Y a-t-il un sénateur capable de déposer un amendement similaire à l’amendement Stupak/Pitts, qui a été adopté par la Chambre des Représentants, à la version “Sénat” de l’Obamacare ?
Et un tel amendement a-t-il une chance d’être adopté par une majorité de sénateurs ?
À la première question, on peut réponde : oui. À la seconde… les choses ne se présentent pas vraiment favorablement.
Les commentateurs politiques de la presse américaine s’entendent pour estimer que le sénateur Républicain de l’Utah, Orrin Hatch, s’apprête à déposer un amendement similaire à l’amendement
Stupak/Pitts. Cet élu pro vie et mormon a récemment déclaré à la tribune du Sénat : « Le caractère sacré de la vie n’est pas une question dont on peut se défausser sur d’autres au nom
de l’opportunité politique. »
Mais pour que l’amendement envisagé par Orrin puisse passer, il lui faudra un minimum de 51 voix, le Sénat compte en effet 100 membres dont 60 Démocrates… Or, on ne compte que deux
sénateurs Démocrates véritablement pro vie et donc susceptible de voter un tel amendement : le méthodiste Ben Nelson, sénateur du Nebraska, et le catholique Bob Casey, sénateur de
Pennsylvanie. Il faudrait ajouter, peut-être, les noms de Blanche Lincoln, sénateur Démocrate de l’Arkansas et Mary Landrieu, sénateur Démocrate de Louisiane. Mais cela ne ferait,
théoriquement, que 44 voix pour l’amendement, mais 56 contre ! On serait donc loin du compte…
Théoriquement disais-je, car le groupe Républicain du Sénat est loin d’être intégralement pro vie. On compte au moins deux sénateurs (voir ici) qui sont, au contraire, peu hostiles à l’avortement :
Olympia Snowe (orthodoxe) et Susan Collins (“catholique”), toutes deux du Maine. Évidemment, les résultats du référendum populaire du Maine qui a vu la victoire des électeurs
opposés à la loi de l’État autorisant le “mariage” entre personnes du même sexe, et le renversement de tendance dans l’électorat jeune du Maine (voir ci-dessous) quant à
l’ObamaCare, devraient, électoralement parlant, les faire réfléchir à leurs prochaines réélections…
En effet, un sondage partiel réalisé sur les États de l’Arkansas, du Dakota du Nord et du Maine, à la demande de la League of American Voters par l’institut Zogby, vient de révéler
des résultats stupéfiants.
ObamaCare avait jusqu’à présent la “cote” chez les moins de 30 ans (58 % pour, 30 % contre). Or le récent sondage Zogby – évidemment partiel puisque ne portant que sur trois États –
voit la tendance se renverser brutalement. Chez les moins de 30 ans, on ne trouve plus de 25 % de favorables à ObamaCare, alors que le pourcentage des défavorables grimpe à 65 %.
Les sénateurs américains, qui représentent le « pays légal » sauront-ils tenir compte du « pays réel », massivement hostile à l’ObamaCare pro-avortement ?