Dans la course aux élucubrations familiales, revélées par les prises de position de certains prélats ainsi que par la relation d’étape du synode extraordinaire pour la famille, on semble parfois confiner au burlesque. Ainsi, le site www.chiesa.espressonline.it nous apprend que le sous prieur de Bose (communauté oecuménique située en Italie et dont le fondateur, Enzo Bianchi, professe un oecuménisme radical), Luciano Manicardi, propose la reconnaissance par l’Église catholique de la dissolution d’un mariage en raison de la “mort de l’amour”. (L’entretien figure intégralement, mais en italien, dans ce lien ).
Un extrait de l’article reproduisant les propos relatifs à la proposition “choc” de Luciano Manicardi:
“Dans la ‘Relatio synodi’ il est fait référence à la ‘différence en matière de discipline du mariage qui existe dans les Églises orthodoxes ‘. Cette discipline prévoit la possibilité de contracter un nouveau mariage non seulement en cas de veuvage mais également en cas de divorce, accompagné par un parcours de pénitence et, dans tous les cas, pas plus de trois fois (cf. aussi la ‘Relatio ante-disceptationem’ 3f). Si, pour le moment, il paraît difficile d’introduire dans l’Église catholique le modèle orthodoxe qui prévoit également l’admission de justes causes de divorce (dans le monde orthodoxe, en effet, depuis le canon 9 de Basile de Césarée qui fut repris par le concile ‘in Trullo‘ de 691-692, on considère comme une véritable exception à l’indissolubilité du mariage celle qui est évoquée par Matthieu en Mt 5, 32 et 19, 9). Cependant, du moment que l’Église catholique prévoit déjà la possibilité d’un autre mariage sacramentel en cas de mort de l’un des conjoints, reconnaissant ainsi une fin irréversible du premier mariage sans que le principe de l’indissolubilité ait été enfreint, on peut penser qu’elle pourrait aller jusqu’à accepter la possibilité d’un nouveau mariage face à l’évidence de la fin irréversible de certains mariages en raison de la mort de l’amour, de la mort de la relation, face à la transformation de la vie commune en un enfer quotidien. Certainement, en association avec une disposition pénitentielle et avec la volonté de prendre sérieusement un nouveau départ dans le cadre d’une nouvelle union. Et cela en tant que mesure pastorale et ‘oikonomica’ qui dit la miséricorde de Dieu, son amour plus fort que la mort, et qui va à la rencontre de la fragilité humaine avec compassion. Bien entendu cette solution, présentée par un théologien comme Basilio Petrà, que l’on s’étonne de ne pas avoir vu parmi les experts appelés au synode de 2014, aurait des conséquences au plan œcuménique dans la mesure où il représenterait un indiscutable rapprochement de positions avec ce qui se pratique dans d’autres Églises”.
On ne sait pas comment qualifier cette institution inconnue de la Tradition de l’Église et même de l’Écriture. Un divorce ? On ne voit pas comment on pourrait qualifier une proposition aussi subversive… On pensait pourtant que les époux acceptaient de s’unir pour le meilleur et pour le pire…
On rappelera que la constitution pastorale Gaudium et Spes refusait explicitement le divorce dans les extraits suivants:
La dignité de cette institution ne brille pourtant pas partout du même éclat puisqu’elle est ternie par la polygamie, l’épidémie du divorce, l’amour soi-disant libre, ou d’autres déformations. De plus, l’amour conjugal est trop souvent profané par l’égoïsme, l’hédonisme et par des pratiques illicites entravant la génération (n. 47, 2)
Cet amour, ratifié par un engagement mutuel, et par-dessus tout consacré par le sacrement du Christ, demeure indissolublement fidèle, de corps et de pensée, pour le meilleur et pour le pire ; il exclut donc tout adultère et tout divorce (n. 49, 2)
La réécriture de l’économie sacramentelle proposée par certains a de quoi étonner: elle est inconnue de la Tradition, du Magistère – récent ou non – et même de Vatican II.
Appartient-il à la Dictature du Relativisme?
N’est-il plus un Politiquement Correct?
