L’évêque du Mans raconte :
“Pour moi, c’était important d’y aller. Je me devais de rendre visite au Père Grégoire Cador, prêtre « fidei donum » du diocèse à Tokombéré depuis plus de 20 ans et à Christian Aurenche, prêtre là-bas depuis 40 ans, médecin et fondateur de l’hôpital. J’ai eu le sentiment d’être attendu, d’arriver dans un lieu où les personnes ont besoin de sentir que l’Église hors du Cameroun et l’Église universelle les soutient, qu’ils ne sont pas seuls. Les chrétiens du nord Cameroun, à la frontière du Nigéria, sont dans une situation d’insécurité et en plein trouble de guerre civile. J’ai été accueilli par des personnes heureuses que quelqu’un de l’extérieur vienne à eux. Ils l’ont témoigné par leur joie de m’accueillir et leur joie de me montrer ce qu’ils font.”
“C’est une région pauvre où l’Évangélisation a commencé il y a à peine 50 ans, avec un prêtre camerounais venu de Yaoundé, Baba Simon, un des premiers prêtres autochtones, qui a demandé lui-même à venir dans cette région. Il est arrivé au milieu d’une population à la fois musulmane, pour quelques-uns, mais avec une majorité de religion traditionnelle vivant dans une pauvreté extrême. Aujourd’hui encore l’habitat a peu changé. C’était une population attachante qui croyait déjà au Dieu unique, avec une religion à base de sacrifices, un peu comme dans l’Ancien Testament, si bien que beaucoup ont reconnu dans le Christianisme la réponse à leur sacrifice et une continuité.”
“le Père Grégoire est le postulateur du procès en béatification de Baba Simon qui s’est ouvert il y a quelques années. Baba Simon, c’est-à-dire le Père Simon, est une figure qui a fondé la paroisse de Tokombéré, qui marqué cette région et est devenu une référence. Il est mort il y a 20 ans seulement : beaucoup de chrétiens actuels l’ont bien connu. Les chrétiens ont développé une évangélisation à partir de la dignité de tout homme : tout est bâti à partir de la promotion de la personne humaine, quelle que soit sa religion. En Afrique, on n’est pas dans l’idéologie comme chez nous. Il y a une cohérence immédiate entre la prière, la vie religieuse, le fait d’être chrétien et la promotion humaine. Ce n’est pas l’un avant l’autre, mais l’un à la base de l’autre. J’ai visité, entre autre, un hôpital dont la visée est de soigner les plus pauvres, une belle réalisation mais avec des moyens très limités et en même temps de vraies compétences. Ils ont construit également une Maison du paysan que j’ai visitée et qui m’a impressionné. Il s’agit d’aider à former des petits agriculteurs, en les aidant à améliorer les techniques traditionnelles. L’idée n’est pas de produire pour produire mais d’apprendre. Tout cela s’est construit à partir de la communauté chrétienne.”
“Sur un plan plus religieux, il y a trois prêtres, deux français et un africain, pour un territoire immense. Il y a le problème des distances, des pistes : les déplacements sont très longs en voiture et souvent parcourus à pied. Les communautés chrétiennes sont réparties sur tout le territoire et qu’il n’y a pas de prêtres à demeure présent en continu. Et pourtant il y a une vie chrétienne forte. Le système africain est basé en fait sur les catéchistes, c’est-à-dire des responsables de l’animation de la vie chrétienne dans une communauté. Ils se réunissent une fois par semaine, tous les samedis matin, après deux ou trois heure de marche pour certains, sans repas prévu et ils repartent après. Ils viennent préparer ensemble la semaine, les activités, avec des choses simples mais vues ensemble, depuis des années. Beaucoup ne savent ni lire ni écrire et donc tout se fait de mémoire. Il y a ainsi toute une vie qui se développe, simple mais dynamique.”
“Deux choses me semblent essentielles : la première est que nous devons apprendre à vivre de manière plus sobre. Là-bas, les personnes vivent avec peu de moyens, elles vivent de peu de choses. Elles ne sont pas malheureuses. Au milieu d’un habitat simple et sobre, que nous qualifions de pauvre, hommes et femmes, aux tenues soignées et colorées, expriment une grande joie, une dignité. Nous devons apprendre à vivre plus simplement car nous nous créons des besoins. La deuxième chose que je retiens, c’est le courage des chrétiens. J’ai été dans une communauté au bord de la frontière, dans une zone très insécurisée, où nous pouvions entendre les tirs de fusils de l’autre côté. Des groupes de fanatiques musulmans passent souvent dans les quartiers et exercent une forme de pression pour que les occidentaux et les chrétiens s’en aillent. Les chrétiens me disent qu’ils doivent rester, sinon qui sera facteur de paix ? Qui proposera autre chose ? Il faut tenir dans le témoignage et la fidélité de la vie chrétienne dans un monde très insécurisé et très hostile sans se protéger. Là aussi nous avons quelque chose à apprendre. Je suis impressionné et touché par les prêtres que j’ai vu, entre autres, les pères Grégoire et Christian, qui se sont donnés à ces gens depuis des années et qui, en réalité, sont prêts à donner leur vie.”
Quelle leçon d’abnégation encouragée par la foi.
Je vais prier pour eux avant de m’endormir.
Si l’écrit est bien celui de Mgr Le Saux, son niveau rédactionnel est semblable à une rédaction d’une élève de 4ème et encore…
Quant au témoignage, un responsable d’ONG aurait fait mieux. C’est de la bouillie pour chat conciliaire …
C’est certes bien d’admirer le courage des chrétiens du Cameroun. Mais on aimerait que Mgr Le Saux admire aussi le courage des chrétiens qui en France défendent le bien commun et les enfants en s’engageant dans le combat contre les lois sociétales indignes et cela en prenant des risques et en subissant des coups. Voir en particulier le courage des trois jeunes : Bernard Bus qui a subi la prison, Anna qui a résisté aux tentations et aux pressions policières, et aujourd’hui le jeune lyonnais condamné à six mois de prison.
La sollicitude en elle-même fort justifiée envers les chrétiens qui sont au loin fait ressentir d’autant plus, par contraste, le silence de nos pasteurs vis-à-vis de ce qui se passe à leur porte.
Et nous, les fidèles, faisons-nous tout ce qu’il faut pour interpeller nos évêques ? Nous avons besoin d’eux, de leur soutien et de leurs encouragements. Les enfants sans défense ont besoin de leur protection. Non à la privation de père ou de mère, non à l’ABCD de l’égalité qui n’est que paravent à la théorie du genre.
A ce propos du gender, d’ailleurs, le texte de février 2014 du Secrétaire général de l’enseignement catholique est pernicieux, car tout en affichant une opposition de façade à la théorie du genre, il ignore que dans la pratique, comme en témoignent différents scandales ayant éclaté dans les semaines passées, de nombreuses actions sont conduites dans les établissements scolaires y compris catholiques, qui relèvent bel et bien de cette théorie. Qui plus est, il invite à faire confiance aux directions et aux équipes éducatives alors que celles-ci sont placées en dépendance du ministre de l’Education nationale et de ses orientations idéologiques auxquelles le Secrétaire général ne se montre guère enclin à résister. Mais la confiance n’est pas une valeur en soi, si elle est mal placée, c’est une catastrophe !
Nous comptons sur les autorités ecclésiales pour reconnaître l’honneur et soutenir le courage de ceux qui combattent pacifiquement pour la défense du bien commun et des générations futures ainsi que pour exprimer leur compassion à l’égard de ceux qui tombent sous les coups de la violence et de l’injustice.