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Dimanche 30 novembre : nouveaux lectionnaires pour la liturgie

Commentaires (16)
  1. Bruno ANEL dit :

    Mon secteur paroissial a 40 clochers. On a acheté 2 lectionnaires (dimanche et semaine) pour la paroisse principale. Pour les autres, on fera avec “Prions en Eglise”.

  2. Jean Ferrand dit :

    Hélas, la nouvelle traduction n’est pas meilleure et pourra faire l’objet de maintes critiques. Je n’aime pas la nouvelle traduction du Pater. Je préfère l’ancienne !
    Ne parlons pas des introductions et commentaires (non liturgiques heureusement). Ils sont abominables, ce n’est rien de le dire.

  3. Cassianus dit :

    Encore une traduction, et sans doute aussi désinvolte avec le texte biblique, si j’en juge d’après son « Et ne nous laisse pas entrer en tentation » du Notre-Père. Quoi que l’on dise savamment pour justifier cette fantaisie, il est évident que le traducteur a voulu éliminer la responsabilité de Dieu dans la tentation. Or l’épreuve, dans la Bible, est bien voulue par Dieu. Il est même obligatoire qu’elle le soit, car autrement, quel serait son propos ? Pour qu’il y ait une épreuve, il faut que quelqu’un veuille éprouver = tester = vérifier la vérité d’un certain objet. Par exemple, la matière d’un bijou que l’on prétend être en or. Le bijoutier met à l’épreuve l’objet qui est dit être en or en le mettant dans le feu. Si maintenant nous avons une épreuve qui n’est pas voulue par Dieu, qui donc voudrait, par elle, vérifier quelque chose ? L’homme qui est mis à l’épreuve, pour savoir ce qu’il vaut ? Cela n’a aucun sens. D’ailleurs, s’il s’agissait d’écrire dans un français plus intelligible par le commun des fidèles, il ne fallait pas garder le mot “tentation”, qui n’a pas le sens correct de test dans le langage commun. Quand on a la tentation de reprendre un chocolat, est-ce qu’on “entre” dans cette tentation ? On l’a, on y résiste, on y cède, mais on n'”entre ” pas en elle.

    Alors, cette extravagante torsion du sens biblique et du langage habituel (auquel on était, au contraire, censé adapter cette nouvelle version) met en évidence l’intention tout à fait illégitime de corriger le texte biblique pour lui faire dire ce que l’on suppose être plus acceptable par le “monde d’aujourd’hui”. Dieu, dit-on, ne peut pas être l’auteur de nos souffrances. Cette allégation est clairement démentie par l’existence de peines imposées aux hommes en châtiment pour leurs péchés. Dieu punit les pécheurs. Il les punit pour les corriger et Il les punit, dans le cas des damnés, pour se venger d’eux et sans aucun profit pour eux. Ainsi agit le vrai Dieu de la vraie Bible.

    Je suis personnellement désolé, accablé de tristesse par la frivolité de toutes ces inventions de nos pasteurs pour mettre notre sainte religion au goût du jour. Un nouveau lectionnaire, un nouveau chambardement, le même irrespect de la doctrine catholique, la même pagaille dans nos paroisses… Mais bon, de nouveaux livres à acheter : l’opération servira au moins à gagner de l’argent.

    1. Calimero dit :

      Si, comme vous le dites, il est évident que le traducteur a voulu éliminer la responsabilité de Dieu dans la tentation, il a bien fait et vous confondez immédiatement derrière “tentation” et “épreuve”. En effet dans la bible l’épreuve est voulue par Dieu et vous en expliquez très justement le sens, mais si Dieu met Abraham à l'”épreuve” c’est Satan qui soumet Jésus à la “tentation”. Même s’il aurait été bon de reconnaître la validité du “ne nous laisse pas succomber”, il y a du bon sens à demander au Père de ne pas nous laisser entrer en tentation c’est-à-dire de ne pas nous laisser nous mettre dans des situations générant la tentation. En d’autres termes : aide-moi Seigneur à ne pas me mettre en situation d’être tenté de commettre un péché.