“L’amour” du quoi parle-t-il désignerait lorsque la femme était laide, âgée ou le contraire, l’homme?
Aujourd’hui, certains réligieux infiltrés dans l’Église seraient au service de la règle et du compas et proposeraient ces aberrations visant à discréditer l’Eglise pour faciliter leur désertions et d’après les réunir au relativisme des mêmes idéologies que faciliterait les dominer sous elles-mêmes!!
ceci propose une voie de réflexion qui est depuis des siècles celle des églises orthodoxes, mais qui n’est pas celle qui est exprimée ici; celles-ci estiment que lorsque les grâces sacramentelles du mariage n’apparaissent pas, c’est que le mariage n’était pas valide, donc n’existait pas, et que l’évêque doit donc le reconnaitre; en fait, il ne s’agit pas d’un divorce tel que nous l’entendons, mais d’une modalité supplémentaire de la reconnaissance de nullité d’un mariage, ce qui peut sembler parfaitement conforme à la tradition de l’Eglise, même si ça semble moins rationnel, donc rationaliste, que la tradition latine; les Orientaux, à ma connaissance, n’ont d’ailleurs jamais été attaqués sur ce point; l’interprétation que donne ce texte est totalement biaisée : il ne s’agit pas de fin du mariage, mais de constatation de son inexistence; je ne pense pas que les pères des églises orientales aient été francs-maçons dès les origines
Conséquence logique du déplacement de la définition du mariage à partir de l’amour, dans un contexte post-moderne et post-romantique devenu imperméable à tout ce qui peut être plus profond que la surface phénoménologique des choses.
S’il n’est en effet de mariage que d’amour, et d’amour que de sentiments, à quoi bon conserver alors une coquille vide lorsque l’amour est mort ? N’est-ce pas du pharisaïsme ?
Ce qui montre que même des moines peuvent être gagnés par une logique anti-évangélique au nom même de l’Évangile, et ne rien comprendre de la nature de l’amour conjugal auquel ils ont renoncé.
1. Avant, dans la conception “traditionnelle” du mariage, on se mariait pour avoir des enfants, avoir une descendance, des héritiers, établir une lignée. Le mariage ne pouvait donc pas plus être dissous que la relation de paternité, de maternité et de filiation. Peu importait alors de savoir si on aimait on non son conjoint, et même si l’on était ou non attiré par les personnes de l’autre sexe. Ce n’était vraiment pas la question. Et si l’on ne trouvait pas l’amour dans le mariage, on le cherchait dans les bras d’un amant ou d’une maîtresse, sans parler des maisons de tolérance. Ce n’était certainement pas l’idéal, mais au moins, la stabilité des relations fondatrices n’était pas liée aux aléas des sentiments, ni les enfants sacrifiés au désamour de leur parents.
Et puis on a insisté de plus en plus (et sans doute avec raison) sur la nécessité d’aimer son conjoint :
“Maris, aimez vos femmes” (Ep 5, 25 ; Col 3, 19) ; “Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur” (Ep, 5, 22 ; Col 3, 18).
Mais pendant longtemps, l’amour n’a pas fait partie de la définition du mariage.
Encore, dans le canon 1013 du Code de Droit Canonique de 1917: “La fin première du mariage est la procréation (procreatio) et l’éducation des enfants (educatio prolis) ; la fin secondaire est l’aide mutuelle (mutuum adiutorium) et le remède à la concupiscence (remedium concupiscientiae).”
Jusque là donc, point question d’amour, cela ne fait pas partie en tant que tel de la finalité du mariage.
2. Puis on est passé de la doctrine des “fins” à celle des “biens” du mariage :
On le trouvait déjà chez S. Augustin (De bono coniug., cap. 24, n. 32) :
« Voilà tous les biens qui font que le mariage est bon : les enfants, la foi conjugale, le sacrement »,
« Haec omnia bona sunt, propter quae nuptiae bonae sunt : proles, fides, sacramentum ».
Texte de S. Augustin cité par Pie XI dans l’Encyclique Casti Connubii (à la note 11).
Puis de plus en plus, depuis le Moyen âge jusqu’à nos jours, par un véritable progrès de la réception de la Révélation, on a compris l’AMOUR comme constituant le premier “BIEN” du mariage.
