L’agence Zénit propose une nouvelle chronique pour redécouvrir le sens et la force des prières eucharistiques. Mgr Jacques Perrier, évêque émérite de Tarbes-Lourdes, inaugure cette chronique :
« Messe » n’est pas un mot très précis : pour certains, dès que des chrétiens sont réunis dans une église pour prier, c’est une Messe. Mais la plupart des gens savent que la « Messe », c’est un temps de prière particulier, présidé par un prêtre, durant environ une heure le dimanche. Il suffit de regarder la succession des émissions religieuses du dimanche matin sur Antenne 2 (France) pour se rendre compte que la Messe du dimanche est une spécialité catholique.
Mais que se passe-t-il durant une Messe ? Des chants, des prières dites tous ensemble, des lectures, un sermon (« homélie »), une longue prière récitée par le prêtre et, finalement, la communion. La partie la plus mystérieuse de la célébration est cette « longue prière récitée par le prêtre ». C’est le moment où l’attention risque le plus de se relâcher.
Les raisons sont multiples :
- le texte est pratiquement toujours le même ;
- le prêtre parle presque constamment tout seul, les assistants restant muets ;
- les fidèles se demandent : qu’est-ce qui se passe ? qu’est-ce que je dois faire ?
- il est question de sacrifice, de mémorial, d’action de grâce, toutes notions étrangères, non seulement à notre vocabulaire, mais à notre culture ;
- pourquoi est-elle si longue ? Le prêtre n’aurait qu’à dire les paroles du Christ pour consacrer les hosties qui serviront pour la communion.
Ces griefs sont assez largement faux. En particulier, en nombre de minutes sur l’ensemble de la célébration, la prière eucharistique n’occupe qu’une faible partie. Mais peu importe : elle est ressentie comme longue. En particulier par les enfants. Osons une formule presque blasphématoire : elle est ressentie comme longue parce que vide.
La difficulté n’est pas récente. Mais elle était masquée. Quand la prière était dite à voix basse par le prêtre, les fidèles pouvaient lire des prières dans leur livre de Messe, parfois récitaient leur chapelet et, dans les grandes occasions, chantaient ou écoutaient chanter le Sanctus et le Benedictus.
La prononciation à haute voix, le passage au français, le vis-à-vis du prêtre nous confrontent à la bonne question : la prière eucharistique n’a-t-elle pour but que de consacrer des hosties ? Mais alors, une assemblée sans prêtre, où l’on passe des lectures et de la prière universelle au Notre Père et à la communion, ne « vaut-elle » pas une Messe ?
Or, le sommet de toute la célébration, c’est la prière eucharistique. Cette petite chronique hebdomadaire voudrait aider à entrer dans ce sanctuaire.
Pour cela, nous suivrons lentement, pas à pas, la Prière eucharistique III, d’un usage très fréquent. Elle a été composée dans le cadre de la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II : certains thèmes du concile y apparaissent. Le plan est clair et la rédaction est assez fluide.
Cela n’empêchera pas, à chaque étape, sans doute une trentaine, de jeter un coup d’œil sur les autres Prières eucharistiques, y compris celles pour la réconciliation, pour les assemblées avec enfants, ou pour « circonstances particulières » : toutes se trouvent dans les Missels du dimanche.
Ces petites chroniques n’auront rien de savant, l’auteur n’étant pas un liturgiste. La lecture en sera inutile à une majorité des internautes habitués à ce site. Mais si elles servent à quelques-uns et leur permettent de participer intérieurement au Mystère eucharistique, l’auteur ne regrettera pas sa peine, légère il est vrai.”
on a bien besoin de revoir le Canon de la Messe, ce moment essentiel de la liturgie, de réapprendre à comprendre et respecter chaque mot choisi avec soin, que le prêtre n’a aucun droit pour le changer au gré de son humeur ou de son orgueil, se prétendant plus doué plus intelligent plus capable que le conseil ecclésial qui y a travaillé…oui laïcs et prêtres tous nous avons besoin qu’on nous réapprenne notre foi.
Un avis
Lorsque l’on mets la main dans une ruche ou dans une fourmilière il ne faut pas s’ étonner d’ être piqué.
Le drame vient entre autre de la laïcité mal comprise et confondue avec un esprit voltairien de lutte contre la religion ce qui débouche évidemment sur l’ ignorance. Avoir des artistes ou des guides nationaux qui ignorent la signification de scènes religieuses est profondément désolante.
« Pour cela, nous suivrons lentement, pas à pas, la Prière eucharistique III, d’un usage très fréquent. Elle a été composée dans le cadre de la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II : certains thèmes du concile y apparaissent. Le plan est clair et la rédaction est assez fluide. »
C’est la “réforme” de Paul VI imposée en dépit de la liberté religieuse. Il est douteux qu’elle soit véritablement inspirée du concile Vatican II. Le concile Vatican II n’avait certes pas prévu et encore moins voulu ce massacre de la culture religieuse française par le pape. Le droit à la culture religieuse, donc la liberté de la culture font aussi partie des droits de l’homme (voir Gaudium et spes).
Il faudrait refaire du cathéchisme et expliquer à nouveau ce qu’est vraiment la messe !!!! L’ignorance que dénonçait Ste Pie X est telle que beaucoup se disant catholique ne savent plus rien de leur propre religion.
Voilà où se trouvent aujourd’hui les périphérie existentielles….
Re-cathéchiser les fidèles, former les prêtres et en faire de vrais liturges, célébrer versus Deum et utiliser la prière eucharistique I, éliminer les laïcs des célébrations et le geste de paix et vous verrez que tout ira mieux… et cela sans passer par la case messe tridentine.
Votre titre demande à quoi sert le canon, puis votre article traite des prières eucharistiques. Ce n’est pas la même chose. Dans le rite romain, puisque c’est de celui-là que vous traitez, il y a un seul canon, le canon romain (dont le noyau est probablement d’origine apostolique). A côté de ce joyau de la plus haute antiquité, il y a des bricolages appelés ‘prières eucharistiques’. Merci de ne pas confondre le toc et l’authentique.
Parfaitement d’accord !
À la place de Mgr Perrier, j’aurais plutôt choisi :
– La prex 2 qui, étant la plus courte, est celle qui est majoritairement employée, et non la prex 3.
– Le Canon romain, ou prex 1, comme référence de la liturgie bi-millénaire.
Enfin, réutilisons le latin, distribuons des livrets de Messe avec traduction juxta-linéaire et des chapelets, rappelons à tout instant que la Messe est un d’abord et avant tout un SACRIFICE et subsidiairement seulement une assemblée générale hebdomadaire de paroissiens, et tout ira mieux.
cet évêque n’est plus catholique, ses explication sous un pathos conciliaire le montre , il ne sait plus ce que signifie la messe , même le rit ordinaire il le réduit à un culte protestant , c’est un hérétique
Mgr Perrier, merci infiniment pour les paroles de vérité, les paroles libératrices que vous venez de nous donner.