L’éditeur catholique Herder vient de faire paraître le 5ème volume des Œuvres complètes (Sämtliche Werke) – qui en comprendront 24 – du prêtre et théologien Hans Küng, 88 ans, intitulé Unfehlbarkeit (infaillibilité). L’auteur vient d’en adresser un exemplaire au Souverain Pontife, accompagné d’un « appel urgent au pape François pour qu’il permette d’ouvrir un débat impartial sur l’infaillibilité du pape et des évêques », appel qui vient d’être publié simultanément dans deux organes catholiques “progressistes” de langue anglaise, le National Catholique Reporter des États-Unis et The Tablet d’Angleterre. Voici la traduction du texte de l’appel du théologien.
« Acceptez cette documentation complète et permettez un débat libre, sans préjugés et ouvert dans notre église sur toutes les questions non résolues ou étouffées qui sont liées au dogme de l’infaillibilité. Ainsi, l’héritage problématique du Vatican depuis 150 ans pourrait être affronté avec honnêteté et ajusté conformément à la sainte Écriture et à la tradition œcuménique. Ce n’est pas un relativisme trivial qui mine le fondement éthique de l’Église et de la société. Mais ce n’est pas non plus un dogmatisme impitoyable et abrutissant ne jurant que par la lettre qui empêche un renouvellement complet de la vie et de l’enseignement de l’Église, et bloque des progrès sérieux dans l’œcuménisme. Et il ne s’agit certainement pas de moi voulant, à titre personnel, avoir raison. C’est le bien-être de l’Église et celui de l’œcuménisme qui sont en jeu.
Je suis tout a fait conscient du fait que l’appel que je vous lance, à vous qui “vivez au milieu des loups” comme un bon connaisseur du Vatican l’a récemment signalé, pourrait ne pas être opportun. Toutefois, dans votre discours de Noël du 21 décembre 2015, confronté aux maladies de la curie et même aux scandales, vous avez confirmé votre volonté de réforme : “Il semble juste d’affirmer que cela a été – et le sera toujours – l’objet d’une sincère réflexion et de mesures déterminantes. La réforme ira de l’avant avec détermination, lucidité et résolution, parce que Ecclesia semper reformanda.”
Je ne voudrais pas susciter de manière irréaliste les espoirs de beaucoup dans notre église. La question de l’infaillibilité ne peut pas être résolue du jour au lendemain dans notre Église. Heureusement, vous [pape François] êtes plus jeune que moi de près de dix ans et j’ai bon espoir que vous me survivrez. En outre, vous comprendrez certainement que comme théologien arrivant à ses derniers jours, soutenu par la profonde affection que je porte à votre personne et à votre tâche pastorale, je souhaitais vous adresser cette requête à temps pour un débat libre et sérieux sur l’infaillibilité qui est bien étayée dans le volume que vous avez sous la main : non in destructionem, sed in aedificationem ecclesiae, “non pour détruire mais pour construire l’Église”. À titre personnel, ce serait la réalisation d’un espoir que je n’ai jamais abandonné. »
Küng n’est plus chrétien depuis belle lurette
Beaucoup ignorent que Hans Küng, l’extravagant agitateur plus ou moins théologien est en fait un prêtre. Voici une très rare photo de lui portant l’habit clérical alors qu’il était très jeune
« Cela fait au moins dix ans que cet homme répète sans cesse la même chose. La seule chose qui a changé c’est que son ton est de plus en plus polémique. En réalité, depuis la publication de son livre “Etre chrétien”, Hans Küng n’est plus chrétien. »
Vous voulez dire qu’il n’est plus catholique.
« Non, il n’est plus chrétien. Il suffit de lire ses derniers livres, même le tout dernier dans lequel il parle des autres religions. Kung n’est plus chrétien. Pour lui, Jésus n’était rien d’autre qu’un prophète et le problème se réduit à une discussion pour savoir s’il a été un prophète plus grand que le Bouddha, que Confucius ou que Mahomet. Ce n’est pas par hasard que l’Ayatollah Khomeini l’a invité en Iran pour donner des conférences dans lesquelles il a répété qu’il n’y avait qu’un seul Dieu et de nombreux prophètes. Désormais, pour lui – et il le dit d’ailleurs clairement dans son livre qui n’a pas encore été traduit en italien – le christianisme n’est qu’une voie de salut parmi d’autres. »
S’il en est vraiment ainsi, il est inutile de s’attarder sur ce « dialogue » qu’il réclame à grand cris avec la hiérarchie catholique.
