Jérôme Anciberro, rédacteur en chef de La Vie, ancien rédacteur en chef de Témoignage (très peu) chrétien, se demande sur Mgr Brunin a vraiment bien fait d’annuler la venue de l’idéologue Fabienne Brugère à une journée de formation des délégués diocésains à la pastorale :
“L’épiscopat a-t-il trop facilement cédé à un groupe de pression minoritaire dans l’Eglise ? Etait-il opportun de susciter cette discussion dans le cadre d’une journée de formation nationale ? La formation des délégués diocésains doit-elle se limiter à une révision de la doctrine catholique sans confrontation avec les courants de pensée contemporains ? Autant de questions qui, dans le sillage des débats des deux années qui viennent de s’écouler (mariage pour tous, théorie du genre…) ne vont pas manquer d’exciter les passions.”
Ce groupe de pression est-il vraiment minoritaire ? Les temps changent dans l’Eglise et le paysage des années 70 a laissé la place à celui des années 2000, avec une génération de catholique forgée par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, des papes qui ont demandé de ne pas avoir peur du monde moderne et qui ont encouragé les catholiques à ne pas avoir honte de leur foi. Les générations changent et si cela n’est pas encore suffisamment visible au sein de l’épiscopat (ni dans les journaux comme La Croix ou La Vie) cela devient visible au sein du laïcat engagé. C’est ce que La Croix et la Vie ne semblent pas avoir perçu. Et cette affaire donne encore des états d’âme au pitoyable François Vercelletto, sur Ouest-France.
Le père Louis-Marie Guitton écrit sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon :
“La rencontre nationale des DDPF (délégués diocésains à la pastorale des familles) a lieu cette année le 19 mars, jour de la fête de saint Joseph. Jusque là rien que de très normal : placer cette journée sous le signe du chef de la Sainte Famille est une excellente idée. Se retrouver et faire le point après une année très chargée en actualité familiale et en perspective de deux Synodes consacrés aux questions d’évangélisation de la famille, c’est même indispensable. En revanche, le programme proposé réserve quelques surprises. Y figure en bonne place la philosophe Fabienne Brugère, qui doit intervenir sur « la dimension sociale du soin de l’autre ». On ne peut imaginer qu’elle ait pu être invitée dans ce cadre, sans connaître les positions pour le moins radicales qu’elle défend.
Cette proche de Martine Aubry est en effet une spécialiste du care. Elle a développé une éthique de la sollicitude et prêche pour une nouvelle politique de l’individu. Il est évidemment toujours possible, voire souhaitable, de susciter des débats contradictoires où l’on peut découvrir et approfondir les positions adverses. Mais la rencontre annuelle des DDPF est-elle le lieu adapté pour subir l’exposé de celle qui revendique son « féminisme ordinaire », dans la lignée de celui de Carol Gilligan et de Judith Butler, selon elle « la grande philosophe du XXI° siècle », mais surtout chef de file des gender studies ? En effet, sa philosophie de la sollicitude s’inscrit et s’indexe, d’après elle, sur ce discours des gender studies. « Dans le système de domination masculine qui postule une complémentarité des genres, les sexes sont assignés à des tâches et à des places inchangeables. » Il est vrai qu’on ne peut pas lui reprocher de nier l’existence de théories liées au gender.
Fabienne Brugère est une grande admiratrice de Christiane Taubira, dont elle loue le courage et la hardiesse, défile volontiers avec Oser le féminisme… Mais pourquoi diable l’avoir invitée ? Avons-nous vraiment besoin d’écouter cette ardente « défenseure » du droit à l’avortement et chantre de la déconstruction… puisqu’il faut bien « sortir du marquage sexué de la sollicitude »? Devons-nous l’entendre nous expliquer qu’il est urgent pour les femmes de sortir de l’aliénation du maternage ? Doit-elle nous apprendre comment se bâtit une nouvelle éthique féministe, libérée des présupposés hérités du christianisme ? Mais n’avons-nous pas eu assez de débats douloureux cette année ? L’urgence n’est-elle pas l’annonce à frais nouveau de l’Évangile de la Famille ?
Une feuille de route a pourtant été récemment été donnée par le Pape : « Nous chercherons à approfondir la théologie de la famille et la pastorale que nous devons mettre en œuvre dans les conditions actuelles… Il nous est demandé de mettre en évidence le lumineux plan de Dieu sur la famille et d’aider les conjoints à le vivre avec joie dans leur existence. » Construire plutôt que déconstruire, éclairer le chemin des familles et affermir les époux dans leur vocation plutôt qu’entrer dans le trouble du genre !