    2. Michelet dit :

      Vous faites une distinction sur le mot “tentation” ou le verbe “tenter”.

      C’est tout à fait vrai que le mot “tentation” revêt ces deux sens possibles, comme d’ailleurs le mot “épreuve”.

      Dans un cas, il s’agit bien d’une incitation à faire le mal, d’une séduction du Satan. En ce sens Dieu ne tente jamais, il n’a aucune partie liée avec le mal, il est parfaitement innocent du mal qui nous afflige — “Que nul s’il est éprouvé ne dise : c’est Dieu qui m’éprouve”, Jc 1, 13.

      Dans un autre cas, il s’agit en réalité d’un “test”, et en ce sens Dieu “tente”, au sens où il vérifie ce que vaut notre amour, il nous aide à faire la vérité de nos actes. Il ne le fait pas pour lui, car il sait bien le contenu de notre cœur; mais il le fait pour nous, pour que nous ne nous fassions pas illusion. Ainsi, Dieu “tente” Job, ou permet au Satan de le mettre à l’épreuve (Jb 1, 12).

      Mais qu’est-ce qui vous garantit que c’est bien là le sens du Notre Père ? Êtes-vous exégète ? Avez-vous lu tous les commentaires des spécialistes qui se sont penchés sur la question depuis des siècles ? Si oui, vous devez savoir que votre version des faits est biaisée ; si non, apprenez que vous faites aux traducteurs un procès d’intention.

      La question ne date pas d’hier, encore moins d’aujourd’hui. En réalité la difficulté ne porte pas sur le mot “tentation” mais bien sur le causatif “μη εισενεγκης”. Le latin “ne inducas nos in tentationem” est une traduction apparemment littérale du grec, mais le grec lui-même traduit comme il peut l’araméen, déjà ambigu, car il ne distingue pas bien entre “fait que nous ne faisions pas”, et “ne fait pas que nous fassions”.

      La traduction “ne nous soumet pas à la tentation” est la pire : on risque de croire que Dieu est responsable de nos actions mauvaises, alors que le Tentateur, c’est le Diable — Mt 4, 1 “Jésus fut emmené au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable.”)

      On peut être tenté (c’est le cas de le dire) d’évacuer la difficulté comme vous le faites en changeant le sens du mot tentation : non pas incitation à faire le mal, mais “test”, vérification.

      Mais alors, pourquoi faudrait-il demander à Dieu de ne pas le faire ? Au contraire, il est bon qu’il nous éprouve en ce sens. Donc selon votre propre exégèse, il faudrait changer le Notre Père et demander à Dieu qu’il nous éprouve, car c’est bon pour nous. — Si 2, 5 : “car l’or est éprouvé dans le feu, et les élus dans la fournaise de l’humiliation.”

      Et pourtant, ce n’est pas ce que dit Jésus : il y a bien le négatif “ne pas” (μη). Il nous demande de demander à Dieu de ne pas le faire. Pourquoi ? S’il s’agit d’une épreuve-test, il n’y a pas de raison.

      Sur quoi porte la négation ? Ne nous soumet pas, ou fait que nous ne soyons pas soumis ?

      Il y avait une traduction traditionnelle qui disait “ne nous laisse pas succomber à la tentation”. C’était déjà mieux, car la négation portait dans le bon sens. On ne demandait pas à Dieu de ne pas agir (ne nous soumet pas) mais d’empêcher que nous agissions (fait que nous ne succombions pas).

      Contrairement à ce que vous dites, cela laisse bien à Dieu toute la responsabilité de ses actes, et des nôtres comme Cause Première (il est la source de tout bien, il nous donne l’être, la croissance et la vie) ; mais en nous laissant toute la responsabilité de nos actions mauvaises comme causes secondes (c’est bien nous qui succombons, la tentation n’est pas un péché, le péché commence lorsque nous succombons à ces tentations).

      Quelle différence entre “ne nous laisse pas succomber” et “ne nous laisse pas entrer” ?

