Nous savons – du moins ceux qui veulent bien entendre et lire – qu’une terre qui a été terre d’Islam l’est pour toujours et doit, le cas échéant être reconquise.
La Turquie vient de fêter en grande pompe et avec somptuosité le 563ème anniversaire de la prise de Constantinople par Mehmet II, en 1453. Près d’un million de participants ont assisté, le 29 mai dernier, à ce que les organisateurs estiment avoir été la plus grande scénographie du monde.
Pourquoi fêter en aussi grande pompe un anniversaire qui ne tombe pas à chiffre rond ? Pourquoi ne pas attendre le 565 ème anniversaire, ou le 600 ème ? Le président Erdogan, nous en donne la réponse dans son discours de clôture, dont les salutations sont sans aucune ambiguïté.
« Nous ne courbons la tête devant personne mis à part Dieu. Je salue tous les peuples affligés, de Damas à Tripoli. De Sarajevo au Turkménistan ».
Toutes d’anciennes possession ottomanes. Si nous mettons cela en parallèle avec les revendications constantes de transformer le musée qu’est l’ancienne basilique Sainte Sophie, en mosquée, comme le rappelle Aleteia dans un article récent, nous pouvons aisément percevoir la volonté affichée du gouvernement Erdogan qui s’impose à l’Europe de plus en plus. Le centre mou de l’Europe n’est plus exactement celui qu’il était et l’Islam du Sultan Erdogan se sent en force.
Les signes sont clairs et affichés. La démonstration culturelle, historique et politique du 29 mai entend souder un peuple en lui donnant la conscience de sa grandeur passée, tout en lui affirmant que ce passé s’ouvre à nouveau comme un avenir.
L’exact opposé de la France et de l’Europe qui plient devant le Grand Turc, comme l’épisode mozartien de Berlin le révèle et plus encore, l’accord sur la crise migratoire. L’Europe se trouve dans la situation de l’empire romain vieillissant qui préférait payer les barbares du limes pour avoir la paix, faute d’avoir su conserver ses soldats paysans qui faisaient la force des légions et que regrettait déjà Caton l’Ancien.