Dans sa dernière chronique, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, Évêque de Gap et d’Embrun, défend la liberté des parents à éduquer leurs enfants :
« Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents, ils appartiennent à l’État. » Cette phrase, attribuée à la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, est l’un des arguments phare des opposés à la « théorie du genre ». Or le site Arrêt sur image a retrouvé la vidéo de l’émission où la sénatrice s’exprimait. La première partie de la phrase est bien d’elle : « Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents ». Mais on lui coupe alors la parole. Si bien qu’on ne sait pas ce qu’elle voulait ajouter. La seconde partie de la phrase, « ils appartiennent à l’État », vient d’un tweet, où cependant le tweeter avait bien distingué ce qui était de Mme Rossignol et ce qui était de lui. Mais de fil en aiguille, de tweet en tweet, l’ensemble a été attribué à Mme Rossignol, lui faisant tenir des propos qu’elle n’avait pas tenus.
Qu’est-ce que je retiens pour ma part de ces propos et de cet événement ?
« Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents » C’est vrai. Les enfants ne sont pas leur chose, leur objet, leur propriété. Les parents sont là pour protéger leurs enfants et les préparer à la vie en société. Les parents ont un rôle éducatif. Éduquer vient du latin « e-ducere », qui signifie « conduire hors de ». Hors du cocon familial. N’est-ce pas ce que disait déjà Jésus ? « L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme. »
Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. Ils n’appartiennent pas pour autant à l’État. Ce sont les régimes totalitaires qui ont cette conception, cherchant par tous les moyens à arracher les enfants à leurs familles, leurs racines, pour les modeler à leur guise.
Tous, nous adultes, nous avons la grave obligation d’élever les enfants. En premier lieu les parents, parce qu’ils leur ont donné la vie. La place des parents est primordiale et peut difficilement être remplacée. La famille est le premier lieu d’acquisition des manières de vivre ensemble dans le respect mutuel. L’école ensuite. Mais en appliquant ce principe que Jules Ferry exigeait de ses instituteurs ; Je le cite : « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu’où il vous est permis d’aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir : […] Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire. » On aimerait que ce principe soit aujourd’hui encore suivi…
Oui : aux parents, comme à tout adulte, comme à l’État lui-même, peut être rappelé ces paroles de Kalhil Gibran : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de la Vie qui a soif de vivre encore et encore. »
Et les paroles que nous prononçons ? Les paroles qui passent de tweet en tweet, à qui appartiennent-elles ? À celui qui les énonce ? À celui qui les entend et les colportent tout en les déformant ? Les paroles que nous prononçons, ne nous appartiennent plus. Mais elles ne devraient pas non plus appartenir à ceux qui les instrumentalisent. À chacun la responsabilité d’énoncer et de transmettre des paroles de vie. Les ragots, les mensonges, la désinformation n’ont rien d’éducatif. Vous vous souvenez du titre de ce film ? Attention les enfants regardent. Nous devrions y penser plus souvent.”
Et correspond tout à fait aux doctrines socialo communistes et nazies de la première moitié du XX éme siècle
Jacques
Bien compris et tout à fait juste. Les parents ont, par droit énoncé dans la déclaration des droits de l’Homme, la totale liberté d’éduquer leurs enfants dans les principes de leur religion -et ce n’est pas parce que certains veulent faire passer des religions pour des “dérives sectaires” que cela peut être violé-. La morale devrait être instruite en accord avec la famille et l’éducation nationale. La seule éducation que devrait apporter l’Etat par son éducation nationale c’est un enseignement qui permette à chaque individu de sa nation de pouvoir faire des choix censés qui ont une valeur pour la société dans laquelle il choisira de vivre et de prospérer. Aucune évaluation religieuse de quelques sorte que ce soit, une grande impartialité et une grande tolérance de la diversité. Chaque enseignant devrait dans son domaine être capable d’amener chaque élève au point où il comprend les outils qui lui sont donnés et qu’il sache s’en servir pour évaluer le plus correctement possible les actions qu’il va mettre en oeuvre pour lui, sa famille, sa nation et l’humanité dans sa vie. Aucune laïcité agressive et intolérante là-dedans ; aucune discrimination ni d’interdit sur le port d’un voile, d’une croix ou d’une kippa, seulement de l’enseignement pour être un homme libre et honnête. Effectivement, les nations qui ont tous les droits sur les enfants contre les droits de la famille ont la fâcheuse tendance à s’en servir comme chair à canon. C’est inadmissible. Aucune utopie là dedans. Jules Ferry et beaucoup de philosophe français ancrés à jamais dans notre esprit ont montré la voie.
