On rappellera ces quelques mots du cardinal Peter Erdö, rapporteur général du synode, dans son intervention inaugurale du 6 octobre 2014:
« La miséricorde, comme thème central de la révélation de Dieu, est en somme importante pour l’herméneutique de l’action ecclésiale (cf. EG 193 sq.) ; naturellement, elle n’élimine pas la vérité et ne la relativise pas, mais elle conduit à l’interpréter correctement dans le cadre de la hiérarchie de la vérité (cf. UR 11 ; EG 36-37). Elle n’élimine pas non plus l’exigence de la justice.
La miséricorde n’annule pas non plus les engagements qui naissent des exigences du lien conjugal. Ceux-ci continuent à subsister même lorsque l’amour humain s’est affaibli ou a cessé. Cela signifie que, dans le cas d’un mariage sacramentel (consommé), après un divorce, tant que le premier conjoint est encore en vie, un second mariage reconnu par l’Église n’est pas possible. »
Des propos intéressants à relever. En bonne théologie, on sait qu’il ne peut y avoir de contradiction entre justice et miséricorde. La miséricorde est un attribut de Dieu. “En réalité la Miséricorde, loin de s’opposer à la Justice et de la restreindre, s’unit à elle en la dépassant” (Garrigou-Lagrange). Précisions aussi que la miséricorde est une élévation à la vie surnaturelle à laquelle nous n’avons aucun droit et qu’elle suppose un rejet du péché. “Cette miséricorde de Dieu à l’égard des coupables se manifeste ici-bas par les grâces nombreuses, qui leur sont accordées, pour les porter au repentir…” (Garrigou-Lagrange). La miséricorde donne les grâces nécessaires pour s’arracher du péché. Elle implique donc la conversion. Prions pour qu’une saine compréhension de la miséricorde ressorte des débats synodaux. La miséricorde n’est pas un acte de philanthropie humaine animée par une certaine sensiblerie.