Alors que la famille est malmenée et qu’elle fait l’objet d’attaques particulièrement violentes, n’aurions-nous pas plus besoin de nous enrichir mutuellement sur nos expériences d’évangélisation de la famille ou d’approfondir ensemble le message lumineux de l’Église sur ce thème ? Fabienne Brugère prépare les armes idéologiques qui servent à combattre l’anthropologie chrétienne ; elle n’a sans doute pas sa place dans une journée de formation sur la famille… Nos évêques de France se sont engagés généreusement cette année dans la défense de ce patrimoine commun et précieux de la famille. A l’heure où le Pape François se dit favorable à l’exercice d’une vraie subsidiarité dans l’Église, il est à craindre que les vieux démons du gallicanisme ne soient pas tout à fait morts. Les « services ou commissions », fussent-elles nationales, ne sont pas « l’Église de France ». Quand nous mettrons-nous à travailler sur les vraies questions plutôt que de nous mettre à la remorque d’idéologies qui ont déjà montré leurs limites et leur nocivité ? Prions intensément l’Esprit Saint, comme le demande le Pape François aux familles, pour qu’en acceptant de sortir résolument de nos singularismes français, nous nous mettions à l’écoute de Pierre et de la tradition vivante de l’Église, biblique, patristique et magistérielle !”
Comme quoi le “groupe de pression minoritaire dans l’Eglise” n’est pas sans raison d’être ni efficacité. On s’en réjouit avec lui et on le félicite bien fort !
Voilà un épisode qui illustre de manière flagrante qu’il y a dans l’Église qui est en France des incohérences graves. Or l’incohérence n’a pas sa place dans l’Église. Une Église incohérente est une Église qui fait fausse route.
Il est incontestable que Mme Brugère partage l’idéologie du gender puisqu’elle se montre proche des idées de Judith Butler, idéologie qui professe qu’il n’y a pas de différence entre l’homme et la femme autre qu’artificiellement promue par la société, ce qui est contraire non seulement à la foi mais aussi à la raison car contraire à l’expérience.
Or il est incontestable aussi qu’on ne peut confier une mission de formation des délégués diocésains à une personne touchée par des conceptions contraires à la foi et à la raison, car former veut nécessairement dire transmettre, pour une part au moins, ses idées, ici en l’occurrence des idées contraires à la foi et à la raison.
Donc il est incontestable qu’il ne convient pas de choisir Mme Brugère pour cette session de formation.
Dès lors, si un responsable qui se dit respectueux de la foi maintient que le choix de Mme Brugère pour la session de formation était bon et regrette son retrait, il se met dans l’incohérence.
Je suis bien d’accord avec le Père Guitton ci-dessus, et aussi avec Augustin, qui a répondu longuement sur l’autre post intitulé « Fabienne Brugère annulée : La Croix mange son journal ». Il faut en finir dans l’Église avec la complaisance vis-à-vis de l’erreur. La Conférence des évêques de France doit comprendre qu’elle ne peut plus tergiverser face à cette exigence de rompre avec ce courant mondain infiltré dans l’Église qui consiste à s’affranchir de l’exigence de cohérence, en pratique de respect de la raison que Dieu a placée en chaque homme et sans laquelle aucune communication n’est possible et donc aucune paix sociale n’est possible. Cela devient urgent, l’affaire Brugère en offre l’occasion. Il faut la saisir.
“Incohérences graves”, vous êtes bien gentil.
C’est de la contestation d’arrière-garde qui se croit d’avant-garde !
En fait, ils n’ont plus l’esprit de l’Eglise Catholique, ils sont déjà hérétiques, schismatiques, ipso facto : ils trahissent le Christ et son message : il suffit de relire les Evangiles pour voir la contradiction flagrante.
Quant à ceux qui ne croient pas au Diable ou lui déroulent le tapis rouge, ils oublient cette parole de Baudelaire :
“La plus grande ruse du Diable est de faire croire qu’il n’existe pas”.
On voit le résultat : les actes démoniaques, mortifères, assassins de l’âme (2de mort) et du corps (1ère mort dont parle N.S. Jésus-Christ), ou actes sacrilèges, blasphématoires sont bien là pour rappeler son existence.
