarisme, classique chez lui : il est convaincu que François Hollande a nommé Stéfanini par anticléricalisme, ce qui n’est pas impossible. Mais au moment où il a cet accès de « rigorisme », le même François est revenu sur la cessation de versements de fonds par le Saint-Siège à l’UNICEF, décidée par Jean-Paul II en raison des campagnes de contraception organisées par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. Il est vrai que Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, Chancelier de l’Académie pontificale des Sciences sociales, maître d’œuvre de ce rapprochement avec l’UNICEF est l’un des amis du pape, ce qui, dans la Rome d’aujourd’hui, qui est devenue plus que jamais une Cour, permet tout, couvre tout. Ainsi, ami du pape est le Secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, le franciscain José Rodríguez Carballo, qui était Supérieur des Franciscains en 2003-2013, période pendant laquelle de douteuses affaires financières ont conduit l’Ordre au bord de la faillite. Ainsi, ami du pape est Mgr Vincenzo Paglia, Président du Conseil pour la Famille, qui a été mis en examen pour association de malfaiteurs, obstruction, fraude contre la municipalité de Narni, détournement de fonds et abus de confiance à l’époque où il était évêque de Terni. “Who am I to judge?”, « Qui suis-je pour juger? ». Le point le plus gênant de tout cela est que nous ne pouvons pas discerner une ligne claire de gouvernement. On a l’impression que des entraînements – pour ne pas dire des entêtements – d’un homme qui, malgré son âge, exerce son autorité avec passion, lui font prendre des décisions dans tous les sens. Comment expliquer, par exemple, le si à la Fraternité Saint-Pie X d’Argentine, et, d’autre part, le no aux Franciscains de l’Immaculée ? L’activité est bruyante et confuse, et les grandes annonces finissent par se perdre les sables : personne ne croit plus à une réforme réelle de la Curie, compte tenu de la manière totalement inefficace avec laquelle fonctionne le groupe de neuf cardinaux en charge de sa préparation. À plus forte raison, lorsqu’on entend son Président, l’inénarrable cardinal Maradiaga, annoncer, par exemple, que tous les tribunaux du Siège apostolique pourraient être réunis en un seul. Dans ces conditions, le Synode d’octobre pourrait bien être une Épiphanie… du vide. Il est très probable que François s’est déjà rendu compte que les thèses dont le cardinal Kasper s’est fait le champion ne pouvaient pas conduire à une modification de la doctrine de l’Église sans provoquer d’importantes divisions. Certains pensent qu’il s’imaginait, à sa manière théologique impressionniste, que des formules pourraient être trouvées pour ouvrir la porte à une permission, dans un certain nombre de cas, à des personnes divorcées et remariées, de recevoir les sacrements de l’Église, en jouant la miséricorde contre le “rigorisme”, la “pastorale” contre le dogme. Mais il est beaucoup plus probable que le pape a mesuré, depuis le début, ce qu’il pouvait attendre de cette immense entreprise : du bruit, beaucoup de bruit, énormément de bruit. Pour rien. Parce que, si le Synode confirme purement et simplement la doctrine traditionnelle de l’Église, l’image d’un pontificat qui devait conduire à de grands changements va s’effondrer. Si, au contraire, le Synode dit ce qui plaît aux Kasperiens, il va provoquer le non possumus d’un nombre considérable de cardinaux et d’évêques. Alors, le Synode ne dira rien, avec tous les équilibres nécessaires pour ce faire. Et par conséquent, nous aurons eu deux assemblées du Synode des évêques, une masse considérable de littérature ecclésiastique, de déclarations, de communiqués de presse dans tous les sens, une ébullition comme jamais depuis le dernier Concile, tout cela pour rien. Pour rien? Sauf que l’enseignement de l’Église au nom de l’Évangile sera resté muet. Sauf que les brebis auront été laissées sans direction : sur le terrain, les prêtres qui le souhaitent, donnent paisiblement les sacrements aux couples adultères et homosexuels, et même les bénissent à l’église. Nous pouvons alors parler d’un pontificat de révélation, un pontificat d’achèvement. 2015 est l’année du jubilé du Concile, qui avait pris fin en 1965. Avez-vous remarqué qu’on ne parle jamais plus du Concile à Rome? C’est sans doute parce que, 50 ans après, le Concile Vatican II est désormais pleinement réalisé, pleinement incarné.
* L’Ère du vide, Gallimard, 1989
Cette analyse est osée, il semble en effet que l’Eglise ait perdu son âme, et que son chef soit égaré ainsi que la plupart des évêques et prêtres de terrain.
La conclusion fait bien apparaître le pourquoi de la chose, c’est déjà un pas lucide qui pourrait conduire à la Restauration Intégrale de l’Eglise visible.
” Long is the road “…
Il est vrai que certaines paroles,agissements et prises de position du Pape François me laissent de plus en plus à penser qu’il n’est pas clair, ou qu’il est empêché ou que la tâche de trancher est trop lourde. Je suis bien triste d’avoir à le dire car je l’aime beaucoup. Lorsqu’il a répété à maintes reprises que son pontificat serait court, j’en viens à penser qu’il s’est considéré plus comme un pape de transition ???? Prions beaucoup pour lui !