Concile Vatican II, Constitution Gaudium et spes, n. 48, §1 : “La communauté profonde de vie et d’AMOUR que forme le couple (…) En vue du bien des époux, des enfants et aussi de la société (…) Et c’est par sa nature même que l’institution du mariage et l’amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l’éducation qui, tel un sommet, en constituent le couronnement. (…) Cette UNION intime, don réciproque de deux personnes (…)”
Code de droit canonique de 1983, canon 1055 § 1 : « L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonné par son caractère naturel au BIEN DES CONJOINTS ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement. ».
Catéchisme de l’Église catholique (1992), n. 1643 et s. (“Les BIENS et les exigences de l’AMOUR conjugal”) : “il vise une unité profondément personnelle, celle qui, au-delà de l’union en une seule chair, conduit à ne faire qu’un cœur et qu’une âme ; il exige l’indissolubilité et la fidélité dans la donation réciproque définitive ; et il s’ouvre sur la fécondité”
3. Le problème est alors de voir plus que ce seul bien qu’est l’amour des époux,
et non plus les autres biens et fins du mariage.
Du coup, le mariage perd sa valeur d’institution pour devenir un pur contrat consensuel (l’échange des consentements), pour devenir ce que les “partenaires” en font indépendamment de la société.
Il perd son caractère indissoluble pour ne plus durer que le temps que durera l’amour.
Et l’amour lui-même a perdu son caractère objectif et profondément spirituel pour ne plus être qu’un sentiment.
Du coup, les enfants et la filiation qui constituaient la première valeur du mariage sont sacrifiés au caractère éphémère de l’amour.
Et même, à son caractère trouble, ambigu : si on n’aime pas quelqu’un de l’autre sexe, mais du même sexe, au nom de quoi interdire de se marier (c’est bien au nom de l’amour…); et même d’avoir des enfants (toujours au nom de l’amour…).
De ce point de vue, la revendication du mariage gay est l’ultime étape d’un mouvement qui a fait passer progressivement l’amour au premier plan, au détriment des autres fins, biens et valeurs du mariage.
Mais il est en même temps le fruit d’une logique humaniste et technicienne qui a de plus en plus déconnecté l’homme de la nature, la “Nature” n’étant plus un donné sur lequel s’exerce l’intelligence, mais un projet, un fruit de la volonté, ce que l’homme veut en faire. En rejetant son Créateur, l’homme a perdu la sagesse en ne la cherchant plus dans l’ordre du Cosmos, puis en rejetant même l’idée d’une nature de l’homme (qui fondait pourtant les “droits de l’homme”). L’homme lui-même n’existe plus comme donné (intelligence), mais seulement comme projet (volonté).
Du coup, il n’y a plus rien qui fonde le mariage, sinon l’accord des volontés. Pure logique libérale.
4. Bref, il est urgent de sortir de ce romantisme de l’amour, de cette idéologie libérale des relations humaines, pour retrouver un fondement authentiquement évangélique et authentiquement humain, afin d’annoncer l’Évangile de l’Amour à tous les hommes de bonne volonté (et même aux moines de Bose) !
Une réflexion très pertinente: je vous remercie de nous l’avoir communiquée ! J’ajouterais, pour ma part, que la famille pâtit aussi d’une “privatisation” croissante. Quant au mariage, le fait d’y déceler dès l’Ancien régime l’existence d’un contrat n’a pas été sans conséquences catastrophiques (possibilité du divorce: ses partisans se sont appuyés sur ce contrat que contiendrait le mariage).
C’est fait !
Où l’on s’approche doucement de l’heure de vérité, qui sonnera probablement au terme du prochain synode d’octobre.
Là où seront révélées les pensées profondes des hommes responsables de l’Eglise….
C’est l’heure du déchaînement du démon…et de ses lieutenants dont votre Luciano Manicardi.
Pour nous, les choses sont claires : ou bien le sacrement de mariage est indissoluble, parce qu’exprimant l’union du Christ et de son Eglise, ou bien il ne l’est pas.