A part ce rappel, je partage les commentaires qui voient lucidement la situation et indiquent les voies d’espérance à suivre.
Il semble que les jeunes catholiques actuels choisissent d’entrer délibérément en résistance contre toutes les idéologies modernes de déconstruction de la famille. Et c’est tant mieux. Puissent nos évêques ne pas mollir et se montrer courageux en proclamant leur foi qui ne se négocie pas.
Pour La Croix comme pour La Vie, qui n’ose plus se dire “catholique”, c’est pareil. Ces deux titres ne me paraissent pas mériter la caution tacite de l’Épiscopat. Il semble imprudent que l’Eglise de France ne clarifie pas sa position, au risque que le message de l’Évangile continue d’être dévoyé sous couvert d’ouverture, d’écoute de l’autre, en fait du relativisme contre lequel Benoit XVI nous a fermement prévenu. Mais on peut craindre que la CEF ne soit partagée sur ce point.
Voilà un épisode qui illustre de manière flagrante une incohérence grave. Or l’incohérence n’a pas sa place dans l’Église.
Il est incontestable que Mme Brugère partage l’idéologie du gender puisqu’elle se montre proche des idées de Judith Butler, idéologie qui professe qu’il n’y a pas de différence entre l’homme et la femme autre qu’artificiellement promue par la société, ce qui est contraire non seulement à la foi mais aussi à la raison car contraire à l’expérience.
Or il est incontestable aussi qu’on ne peut confier une mission de formation des délégués diocésains à une personne touchée par des conceptions contraires à la foi et à la raison, car former veut nécessairement dire transmettre, pour une part au moins, ses idées, ici en l’occurrence des idées contraires à la foi et à la raison.
Donc il est incontestable qu’il ne convient pas de choisir Mme Brugère pour cette session de formation.
Dès lors, si un responsable qui se dit respectueux de la foi maintient que le choix de Mme Brugère pour la session de formation était bon et regrette son retrait, il se met dans l’incohérence.
Il faut en finir avec la complaisance vis-à-vis de l’erreur. Sans le respect de la raison, aucune communication n’est possible et donc aucune paix sociale n’est possible. Cela devient urgent de progresser radicalement sur ce plan. L’affaire Brugère en offre l’occasion. Il faut la saisir.
“La Vie” n’est plus ni catholique ni illustrée. Ce journal devrait être bientôt intitulé : “La Mort” afin que ses scribouillards réfléchissent quelque peu sur les conséquences de la publication d’articles funestes pour les âmes après la mort.
Marthe ROBIN a bien prophétisé quand elle a dit: ” L’Eglise sera sauvée par les laïcs!” et nous sommes dans un état encore plus désastreux que celui dans lequel était la France en 1947, lorsque le Père FINET est entré épouvanté, lui disant : “La France est perdue!” “Non”, lui répondit-elle, “elle sera sauvée par la prière des enfants!” et ce furent les apparitions de l’Île-Bouchard… Prions ces enfants, maintenant tous près de Dieu, de nous en trouver d’autres qui prient et soient instruits comme eux pour ce faire. Malheureusement, la catéchèse (si on peut encore l’appeler ainsi) est un désastre et les enfants (j’en passe) sont même invités souvent à faire bande à part durant la messe, ce qui la leur fait manquer. Lire au moins, si vous le trouvez encore le livre de Marc DEM: “Evêques français, qu’avez-vous fait du catéchisme? Ed. La Table ronde.
Si le message de La Salette dit que “Rome perdra la foi” l’échelle est encore bien autre et le piège encore plus subtil pour que si peu de personnes ne s’en aperçoivent.
D’ailleurs, protester, défiler, raisonner ne sert à rien, puisque ce sont les forces préternaturelles qui agissent et manipulent les hommes et les manipulateurs eux-mêmes les F.M., tous aveugles sur le chemin de l’enfer… Le jeûne et la prière donc sont les remèdes de toujours… sinon, ce qu’ont subi Sodome et Gomorrhe n’était qu’une petite répétition.
Guerre nucléaire, maladie des Morgellons, puce RFID, le N.O.M. le Nouvel Ordre Mondial NOM satanique mais qui, fort heureusement n’est pas au dessus du NOM de Dieu.
