Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, président du Conseil « famille et société » de la Conférence des évêques de France, explique à La Croix ce que doit apporter le report de la loi sur la famille :
“Ce retrait est une bonne nouvelle. Le délai supplémentaire accordé à cette occasion doit vraiment être l’occasion d’une consultation réelle dans la société française. Le gouvernement a compris qu’il faut prendre du temps pour agir dans le domaine familial. La question de la famille ne peut être prise à la légère. C’est la cellule de base – vitale – pour la société.
Par conséquent, ce report doit libérer le gouvernement des différents groupes de pression. Il doit prendre le temps de définir ce qu’est une politique familiale. La famille est trop précieuse pour être l’objet de revendications subjectives et particularistes. On ne peut légiférer dans ce domaine sans avoir pour objectif le bien commun. Un gouvernement doit se dégager de la pression des lobbys pour envisager la famille dans une perspective du bien commun. Il ne peut se plier à la loi du plus fort.”
“L’Église ne s’oppose pas au fait même qu’il y ait un projet de loi sur la famille. Mais ce texte précis provoquait un malaise. Il était annoncé mais avait été préparé de façon insatisfaisante. Il avait pour but d’offrir un cadre législatif à des situations complexes et particulières, voire douloureuses, comme le statut du beau parent, l’accès aux origines, la filiation… Mais derrière ces mesures globales, on ne percevait aucune cohérence. La famille mérite mieux qu’un patchwork de mesures législatives qui risquent d’être les résultats de pression exercées par des groupes défendant des intérêts particuliers et parfois contradictoires. Par ailleurs, même si la PMA ne figurait pas dans le texte initial, il était à craindre qu’elle soit introduite par le biais d’amendements. Les tergiversations et les déclarations contradictoires des différents ministres, lundi 3 février, ont montré que ces craintes n’étaient pas infondées.”
“La loi sur la famille doit être une émanation d’une politique familiale qui soit ouverte, généreuse, offrant les conditions pour la famille de remplir sa vocation. Le gouvernement doit développer une vision globale de la famille, et ne pas se contenter de colmater les brèches. Il est absolument nécessaire que les auteurs de la loi consultent l’Église. Les manifestations de dimanche dernier ont démontré l’importance des craintes de beaucoup de nos concitoyens. Ils réclament que la famille soit respectée dans sa vocation sociale. On ne joue pas avec la famille. En disant cela, l’Église n’est pas en train de défendre une posture confessionnelle, mais a le souci de l’épanouissement de l’homme et d’une société qui soit harmonieuse. Et la famille est au cœur de ce dispositif qui garantit une stabilité éducative pour les jeunes et qui forme au vivre-ensemble.”
Merci Mgr ! Très bien dit ! C’est très clair.
J’admire le sens de la “diplomatie” et du “compromis politique” de ce texte.
De la vraie real-politik.
On peut toujours espérer être écouté par ce gouvernement “laïque agressif” activement anti-catholique, anti-famille, anti-liberté.
Ils ont gouté du sang, ils en reveulent.
Le gouvernement veut l’arrêt des manifestations, mais non le retrait de la loi. Après des élections qui leur seraient favorables ,la loi sera votée comme le fut la loi sur le mariage pour tous. Il compte sur N Belkacem pour endormir les Français