Stop aux vaticaneries franc-maçonniques ! Sataniques ???
Vaticanisme – communisme – néo libéralisme : même combat !
Les avertissements de la “Salette”, de “Fatima” : lettres mortes avalées par le Diable ?
Aujourd’hui, les “sépulcres blanchis” ne se gênent plus, en véritables pères du mensonge, de déverser des tombereaux de contrevérités à tous ceux qui imprudemment leur prêtent encore l’oreille.
Aujourd’hui, pour mieux la contrefaire, la malfaisance maçonnique se drape dans les oripeaux de ce qu’il reste encore de vérité évangélique.
Aujourd’hui, le Principe destructeur domine et les “moutons” s’en repaissent.
Restent, et ils sont nombreux, les symboles avertisseurs. Par exemple : l’éclair sur le dôme du Vatican, la foudre sur la statue du Christ au Brésil etc. Dernier en date, celui mentionné par l’article ci-dessus, la Croix pontificale brisée.
Cet haut symbole de rupture semble d’ailleurs illustrer cette injonction de Jésus : “Sortez du milieu d’eux, mon peuple” !
Conclusion : Cet avertissement du même jésus : “Malheur à vous, hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer”.
Oui, il est permis de partager le point de vue exprimé par l’article.
Cependant, se peut-il que l’Esprit-Saint ait abandonné l’Eglise au conclave de mars 2013 ?
je ne peux pas le croire.
Le pape François répond certainement à un dessein de la Providence.
Mais lequel ?
Peut-être de susciter la sympathie de beaucoup de non-catholiques de nos pays et aussi du tiers-monde, de susciter la sympathie des foules des temples évangéliques en Amérique, en Afrique.
Si c’est bien cela, c’est peut-être un gain considérable.
Je cite ce passage:
“Il est vrai que Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, Chancelier de l’Académie pontificale des Sciences sociales, maître d’œuvre de ce rapprochement avec l’UNICEF est l’un des amis du pape, ce qui, dans la Rome d’aujourd’hui, qui est devenue plus que jamais une Cour, permet tout, couvre tout. Ainsi, ami du pape est le Secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, le franciscain José Rodríguez Carballo, qui était Supérieur des Franciscains en 2003-2013, période pendant laquelle de douteuses affaires financières ont conduit l’Ordre au bord de la faillite. Ainsi, ami du pape est Mgr Vincenzo Paglia, Président du Conseil pour la Famille, qui a été mis en examen pour association de malfaiteurs, obstruction, fraude contre la municipalité de Narni, détournement de fonds et abus de confiance à l’époque où il était évêque de Terni. “Who am I to judge?”, « Qui suis-je pour juger? ». Le point le plus gênant de tout cela est que nous ne pouvons pas discerner une ligne claire de gouvernement.”
Il est piquant de voir que la courtisanerie dénoncée et la curie décriée reprennent leurs droits… Cela me rappelle les critiques adressées aux hommes politiques par des personnes qui tombent dans les mêmes travers !
je n’ai bien sûr pas de certitude, mais j’avoue que cette article rejoint exactement mon intuition. A la limite, ce pourrait être un bien si progressivement de plus en plus de fidèles et de prêtres découvrent le pot aux roses et que finalement cela ait un effet de purge, en invitant à retrouver dans l’Eglise la foi et la raison. Mais , cependant, pourvu que d’ici cette prise de conscience et ce sursaut, n’intervienne pas entre temps la folie irréversible, ou difficilement réversible, d’une ouverture de la communion aux divorcés remariés!
Le pape ne veut pas habiter au Vatican et lui préfère l’institution Sainte-Marthe, pourquoi pas, mais la raison fait sourire lorsque l’on voit les turpitudes de ceux qui l’entoure ! La paille et la poutre, voilà ce qu’il se passe.
Depuis bien longtemps, des prélats le sont par intérêts particuliers, pas par vocation ; leurs intérêts passent avant toute chose, comme dans une entreprise ou c’est dû chacun pour soi pour monter dans l’organigramme.
Rien n’est de trop pour se faire remarquer, c’est à qui fera le plus médiatique pour être remarqué, les exemples sont légion, et pour se faire bien voir, c’est haro sur la tradition !
Ce pape est le premier qui n’a vécu que la réforme de vatican2. Benoit XVI avait fait son séminaire version “tradition “. Il est donc imprégné des idées de vatican2. La direction ferme ne peut être dans sa formation d’où cette façon de gouverner sans anathèmes et floue.
De plus si ce pape lit les prophéties “privées” ,comme celles de jean XXIII et Don Bosco , il sait que ces jours sont comptés ….et que cela pourrait arrivé très vite.
Le Christ ne regarde pas ce que l’homme regarde et prions l’Esprit Saint + + +