Bel exposé du Père Guitton. Expliquer le care, le soin des autres ce n’est pas expliquer pourquoi il faut le faire. Si la philosophie contemporaine en était capable, on aurait évité les problèmes de société et les nombreux défilés de protestation
La Croix, la Vie, le CCFD, Le secours dit catholique, tout ça est à jeter aux orties. Les évêques feraient bien de nettoyer les écuries d’Augias et d’arrêter de faire des quêtes pour la presse pseudo-catholique et ces organismes qui n’ont que le nom de catholique mais qui sont l’anti-chambre du socialisme. Il existe suffisamment de vrais journaux catholiques et des associations vraiment catholiques pour donner car on sait où va l’argent mais surement pas à du planning familial dans les pays en voie de développement.
Si Brugère veut une tribune, elle n’a qu’à accepter un disputatio sérieux, suffisamment long pour traiter de façon contradictoire tous les points de la théorie fumeuse du gender (les LGBT qui veulent pervertir la bonne nature humaine des petits dès 6 ans), de la libre disposition du corps de la femme (l’avortement jusqu’à l’infanticide), etc
avec face à elle des tenants de la pensée catholique, le tout retransmis en video comme aux assemblées.
Et tous les évêques qui ne signeraient pas une déclaration conforme à la foi catholique on les envoie en retraite.
Je réponds à Berna. Je crois que sur le fond, nous sommes bien d’accord. Je vois d’ailleurs qu’au plan pratique, vous partagez ma conclusion sur ce qu’il faut faire, se mettre tous ensemble, ceux qui ont gardé un esprit droit et honnête, pour ouvrir les yeux de la CEF sur la faute de l’incohérence, laquelle ouvre la voie à la destruction de tout.
Votre première réaction, en lisant mon post, a été de trouver que j’étais bien gentil en parlant seulement d’incohérence. Je comprends votre réaction, car en objectivant ainsi les choses on éloigne la dimension morale de la chose et c’est bien.
Ce qui est utile et opératoire, c’est de pointer l’incohérence comme telle, car celle-ci est observable au travers du simple constat de la transgression des lois naturelles du raisonnement, en pratique les bons vieux principes universels d’identité (une chose est ce qu’elle est) et de non-contradiction (on ne peut pas dire en même temps une chose et son contraire), à quoi bien sûr il faut ajouter le respect des faits (qui rejoint les précédents en ce que le réel ne doit pas être contredit). Quand l’incohérence de l’interlocuteur est pleinement soulignée, celui-ci ne peut que capituler et reconnaître qu’il s’est trompé, ou alors soutenir que les lois universelles du raisonnement ne sont pertinentes que dans le domaine scientifique, ce qui est évidemment indéfendable.
Dans ce monde de déraison qu’est devenu le nôtre, déraison qui est entrée carrément dans notre Église, au niveau même de ses autorités, la voie que nous devons suivre avec fermeté, est celle d’acculer, sur chaque erreur manifeste, à une véritable « disputatio », à l’issue de laquelle l’interlocuteur sera donc à chaque fois conduit, comme indiqué ci-dessus, à l’alternative : soit reconnaître honorablement son erreur, soit soutenir indignement que la raison commune n’est pas un instrument pertinent. Cette dernière position est inacceptable en Église, car la raison est un moyen naturel de discernement que le Créateur a déposé en chaque homme, les autorités ecclésiales ne peuvent pas le nier même si, influencées par le monde, elles tendent à cette négation presque, peut-être, sans s’en rendre compte.
Si nous insistons, avec autant de respect que d’opiniâtreté, les autorités ecclésiales ne pourront tenir sur cette ligne de défense erronée. C’est cette ligne de défense erronée qu’il faut absolument faire tomber. Autrement dit, il faut tout simplement rappeler le DEVOIR DE RAISON, c’est-à-dire de cohérence, cher à saint Paul et à la Tradition de l’Église.
Aujourd’hui, le grand enjeu est là pour notre Église. Il y a dans l’Église un combat à mener pour la reconnaissance de la pertinence des lois universelles de la raison commune. Cette négation de la raison, prenons-en conscience, est L’ERREUR LA PLUS REDOUTABLE DE TOUTES, car elle s’applique à la destruction de toutes les vérités et, en fait, à la destruction de l’homme lui-même que le Créateur a fait à son image et à sa ressemblance. Sans la raison, il n’est plus de langage, il n’est plus de dialogue, l’homme devient un animal, livré à ses pulsions, et tout autant, livré, pieds et poings liés, à tout pouvoir dictatorial qui voudra s’imposer.