On peut toujours tourner autour du pot, inventer des mots pour tenter de dissimuler les choses, trouver des formules amusantes (trois remariages autorisés comme chez les orthodoxes, mais attention, pas quatre…), inventer des pantalonnades (ah ce “parcours pénitentiel”…ponctué peut-être d’un café-croissant de réconciliation sous la présidence du prêtre accompagnateur du parcours ?).
On peut aussi gommer la chose, faire comme si elle n’existait pas, cesser de l’appeler péché, donner sans problème la communion aux divorcés remariés (mais attention, jusqu’à trois fois, pas quatre).
Tout ceci est dérisoire.
Pape François, il va être temps de couper court !
Surtout que le fameux “trois pas quatre” vient de textes des Pères qui essayaient de justifier le remariage simplement en cas de veuvage, à une époque où beaucoup considéraient que c’était impossible, puisque “le mariage c’est pour la vie”. On a admis alors qu’une veuve ou un veuf pouvaient se remarier jusqu’à deux fois (donc un 3e conjoint successif) mais pas quatre! sinon c’était considéré comme une abomination. Mais on parle bien de conjoints défunts… De même qu’en cas de décès d’un fiancé, l’autre ne pouvait se marier avec quelqu’un d’autre sans encourir le reproche d’être “bigame”.
Plusieurs siècles après, les orientaux séparés ont repris ces textes, en omettant le contexte qui précisait qu’il s’agissait de veuvage, en passant ainsi par analogie de la “mort physique” à la “mort spirituelle”. En faisant croire qu’il s’agissait de la doctrine des Pères, alors qu’en réalité, on tordait leur textes pour leur faire dire tout autre chose ! Pas très glorieux tout ça…
Enzo Bianchi est un des chouchou du pape ; donc…
La vie commune se transforme en enfer quotidien lorsque l’amour est mort”
on entre en fer lorsque Satan est là et effectivement il n’y a plus d’amour, et tout de suite il faut remarier les divorcés, dans ce cas, une simple déclaration de concubinage serait plus pratique qu’un premier mariage, plus besoin de divorcer; Pour suivre l’esprit du monde, on y viendra
on pourrait alors appliquer ce même raisonnement envers tout prêtre estimant la “mort de l’amour” envers Dieu qu’il ne ressentirait plus, non ? Du coup , le prêtre serait libéré de ses obligations, réduit illico à l’état laïc pour aller danser à la guinguette du coin avec la première Lola venue…..
Et hop , va que je t’emballe la nouvelle théologie à la mords moi le nœud moderniste !
exactement jéjomau, si le sacrement du mariage est à géométrie variable, pourquoi pas le baptême ou l’ordination? Lorsqu’ils ne conviennent plus il suffit que pour soi, on les déclare nuls.
Si c’est le subjectivisme qui doit prévaloir dans les sacrements, pourquoi ne pas laisser chacun choisir si la présence réelle est réelle, symbolique ou subjective? Pourquoi ne pas laisser chacun choisir ce qui est péché pour lui et ce qui ne l’est pas, et finalement ce qu’il doit déclarer en se confessant? Pourquoi, tant qu’on y est, ne pas laisser chacun décider de la pénitence adéquate dans son cas personnel?
Je n’ai jamais vu de raisonnement aussi stupide.
Prions pour ce prieur bien peu priant, afin qu’il retrouve des idées claires.
Ainsi donc, tout ce que ce sous-prieur peut nous proposer est une sous-doctrine au nom d’une sous-charité pour sous-hommes animés d’une sous-foi.
Il n’envisage pas une minute que dans le mariage, ni avant, ni après, la chasteté soit possible. A-t-il donc tant de difficultés avec son vœu de célibat ? Ou considère-t-il que la majeure partie des hommes sont des larves lubriques incapables de s’élever ?
Notre Seigneur n’a-t-il pas dit que votre oui soit oui et que votre non soit non. Si lorsqu’on s’engage on dit (même in peto) « oui, mais peut-être si cela ne va pas, je me tire » quel sens a encore l’engagement ? Autant alors ne pas prendre d’engagement.