« Küng a lui-même choisi de sortir de l’Eglise, il n’a plus donc rien à dire aux évêques. En réalité, il n’a même plus rien à dire à personne, à commencer par les protestants. En effet, depuis que son institut de théologie œcuménique a perdu la reconnaissance officielle de l’Eglise catholique, Küng ne représente plus que lui-même. Peut-être est-ce justement également à cause de la situation dans laquelle il se trouve qu’il a déplacé son discours de l’œcuménisme entre chrétiens vers l’œcuménisme avec les religions non chrétiennes. »
Et pourtant on a l’impression qu’il continue à exercer une certaine influence : la plupart des grands quotidiens des pays riches ont consacré plusieurs pages à son réquisitoire contre le Pape et contre Ratzinger.
Hans Urs von Balthasar
« Il représente la pensée d’une certaine intelligentsia mais avec de moins en moins de poids. Il a perdu de l’influence en Allemagne et il n’est plus que rarement invité à des conférences, surtout dans les universités. C’est la raison pour laquelle il voyage à l’étranger : il a la réputation d’être un bon orateur et surtout, d’être un ennemi de Rome. Ce statut lui attire de nombreuses sympathies dans certains milieux. »
La virulence de son attaque contre l’actuel préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a même surpris ceux qui étaient au courant de ses relations tendues avec le professeur Ratzinger lorsqu’ils enseignaient tous les deux à Tübingen.
« Je crois qu’il est également exaspéré par sa perte d’audience. Par ailleurs, il ment lorsqu’il accuse Ratzinger d’avoir changé depuis qu’il “a fait carrière” comme il dit. Je connais Ratzinger depuis le début et il a toujours été pareil, il a toujours pensé pareil. En tout cas, ce n’est pas Ratzinger mais Küng qui attaque Vatican II en le jugeant encore “clérical”, étroit, insuffisant et qui réclame un Vatican III. Ratzinger est fidèle au concile comme vous le démontrez dans votre “Entretien sur la Foi”. »
Ratzinger a raison sur toute la ligne
L’édition allemande n’est disponible que depuis quelques semaines. Vous l’avez déjà lue ?
Le professeur Ratzinger
« Bien sûr que je l’ai lue. Ce que j’en pense ? Il n’y a pas grand-chose à en dire : Ratzinger a raison. Certains considèrent comme étant du pessimisme ce qui n’est en fait que du réalisme : ceux qui ont le courage de la vérité doivent bien le reconnaître. Personne ne parle jamais de cette immense et épouvantable défection de prêtres et de sœurs qui sont partis et qui continuent à s’en aller par milliers. »
Donc, vous vous reconnaissez dans la lecture que fait Ratzinger de ces vingt dernières années ?
« On peut se demander si ce qui est arrivé a été causé par le Concile (et Ratzinger l’exclut) ou si les conditions qui ont provoqué le déchaînement de la crise étaient déjà présentes auparavant. Il est évident que Jean XXIII (le vrai, pas le personnage mythique qu’on a fait de lui après sa mort) ne s’attendait pas à ce que les choses se déroulent de cette façon. »
« On ne peut nier que la Déclaration sur la liberté religieuse ne dise matériellement autre chose que le Syllabus de 1864 et même à peu près le contraire »
(Y. Congar, La crise de l’Église et Mgr Lefebvre, le Cerf 1977, p. 54 ; cf. Essais œcuméniques, p. 85. Le Syllabus est un recueil de propositions condamnées publié par Pie IX.)
« si l’on cherche un diagnostic global du texte, on pourrait dire qu’il est, en liaison avec
les textes sur la liberté religieuse et sur les religions dans le monde, une révision du
Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-Syllabus (…) Ce texte joue le rôle d’un contre-
Syllabus, dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle
de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789 »
(Ratzinger au sujet de Gaudium et spes Cal. Ratzinger, Principes de théologie catholique, Tequi 1985, p. 426-427.)
Bravo !
Enfin quelqu’un qui malgré les courbettes confronte le pape de remettre en question son infaillibilité.
Pour reprendre les mots du texte : vous qui “vivez au milieu des loups” , j’aimerais modifier quelque peu la citation pour rappeler le titre d’un film célèbre : “il danse avec les loups” ……..
C’est un appel particulier que de demander au dictateur de remettre en question l’idéologie sur laquelle est fondée sa dictature.
Nous voyons bien, ici, toute l’excellence et la bonté de Saint Alphonse …
«Volontà del Papa, volontà di Dio !» La volonté du Pape EST la volonté de Dieu !
