Le Cardinal Roger Etchegaray (archevêque émérite de Marseille) présente le pape Paul VI, qui sera béatifié dimanche prochain :
“Il me revient, en demi d’ouverture, d’esquisser le portrait du pape Montini, Paul VI, qui sera béatifié au mois d’octobre prochain. Conscient de ne pouvoir réduire à quelques traits une figure aussi chatoyante, je dirai simplement qu’il était comme rongé par la hantise de porter la Bonne Nouvelle du Sauveur aux peuplades les plus minoritaires et aux cultures les plus éloignées. Il a été le premier pape à prendre l’avion pour des voyages internationaux (9 à son compte). Pape moderne en ce sens qu’il a osé regarder le monde en lui-même, non plus seulement à partir de l’Eglise mais comme le monde se voit lui-même, avec ses audaces, ses risques et ses chances.
Jean Guitton a révélé que, consulté par Paul VI dès son élection, il lui avait suggéré une encyclique sur la « Vérité ». Mais ce thème ne convint pas au pape ; il préféra celui du « Dialogue » et publia le 6 août 1964 sa première encyclique « Ecclesiam Suam », peut-être la plus actuelle encore 50 ans après. Paul VI y définit l’Eglise par deux pôles : « Une Eglise qui approfondit la conscience qu’elle a d’elle-même et une Eglise qui se donne au monde dans le dialogue. »
Dans une interview au grand quotidien Corriere della Sera, il explique : « Beaucoup s’interrogent sur le pourquoi du dialogue, parce qu’ils n’ont pas conscience du vrai problème. Quand j’étais archevêque à Milan, j’ai vu les archives du diocèse du temps de Saint Charles Borromée. Les problèmes étaient alors : l’achat d’un confessionnal, la réparation d’une église, la présence de trois ivrognes dans une paroisse, les agissements d’une sorcière. Aujourd’hui, la situation est tout à fait autre. Il s’agit de millions de personnes qui n’ont plus la foi en Dieu. D’où la nécessité pour l’Eglise de s’ouvrir. Nous devons approcher ceux qui ne croient plus et ceux qui n’ont plus confiance en nous. »
Mystique et prophète
Parmi les gestes concrets de Paul VI, je pense à sa visite au siège des Nations Unies. Un voyage éclair de 32 heures (il n’y avait pas encore de jet). On ne réalise pas ce tour de force qui lui permit de ne rester que 13 heures bien remplies à New York. J’étais dans la basilique St- Pierre quand le Pape, n’accusant apparemment aucune fatigue, fut accueilli avec un tonnerre d’applaudissements par les 2 000 évêques du Concile, émerveillés de ce marathon qui aurait épuisé bon nombre d’entre eux.
Je pense à ce paralytique du Trastevere, mon quartier romain, que le Pape prit un jour dans ses bras, en lui promettant qu’après la résurrection, il danserait avec lui devant le Seigneur. Je pense aussi à l’anneau de pacotille qu’il offrit aux Evêques, appel à une vie plus pauvre et signe de l’unité du collège épiscopal pour lequel il rétablit l’antique institution du Synode à saveur orientale. »
Sa béatification nous permettra de mieux découvrir ce mystique, ce prophète, ce pasteur dont je fus si proche. Enveloppé et comme cerné par une poussée contestataire d’impatiences ou de résistances autour de l’année 68, il a dû s’appliquer jour après jour, à tenir le cap du renouveau conciliaire et à prendre parfois des décisions exigeantes pas acceptées de tous. Sa sérénité intérieure ne transparaissait pas toujours sur son visage, mais toute son action en reflétait l’intensité. Qui connaît l’extraordinaire dialogue imprévu lors de la première rencontre de Paul VI avec le Patriarche Athénagoras à Jérusalem ? Ignorant que les micros étaient déjà branchés, juste avant l’échange des discours, des paroles furent enregistrées où ils se disaient l’un à l’autre : « Que pouvons-nous faire pour avancer ensemble ? »
Voici une nouvelle heure privilégiée d’écoute commune ! Que toutes nos Eglises se rassemblent, se condensent dans l’humilité de la même question. Nous serons sûrs alors d’accueillir au moins quelques brassées de réponse venant d’En-haut, de l’Esprit, avec cette parole de Paul VI à la fin du Concile : « Je ferme les yeux sur cette terre des hommes, douloureuse, dramatique, magnifique. »
Tout Paul VI est dans cette parole frémissante et joyeuse qui figure à la fin de son testament.
Quel fayot ce mgr.
plutot qu’une encyclique sur la vérité, Paul-6 commença par une encyclique sur le dialogue.
il voulait surement dire son monologue envers le monde et aucun interlocuteur révélé….Phantasme papal.
Ce qu’il ya , c’est que Jésus s’est donné au Père, l’Eglise et au monde EN VERITE.
il n’a pas fait que parler, et en plus quand il parlait son autorité&sagesse était telle que nul ne lui répondait pratiquement.
Tout Paul VI se résume dès ce souverain choix désastreux du dialogue jamais réalisé avec qui-le-monde…;
Jean Paul 2 en fera une d’encyclique sur la Vérité, mais trop le mal et maux les plus graves du concile sont fait, et continuent leurs ravages sans frein ni gardiens.
Dieu ne lui a jamais commandé, ni à Pierre, de paitre et garder le monde, mais le Troupeau du Seigneur:
Paul 6 n’a pas écouté Dieu, le reste en découle.
Beaucoup de choses se disent sur Paul Vi, parfois des accusations très graves (cf. par exemple http://www.chire.fr/A-142810-paul-vi-bienheureux.aspx ou http://www.chire.fr/A-124580-l-affaire-paul-vi–une-hypothese-non-denuee-d-interet-vol–1-et-2.aspx ). Ce pontificat est particulièrement flou… on peut voir dans le geste qui sera effectué dans quelques jours quelque chose d’un peu téméraire.
“Vérité” passe après “dialogue”. Nous en crevons. Idem au synode pour la famille: la famille en crèvera.
(pas de jet pour aller à New York? Boeing 707 1958, aller et retours quotidiens New York vers capitales européennes)
ASINUS ASINUM FRICAT…