      Les deux traductions vont dans le même sens, du point de vue du causatif (et du point de vue du mot “tentation”). La différence porte sur le moment de l’intervention divine.

      Succomber, c’est déjà la fin, la complaisance achevée avec le mal. Donc on pourrait rester longtemps avec cette tentation, commencer à développer une certaine complaisance intellectuelle avec elle, imaginer le “bien” qu’elle peut représenter pour nous… tant que notre volonté n’y adhère pas, nous n’avons pas encore succombé. Mais en réalité, nous sommes déjà entré en tentation, parce que nous avons commencé à délibérer, à discuter avec le mal, alors qu’il faut refuser même le moindre commencement de débat avec le diable, qui est le maître du mensonge. C’est donc bien dès l’entrée en tentation qu’il faut que Dieu intervienne pour nous en préserver.

      Que conclure de l’action divine et de l’action humaine ? Que c’est bien Dieu qui donne tout ce que notre action peut avoir de positif. C’est lui qui donne, et qui donne de donner. Qui veut le bien et permet le mal. Parce que faire le mal suppose une action positive qui en est le support, que le mal vient “parasiter” en lui retirant un élément qui fait que l’action n’atteint pas sa fin bonne, elle est “négativée”. Et c’est de ce “néant” seulement dont je puis être la cause unique, Dieu en étant parfaitement innocent. Si je fais le bien, c’est grâce à Dieu. Si je fais le mal, c’est à cause de moi.

      Donc cette traduction “ne nous laisse pas entrer” est bien meilleure que le “ne nous soumet pas”; elle va dans le même sens que la traduction traditionnelle “ne nous laisse pas succomber”, mais elle est encore plus juste et plus profonde au plan spirituel, biblique et théologique, parce qu’elle reconnaît que Dieu est bien à la source de tout notre agir positif, et elle demande son secours dès le commencement de l’épreuve, pour que nous n’entrions même pas dans la moindre compromission avec le mal, donc bien avant d’y succomber tout à fait.

      1. Yves dit :

        Merci pour ce commentaire précis et argumenté!

  4. toto dit :

    Par contre la correction de l’abominable “ne nous soumets pas à la tentation” du Notre Père est reportée aux calendes grecques, dans les pays francophones. C’est si difficile de donner raison à ceux qui avaient gardé le “ne nous laissez pas succomber à la tentation” ?

    1. Apollo dit :

      Et pourquoi pas un terme comme “Retiens-nous de la tentation” ?
      (sous-entendu : … au bord de cet abîme de la tentation où nous attire le démon, je te prie de me retenir, Seigneur, et alors je pourrai m’en éloigner, en te priant encore …)
      En tous cas, moi j’aime bien cette idée, même si la traduction du Notre Père paraît bien laborieuse !
      Fraternellement.

  5. garmon dit :

    Un détail positif m’a frappé : dans le lectionnaire nouveau, à la fin des lectures, le répond “Parole du Seigneur” est écrit en toutes lettres, en sorte qu’il sera difficile de l’omettre comme on le fait trop souvent dans ma paroisse ; après “parole du Seigneur” l’assemblée répond (pour les lectures qui précèdent l’Évangile) “Nous rendons grâce à Dieu”. Tout cela est bien souvent omis dans ma paroisse. Cet abus deviendra plus difficile.

    Il faudrait demander que le nouveau lectionnaire n’oublie pas le chant d’offertoire, qui existe dans le texte latin de référence (voir le missel officiel en latin, ou la pratique de monastère qui partiquent la forme ordinmais n’a jamais été traduit !

  6. garmon dit :

    Un détail positif m’a frappé : dans le lectionnaire nouveau, à la fin des lectures, le répond « Parole du Seigneur » est écrit en toutes lettres, en sorte qu’il sera difficile de l’omettre comme on le fait trop souvent dans ma paroisse ; après « parole du Seigneur » l’assemblée répond (pour les lectures qui précèdent l’Évangile) « Nous rendons grâce à Dieu ». Tout cela est bien souvent omis dans ma paroisse. Cet abus deviendra plus difficile.