(Saint Alphonse de Liguori, (1696-1788) Docteur de l’Eglise)
.. sa soumission parfaite à l’autorité (légitime) voulue par Dieu et tenue de Lui !!!
La doctrine catholique nous enseigne :
Catholicus non est, qui cum Romana Ecclesia in fidei doctrina discordat
Saint Alphonse nous confirme :
«Cependant, si Dieu permettait qu’un pape devienne notoirement hérétique et rebelle, il cesserait par le fait même d’être pape, et le Siège Apostolique serait vacant» (Saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Église, Vérité de la foi)
Que Dieu est bon de nous avoir donné de telles lumières afin de nous guider dans l’époque ténébreuse que nous vivons …
« Il est clair, il serait vain de le cacher, que le décret conciliaire Unitatis Redintegratio dit
sur plusieurs points autre chose, que “Hors de l’Église point de salut” au sens où on a
entendu, pendant des siècles, cet axiome » (Congar, Essais œcuméniques, le Centurion 1984, p. 216.)
« Lumen Gentium a abandonné la thèse que l’Église catholique serait Église de façon exclusive »
(Congar, Essais œcuméniques, le Centurion 1984, p. 216.)
A 88 ans, Hans Kung n’a rien à perdre en formulant une telle recommandation! Où était-il au temps chaud? Faux débat! Ce qui est infaillible n’est pas la personne du pape, car il a aussi ses défauts et ses qualités, ses joies et ses peines, il est pécheur, il a des sentiments, il confesse, communie au Corps et au Sang du Christ, il pardonne et se réconcilie avec ses adversaires, il sera seul dans son cercueil le moment venu, il rendra compte à Dieu de ce qu’il aura fait de ses frères et sœurs: “Qu’as-tu de ton frère?” (Genèse4,10). Ce qui est infaillible c’est l’Eglise dont le pape a la responsabilité comme dans toutes les familles: il y a papa, maman et les enfants pour que règnent l’ordre, la paix, la fraternité, l’unité et en cas des problèmes, le responsable joue la médiation. Nous voyons les idéologies s’écrouler comme des châteaux de carte, mais l’Eglise poursuit son chemin avec tout ce que cela comporte de haut et de bas; si elle tient encore debout c’est justement grâce à son organisation hiérarchique dont le pape est le symbole: il symbolise l’unité, veille comme une “Mère éducatrice et pédagogue” sur la constance de la foi de ses enfants; il affermit ses frères chrétiens, il les encourage à maintenir vives l’espérance et la charité. S’agissant de l’œcuménisme, Hans Kung devrait savoir que l’œcuménisme est un combat d’arrière garde, celui qu’on mène alors qu’il est déjà perdu. Jésus n’a pas laissé l’œcuménisme, car c’est un mot qui atteste l’échec du christianisme et notre incapacité à vivre ensemble comme Jésus nous l’a recommandé: “Soyons Un pour que le monde croie”(Jean17,21). Qu’avons-nous fait de cette Parole? Nous l’avons foulée aux pieds parce que chacun veut être chacun, chacun veut être chef, pape, évêque pour commander: “Regardez les chefs des nations, ils commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir, il ne doit pas en être ainsi parmi vous…”(Matthieu 20,25-26). Bref, être Pape n’est pas un métier pour en débattre, c’est un service gratuit, un sacerdoce, un sacrifice pour Dieu et pour les autres. Ceux qui cherchent le pouvoir de commandement peuvent se réunir pour débattre de l’infaillibilité. “Bossuet disait que: “Dieu n’est pas un tout qu’on partage”…Hans Kung a atteint un âge qualifié de sagesse, puisse-t-il nous laisser un bon souvenir plutôt que de ressusciter les démons de la haine et de la division….L’Eglise ne se réduit pas aux erreurs du Vatican que le pape François veut réformer; tant pis pour ceux qui vivent au Vatican et qui font la honte de leur ministère sacerdotal, ils font la honte de l’éducation qu’ils ont reçue chez leurs parents; mais l’Eglise est partout en Afrique, en Asie, en Océanie, en Amérique du Sud…On devra tenir compte de l’Université de l’Eglise avant d’engager les faux débats sur l’infaillibilité, au risque de faire souffrir la foi des faibles et l’honneur de l’Eglise qu’on prétend défendre: en quoi ça nous aide vraiment? Faute de porter un bon témoignage de vie dans le monde et dans les sociétés, nous passons notre temps à détourner le monde de vrais problèmes. Le vrai problème, le plus urgent, le plus actuel, c’est d’assainir les mœurs du clergé qui détruit l’honneur de l’Eglise, notre héritage commun…L’infaillibilité est un faux problème.
