A l’occasion des 25 ans de la Fraternité Saint-Pierre, La Nef (décembre 2013) a interviewé l’abbé Vincent Ribeton, supérieur du District de France.
Il y évoque notamment la fondation de la Fraternité Saint-Pierre, rappelant ainsi que ces fondateurs ont beaucoup reçu de la Fraternité Saint Pie X et de son supérieur Mgr Lefebvre tout en posant un acte de fidélité au Siège de Pierre lors des sacres de 1988.
Que retenez-vous du lien originel des membres fondateurs avec la Fraternité Saint-Pie X dont ils sont issus, quelle leçon avez-vous tiré de cette dramatique rupture avec Rome ? Pour les jeunes actuels, que représente Mgr Lefebvre, ont-ils le sentiment encore d’un lien lointain avec la Fraternité Saint-Pie X ?
Mgr Marcel Lefebvre a transmis à nos fondateurs une formation solide dans un contexte de crise de l’Église qui brouillait les repères et conduisait les catholiques à une grande perplexité. Mgr Lefebvre a voulu transmettre ce qu’il avait reçu, nos fondateurs lui doivent énormément ; mais il y avait une contradiction en 1988 à vouloir défendre la Tradition de l’Église en sacrant quatre évêques contre la volonté du pape. Cela contredisait la Tradition elle-même. On sait que Mgr Lefebvre fut hésitant, puisqu’il signa d’abord le protocole d’accord du 5 mai 1988. Il ne voulait pas fonder une Église autocéphale, mais les sacres exposaient à ce risque. D’où l’urgence aujourd’hui pour la Fraternité Saint-Pie X de saisir la main du pape. Nous gardons l’espérance d’une réconciliation, que le Saint-Père nous demande d’ailleurs de servir. Nous y sommes d’autant plus attentifs que nous savons avoir une dette filiale envers Mgr Lefebvre.
Qu’est-ce qui vous a plus particulièrement marqué durant ces 25 années de la FSSP ?
Ce qui me frappe le plus est que nos apostolats ont attiré un grand nombre de fidèles qui ne connaissaient rien jusque-là de la liturgie traditionnelle. Cela manifeste le caractère missionnaire de cette liturgie qui demeure propre à toucher les âmes et à transformer les cœurs. On aurait pu penser que le motu proprio du 2 juillet 1988 était donné pour quelques nostalgiques ou qu’il ouvrait une « parenthèse miséricordieuse ». Mais en réalité, à la faveur du motu proprio, des catholiques souvent très jeunes ont découvert un trésor qu’ils ignoraient et dont ils se sont emparés pour leur sanctification. Le second motu proprio, celui de Benoît XVI en 2007, Summorum Pontificum, a pour ainsi dire validé ce processus en affirmant le plein droit de cité de la forme extraordinaire du rit romain dans l’Église, et la légitimité pour tout catholique romain de vouloir y puiser. D’un motu proprio à l’autre, le cadre de célébration de la messe traditionnelle s’est considérablement élargi. Cela offre un champ missionnaire à nos prêtres très important pour l’avenir.
L’abbé Ribeton donne également quelques éléments sur les développements actuels de la FSSP en France et dans le monde.
La Nef
2 cour des Coulons
78810 Feucherolles
http://www.lanef.net
Tous les ingrédients sont là pour une réconciliation franche et définitive. Manque l’humilité de chacun et de tous pour des retrouvailles en toute simplicité.
Merci, Monsieur l’Abbé, pour ces justes paroles de reconnaissance envers Mgr Lefebvre dont on reconnaitra, un jour, combien son action fut prophétique pour l’avenir de l’Église.
“Deo gratias !”
Mais souvenons nous : de même qu’il y a des “Uniates” QUE parce qu’il y a des Eglises orientales orthodoxes, que Rome s’est résolue à accorder des facilités pour la célébration de son rite tridentin, QUE parce que quelques uns le célèbrent en dehors de toute autorisation formelle et de toute concertation.
Aussi, est-on en droit de reconnaitre que les “Motu proprio” romains sont la conséquence directe de l’existence de la “dissidence” héritée de Mgr. Lefèvre, à laquelle … on les doit !.