    Il faudrait demander que le nouveau lectionnaire n’oublie pas le chant d’offertoire, qui existe dans le texte latin de référence (voir le missel officiel en latin, ou la pratique de monastère qui pratiquent la forme ordinaire tel Kergonan ou Solesmes) mais n’a jamais été traduit ! Je n’ai jamais compris pourquoi Rome avait accepté cette fraude…

  7. tolot dit :

    Je n’aime pas non plus la nouvelle traduction car il a été dit il y a 15 jours que Jésus s’était réveillé de la mort au lieu de dire ressuscité de la mort ce qui pour moi outrageant car çà veut dire pour moi ce texte que Jésus c’était endormi vous voyez bien ce Vatican II apostat nous en voyons ces mauvais fruits

  8. Pellabeuf dit :

    Dommage qu’on ait attendu si longtemps avant d’annoncer que cette réforme allait être faite : ce n’est public que depuis environ trois ans, alors que le travail avait commencé il y a quelque dix-huit ans.
    Il y a donc eu des mamies qui auront offert des missels à leurs petits-enfants pour leur profession de foi, et qui auront découvert que leur cadeau est périmé.
    Il y aura eu des curés africains francophones, pour qui ces livres sont très chers, qui auront constaté que leur investissement est à refaire.
    On aurait mieux fait d’annoncer le début des travaux, en demandant à chacun de prier pour leur bon achèvement, et de ne pas chercher à interférer dans un processus qui doit se faire hors de toute pression.
    On aurait gagné aussi en traitant les fidèles comme des “chrétiens adultes” en leur disant la vraie raison de ce travail : les traductions précédentes étaient défectueuses. Au lieu de cela on leur sert des arguments comme “la langue française a évolué”, alors que tout le monde comprend encore parfaitement non seulement les anciennes traductions, mais aussi des textes vieux de plusieurs siècles comme ceux de Saint Jean Eudes, de Saint François de Sales ou de Saint Vincent de Paul…
    Même si elles sont encore imparfaites, les nouvelles traductions sont quand même bien meilleures que les précédentes.
    Abbé Bernard Pellabeuf

  9. Pichon dit :

    Merci monsieur l’abbé Pellabeuf pour votre commentaire.Mais s’il y a progrès par rapport aux actuelles traductions liturgiques, comme pour le Notre Père,( après 50 ans tout de même ),il n’en reste pas moins que la mentalité exégétique des traducteurs, aux présupposés philosophiques ambigus,laisse planer un doute sur le
    caractère scientifique et fiable de ce travail.La lecture des introductions aux textes bibliques montre en effet
    une entière soumission à la vulgate exégétique que nous connaissons depuis plus d’un demi siècle et une
    ignorance ou plus probablement le rejet des travaux de savants comme l’abbé Carmignac, Claude Tresmontant, JohnA.T.Robinson……

  10. ça suffit dit :

    et que dire de ces cantiques où l’on chante Dieu immortel, non Dieu est Eternel, il a toujours existé et il existera toujours même si notre petite cervelle d’oiseau n’arrive pas à comprendre ce mystère!

  11. COLIBRI dit :

    Il y a le feu à la maison (l’Eglise) et on s’occupe à changer le papier peint (la nouvelle traduction du Notre Père, au demeurant une bonne chose, mais était-ce le plus grand abus liturgique? ; les nouveaux lectionnaires d’un rite mortellement malade depuis le premier jour. Et presque partout plus de messes aux obsèques, souvent “célébrées” par des laïcs).
    On en rirait si ce n’était si tragique…

  12. Bênard dit :

    La nouvelle traduction par elle-même ne me semble ni pire ni meilleure, par contre d’après une personne bien informée, elle omet certaines phrases critiquant la Communauté juive et elle a été faite dans ce but.

    Si comme dit plus haut, c’est Dieu qui veut que nous passions pas une épreuve, alors pourquoi lui demander de faire une exception ?

    La nouvelle t raduction pour Noël garde l’expression “paix aux hommes qu’Il aime”. La bonne volonté n’est plus tendance.