Les Ecritures sont saintes : nul ne peut les récuser dit Notre Seigneur.
Avec elles on comprend le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, la nature divine du Seigneur qui est sorti du sein du Père et qui a pris chair de la Vierge Marie, on comprend les trois personnes de la Trinité, l’humilité de Jésus qui dit que son pouvoir vient du Père, pouvoir de donner la vie éternelle à ceux qui croient qu’il a été envoyé par le Père pour nous sauver, on comprend l’intercession des saints et saintes de l’Eglise.
Alors pourquoi souligner le côté infaillible du dogme ?
Seules les Ecritures sont infaillibles !
Voici le souci relativement bien exposé par Mgr Lefebvre , dommage que Mgr n’a pas réagi des le dit Concile Vatican II et notamment pour commencer par un refus de le signer en cloture 1965 !
Mgr Lefebvre. Conférence spirituelle du 28 octobre 1985 :
Tout ça vient de ce libéralisme, vient de cette contagion qui s’est introduite à l’intérieur de l’Église. Il n’y a plus de vérités fixes, il n’y a plus de dogmes, plus de définitions. On ne veut plus définir les vérités. C’est pourquoi il nous est presque impossible de discuter avec ces gens-là. Quand on leur dit quelque chose, ils ont toujours cette idée que la vérité est vivante, l’Église est vivante, donc elle évolue toujours et toujours…
C’est pourquoi le Cardinal Ratzinger a dit : — Vatican II, c’est l’Église d’aujourd’hui… Et bien, alors, ce n’est plus l’Église d’aujourd’hui, puisque c’est déjà passé, Vatican II… Et bien, oui… c’est absurde, mais c’est comme ça ! Pour eux c’est une évolution continuelle. Alors on ne peut pas discuter avec eux. Quand je l’ai mis au pied du mur aussi, en lui posant, n’est-ce pas, la liberté religieuse et l’Encyclique Quanta Cura, il a dit : — Mais monseigneur, on n’est plus au temps de Quanta Cura !… Alors j’ai dit : — Demain, on ne sera plus au temps de ce que vous dites !… C’est absurde. On en arrive à des absurdités… Comment voulez-vous discuter avec des gens comme ça ?
C’est pourquoi – je vais à Rome – je n’ai pas du tout l’envie de voir le Cardinal Ratzinger… Mais on va lui confier quand même tous les dubia que nous avons sur la liberté religieuse. Il y en a comme ça !… Alors ils vont savoir faire travailler la Congrégation de la Foi… Je ne sais pas s’ils répondront. Pour moi, ou ils ne répondront pas, ou ils répondront des choses vagues, insignifiantes, ambiguës, des choses qui n’ont pas de sens… »
Le débat a eu lieu lors du Concile Vatican I. Il a la mémoire qui flanche? Ou la maladie d’Alzheimer!!!
@gege , nous avons a affaire a un bonne hérétique bien carabiné a la style protestant évangéliste US !
et de longue date , je rappel que l’hérétique notoire et public n’est plus membre de la Sainte Eglise Catholique Ipso Facto !
Le théologien suisse Hans Küng, expert au concile Vatican II et ancien ami de Benoit XVI, songe au suicide. Cet homme de 85 ans, figure progressiste, est atteint de la maladie de Parkinson.
En 1976, après avoir nié plusieurs vérités de Foi, il se voit officiellement retirer sa mission canonique d’enseignant, sans pour autant être condamné. Il continue d’ailleurs d’enseigner jusqu’en 1996 à l’université Eberhard Karl de Tübingen comme professeur et directeur de l’institut des recherches œcuméniques sans être inquiété.
Toujours critique et sévère sur les papes de l’après Concile, il les estime trop timides voire catastrophiques. Il sera néanmoins reçu par Benoit XVI, longuement, le 24 septembre 2005. Seul le pape François semble échapper à sa critique, s’étant fortement réjoui de son élection comme souverain Pontife.
Cet homme devrait bien rentrer dans recueillement qui précède les grandes rencontres, en l’espèce : celle qu’il va faire de son Sauveur. Il a beau se croire lui-même infaillible,,peut-être pourrait-il s’interroger du moins sur sa propre lucidité.
Que Hans Küng adhère une bonne fois pour toutes à une église protestante de son choix et qu’il nous fiche la paix.
Voilà cinquante ans qu’il nous emm….et c’est déjà beaucoup !