Permettez-moi, monsieur le sous-prieur d’avoir pour moi-même plus d’exigence. Et permettez-moi d’attendre de l’Église qu’elle nous aide à nous construire toujours plus outre et non pas qu’elle accompagne la déconstruction de ses membres.
Bonjour,
Et un de plus qui discute et discute et discute et discute et disc……s’en devient lassant à force de redire toujours les mêmes âneries. Si ce religieux est vraiment avide de vérité, il ne devrait pas juger la disciple de l’Eglise si légèrement. Jésus a dit :” Que ton oui soit OUI et ton non soit NON, tout le reste vient du Malin.” Concernant le OUI des époux sur leur engagement mutuel le jour de leur union, ils savent en principe que c’est pour toute la vie. Donc c’est un engagement DÉFINITIF et INDISSOLUBLE. Qui veut rajouter quelque chose si ce n’est le DIABLE, le MALIN etc…les faux chrétiens, les nouveaux pharisiens etc…
Tous ces détracteurs diaboliques de la Loi du Seigneur prennent toujours exemple des Orthodoxes, mais ne sont-ils pas sur le plan ecclésial schismatiques? C’est à dire “Hors de l’Eglise” ? Même si depuis Vatican II on préfèrent dire “Frères séparés”, ce qui revient au même, ce n’est qu’une affaire de mot.
Que ton oui soit OUI………..
Bonjour,
Et un de plus qui discute et discute et discute et discute et disc……s’en devient lassant à force de redire toujours les mêmes âneries. Si ce religieux est vraiment avide de vérité, il ne devrait pas juger la disciple de l’Eglise si légèrement. Jésus a dit : » Que ton oui soit OUI et ton non soit NON, tout le reste vient du Malin. » Concernant le OUI des époux sur leur engagement mutuel le jour de leur union, ils savent en principe que c’est pour toute la vie. Donc c’est un engagement DÉFINITIF et INDISSOLUBLE. Qui veut rajouter quelque chose si ce n’est le DIABLE, le MALIN etc…les faux chrétiens, les nouveaux pharisiens etc…
Tous ces détracteurs diaboliques de la Loi du Seigneur prennent toujours exemple des Orthodoxes, mais ne sont-ils pas sur le plan ecclésial schismatiques? C’est à dire « Hors de l’Eglise » ? Même si depuis Vatican II on préfèrent dire « Frères séparés », ce qui revient au même, ce n’est qu’une affaire de mot.
Que ton oui soit OUI………..
Sans entrer sur le fond de vos propos, l’expression “frères séparés” est bien antérieure à Vatican II: on la retrouve déjà dans les années 1900, y compris sous Saint-Pie X. Me revient en mémoire un article paru en 1906 ou 1907 dans la revue Études qui utilise cette expression à l’égard de ce qui reste des jansénistes d’Utrecht.
La question sous-jacente en permanence à celle du divorce est celle du contrôle et de la gestion du désir.
Dans la législation civile de la plupart des pays européens et américains les époux se promettent mutuellement fidélité et l’adultère reste une cause de divorce valable. Pour ces législations, il s’agit incontestablement là d’un héritage chrétien dans le droit civil. Il n’en est pas de même dans les législations de tradition islamique, brahmanique ou hindouiste, taoïste ou confucianiste, etc…
La fidélité et la monogamie exige de facto à certains moments ou certaines périodes le renoncement à la satisfaction immédiate de son désir. Contrairement à l’enfant, la plupart des hommes et des femmes y arrivent (plus ou moins bien, plus ou moins facilement).
Bien que marquant toujours un échec de la communication la séparation est toujours possible.
Ce qui est mis en cause dans le « re-mariage » est la possibilité de rester sans relation sexuelle. C’est bien à cause de cela que le célibat des prêtres dérange et que certains voudraient le voir disparaître, comme pour les popes orthodoxes et les pasteurs protestants. C’est bien la continence périodique qui dérange dans la régulation naturelle des naissances.
Appelons donc un chat un chat, et que ceux qui n’ont pas envie de contrôler leurs pulsions et leurs instincts ne se marient pas, mais laissent s’y engager ceux qui en ont envie et y voient une voie de réalisation.