Au delà de Mme Rossignol, Vincent Peillon, dans son livre « Une religion pour la République » montre que le moyen envisagé pour parvenir – croit-il – à ses fins, c’est de capturer la jeunesse. Et ceci, dès la petite enfance : “L’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches prè-républicaines”. Pour savoir ce que sont ces “attaches pré-républicaines”, il suffit d’observer les mesures mises en place par l’Education Nationale : l’école prend le pas sur les parents pour rompre le lien parents/enfant, de sorte que l’enfant devienne non pas l’enfant de ses parents, mais l’enfant de l’Ecole, donc l’enfant de la République.
Merci de cette mise au point bien humaine, et de ce fait profondément chrétienne ou vice-versa !
La nature a confié à l’affection des parents la responsabilité éducative de leurs enfants et il est bien normal que des parents aimant leurs enfants souhaitent leur proposer ce qu’ils estiment avoir de meilleur à offrir.
Il me semble que l’Etat ne peut pas disposer du même droit. Sa responsabilité première est d’assurer de bonnes conditions de transmission de savoirs – qu’on appelle Instruction publique.(C’est le principe de subsidiarité). Sa responsabilité éducative ne peut être que supplétive en cas de carence éducative des parents et uniquement par rapport aux valeurs fondatrices de la République : liberté, égalité et fraternité derrière lesquelles se cache la promotion de la dignité humaine et de son respect.
Le défaut de tout projet éducatif initié par un gouvernement (temporairement installé au pouvoir) sera d’écarter tous les autres et de prétendre qu’il est meilleur que les autres…
Saint Thomas d’Aquin :”L’Etat ne doit pas assurer les fonctions qui appartiennent en propre aux organismes secondaires.”
Léon XIII : “La société civile a été fondée pour protéger le droit naturel, et non pour l’anéantir… Que l’Etat protège donc les sociétés fondées selon ce droit ; qu’il ne s’immisce point dans leur gouvernement intérieur et ne touche point aux ressorts intimes qui lui donnent vie.” (Rerum Novarum)
Bonjour,
Bien entendu que les enfants de France appartiennent à l’état !…
Parce que depuis plus de deux siècles, on fait chanter nos têtes blondes et leurs parents
à tue-tête et à grand renfort de fanfare et de ZIM BOUM BOUM :
“ALLONS ZENFANTS DE LA PATRIIIEEE !…”
Et personne n’y a jamais rien trouvé à y redire.
“Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous,
et pour tous ceux qui n’ont pas recours à vous et plus spécialement pour la conversion des francs-maçons”.
(Prière du père Maximilien Kolbe, fondateur de la Milice de l’Immaculée).
“… cherchant par tous les moyens à arracher les enfants à leurs familles, leurs racines, pour les modeler à leur guise.” … vous parliez de m. Peillon ? – ah, non ! – les régimes totalitaires !… me voilà rassurée.
“Et correspond tout à fait aux doctrines socialo communistes et nazies de la première moitié du XX éme siècle
Jacques”
Il n’y a pas de doctrine nazie concernant les enfants. Le IIIe Reich ne peut pas se comparer au régime marxiste-léniniste de l’ex-URSS (komsomol, enfants devant dénoncer leurs parents “mauvais communistes”, etc…). Hitler combattait le bolchevisme, c’est-à-dire le communisme.