Le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a été interrogé par l’AFP à propos du synode sur la famille :
“Quelle est la nouveauté de ce synode qui a donné l’impression d’une certaine tension?
Par rapport aux synodes précédents, dès l’ouverture, le pape a donné une approche très précise: il a dit qu’un synode était fait pour que les évêques puissent s’exprimer en toute liberté, assurés qu’ils étaient de pouvoir être écoutés fraternellement et respectueusement. Donc il n’y avait pas d’autocensure à pratiquer.
Un premier élément de différence entre pères synodaux était les situations à partir desquelles ils parlaient: quand on entend un évêque de Centrafrique témoigner sur la situation de la famille et un évêque américain, on n’a pas la même situation existentielle, le même enracinement pastoral. On a vu apparaître, ce qui est normal, des différences dans les approches théologiques: certains se rattachaient à une conception théologique du mariage qui n’était pas forcément la même pour tous.
La force du synode qui est aussi signe de santé de l’Eglise, c’est d’avoir la capacité de faire exprimer ces différences. A partir de la conviction commune à tous que le mariage est indissoluble, on voit apparaître des analyses et hypothèses différentes.
Trois paragraphes du texte final, concernant les divorcés remariés et les homosexuels, n’ont pas obtenu la majorité des deux tiers requis? Cela signifie-il un retour en arrière, un échec à faire avancer la réflexion sur ces questions sur lesquelles l’Eglise est très attendue?
Le document final a été adopté, à part trois articles, à l’unanimité moins dix voix. Le pape a annoncé qu’il ferait indiquer le vote pour chacun des 62 articles. Pourquoi ces trois articles sont-ils en dessous des deux tiers? Cela veut simplement dire que ce sont des questions particulièrement sensibles par rapport auxquelles la réflexion n’a pas suffisamment mûri pour qu’il puisse y avoir une position commune. C’est pour cela que l’on a une année devant nous. Ils vont faire partie du cahier des charges de la prochaine session (le synode d’octobre 2015, NDLR).
Beaucoup se demandent ce qui va se passer, alors que l’opinion a l’impression de divisions profondes entre conservateurs et progressistes. Le pape est-il préoccupé des divisions que ses audaces provoquent chez certains évêques? Que va donner la consultation dans les diocèses?
A l’extérieur, certains ont des événements une unique grille de lecture, c’est conservateurs contre progressistes. Je ne sais pas si certains évêques sont effrayés par le style du pape, mais désorientés, c’est possible. Ils ont élu un jésuite, il faut qu’ils prennent un jésuite. Il ne va pas se refaire à 77 ans.
Je ne pense pas que la désorientation de certains l’empêche de dormir. Hier matin, il est venu nous saluer gentiment et a répondu à l’un d’entre nous qui lui demandait comme il avait dormi: “Com’un angelino” (comme un petit ange).
Pour la suite, en mon diocèse de Paris, j’ai demandé que dans chaque paroisse, il y ait une équipe qui soit constituée par des gens choisis, appelés, équipe qui pourra s’élargir. Afin qu’entre octobre et mai, ils reprennent un certain nombre de résultats du synode, en discutent et fassent remonter leurs réflexions.”
“certains se rattachaient à une conception théologique du mariage qui n’était pas forcément la même pour tous.”
C’est quand même étonnnant pour des catholiques, non ?
“Pour la suite, en mon diocèse de Paris, j’ai demandé que dans chaque paroisse, il y ait une équipe qui soit constituée par des gens choisis, appelés, équipe qui pourra s’élargir. Afin qu’entre octobre et mai, ils reprennent un certain nombre de résultats du synode, en discutent et fassent remonter leurs réflexions. »
Aucune chance d’être consulté…
” les 3 articles rejetés seront examinés lors de la prochaine session”
Donc personne n’en veux (le vote a parlé), mais on s’en f**, ils seront encore à l’ordre du jour dans un an ! Le Vatican avec le Pape François est vraiment devenu une dictature de son « moi je ». On voit vraiment qu’il vient d’Argentine et qu’il y a fait école, c’est flagrant !
Je trouve les propos du cardinal Vingt-Trois assez équilibrés et frappés au coin du bon sens.
On aurait pu (malicieusement) lui demander comment il avait lui-même voté sur les trois paragraphes litigieux mais bon…
Ces coups fourrés, perpétrés contre toutes les règles traditionnelles des assemblées ecclésiastiques, ne laissent présager rien de bon. Bien au contraire, ils nous rappellent différentes méthodes subversives et révolutionnaires employées lors du concile Vatican II afin d’en changer le cours en faveur des progressistes : http://www.chire.fr/A-183243-vatican-ii-une-histoire-a-ecrire.aspx .